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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2010-09-28 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt
Feu désert
feu des nuits sans même une eau limpide dans le blanc de l'œil feu de paille et de boue feu stérile feu pourri nous aurions pu te détruire te faire rendre ta dernière étincelle te prendre à la gorge et t'étouffer t'éteindre ou te disperser en plusieurs foyers que nous aurions ensuite foulés du pied mais nous avions besoin de ta chaleur et de ta lueur pour habiter nos ombres glaciales la poudre d'encre dans nos veines nous affaiblissait et par-dessus tout nous pesait cette obscurité dans laquelle il nous fallait regrouper notre être sans cesse écartelé aux quatre vents de l'opaque et toi feu idiot tu brûlais tout sans voir et sans savoir nos pires erreurs et nos lettres d'espoir tu nous brûlais les paupières tu nous brûlais la poitrine nos châteaux de cartes et nos ignobles ruines feu idiot feu fou tu te jouais de nous mais dans ton ombre déjà nous préparions ta cendre. 1955 (Roland Giguère, L’âge de la parole, 1965)
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