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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2012-10-11 | |
Comme dans l’Univers tout est graphie, graphique et graphisme, la topologie des mots relève pareillement d’une « géométrisation ».
Tout comme on utilise en médecine moderne l’Imagerie par Résonance Magnétique (I.R.M.), la poétique se sert, use et abuse de l’Imagerie par Raisonnance Métaphorique. Au-delà des jeux de mots, des effets de style et d’une esthétique langagière ou imagière, l’abondance des analogies y est proportionnelle aux inconnues, et relative à la difficulté de dire certains concepts ou de causer (dans le double sens de « la cause ») quelque réalité ou vérité qui « se présentent à nous », d’une manière sensitive ou imaginaire. Tout y est donc une question de présentation (monstration) et de représentation (démonstration) : graphie, graphique et graphisme. Comme dans un tableau de Magritte, dans un poème ou un collage de Prévert, les images et les clichés, les ressemblances et les similitudes s’y succèdent, s’engendrent et se mélangent les pinceaux pour charmer nos sens et notre intellect, c’est là tout l’art de l’illusion et de la beauté du leurre. Quelle que soit la forme (gestalt) que prend la métaphore déployée comme l’axe d’une parabole vers son foyer insuffisant, elle ne parle que d’elle-même sans rien dire de la part inconnaissable du verbe. Elle ne peut que se répéter sans cesse, comme un fantasme récurrent ; jamais la métaphore ne passe à l’acte réel ! Si « les représentations » comme les archétypes et les symboles restent plus ou moins semblables à travers l’espace-temps de l’histoire humaine, ils persistent toujours dans « le relativisme », il leur manquera toujours cette part à dire, ce chaînon manquant ou manqué…, une immense zone d’incertitude qui reste malgré tous nos efforts de perception, d’analyse et d’écriture, reste vierge; une zone qui est de l’ordre de la « semblance » (de l’as-semblance). C’est-à -dire d'une zone frontière, d'un espace de liens et de relations toujours difficiles à explorer de bout du bic,relations paradoxales mêmes, contradictoires et souvent conflictuelles, sis entre les morceaux fragmentés « des choses » ou « des causes » qui pourtant jouissent de la même étymologie. La poésie tout comme la spiritualité, savent voyager dans cette zone des ombres et des apparences, là où les illusions perceptives, les mirages émotionnels restent comme une matière à retravailler sans cesse, à susciter la réflexion, le dialogue entre ‘la part à dire’, et l’ineffable ou indicible de la réalité de la réalité (Le Paradis) , ce que certains obsessionnels trop scrupuleux nomment dans le schéma d’un (court) circuit névrotique : le réel en soi. Le poème Rhume des coins est ici un exemple de géométrisme : Rhume des coins Suis-je mon blog sur internet ou suis-je mon profil dans la vie quotidienne ? Les vents froids me soufflent à l’oreille que je ne suis rien de cela ; mon identité profonde germe quelque part hors des apparences ; elle côtoie les abysses, se terre dans les ailleurs, les entre quelque chose, les eaux de là …, C’est l’ombre de mon ombre qui se gomme devant quelque lumière ; je-moi s’efface pour vous laisser la place. Entre les points d’exclamation, d’interrogation et les points de côté, toute la vie s’écrit comme une course d’obstacles, une phrase sans fin… Mot à mot, de grandes preuves pour les grandes épreuves; aux maux replets les gros mots, aux sangs des encres, aux inconnues les métaphores…, entre l’atermoiement et l’éternuement, ici, corps et âme tout est lié, les mots suintent l’encre noire pour remplacer le sang rouge, métamorphose, j’éternue donc je suis le résultat d’un rhume de cerveau divin ! Alors pourquoi, pour quoi attendre avant de devenir ce que je ne suis pas ? Et pourquoi devenir si l’avenir déborde le présent, si le passé empiète sur le futur ? Balivernes ! Les rhumes, c’est tout comme les rumeurs, elles s’attrapent bien trop facilement au passage des questions sans réponse. Entre nous, au passage tout s’attrape, les illusions, les pensées erronées, les clichés, la vie, la mort, l’amour… Si l’Univers s’épand, c’est parce qu’entre nous justement il y a de la marge pour penser, et de l’espace pour aimer en ces lieux qui sont encore vierges de tout, comme des champs d’espérance, des bandes à part ou circule un air de liberté. Tout comme les crises de foi et les crises de confiance, les problèmes de tension artérielle et ceux de liberté de conscience, tout est lié dans l’Univers, la preuve de l’épreuve que Dieu pense à tout sauf à lui ! Ainsi, dans l’œil, un trou noir s’allume, quelque part un enfant voit le jour pour jouer à la vie, ailleurs un homme s’éteint pour apaiser la nuit des sens. Avez-vous remarqué, c’est étonnant ! Plus la Terre se réchauffe et plus le Monde est un grand courant d’air froid ! Folie de la vie ou génie naturel, on peut en déduire que le rhume des coins est lié au refroidissement des angles d’un triangle fou ! C’est ainsi, rien d’étonnant ! C’est un mal bien connu des biochimistes, des psychanalystes et des théologiens, comme de tous ceux qui passent leur temps à détapisser les recoins de l’âme humaine. Le rhume des coins (2007) |
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