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■ Les saisons
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2010-08-22 | |
La voiture roule vite le long du chemin qui conduit vers le village de Giverny.
Mon coeur sursaute déjà à l’idée de voir en réalité les célèbres jardins et la maison du peintre Claude Monet. À l’entrée de la propriété, on fait la queue parmi la foule de visiteurs. On réussit enfin à se procurer des billets et à franchir le seuil, foulant la terre promise. Une cascade florale d’une richesse inouïe nous accueille dès l’abord. C’est une mer de fleurs de toutes espèces, cultivées dans une harmonie qui enchante le regard, l’odorat et l’esprit. Les guirlandes de roses montent gracieusement formant des arcades savamment implantées dans le sol fécond de ce jardin paradisiaque. Cependant, il ne s’agit pas d’un jardin à la française, aux parterres disposés symétriquement. Les fleurs de ce jardin sont disposées en fonction de leurs couleurs, dans un apparent désordre qui les laisse libres de pousser sans aucune contrainte sous la lumière d’un soleil généreux. Rosiers grimpants – le regard ravi monte vers le ciel La maison rose aux volets verts est couverte d’une végétation luxuriante: vigne vierge, glycines, roses de toutes sortes, de toutes les couleurs. Méridienne – nid de fraîcheur caché par la verdure Un sentiment de piété s’empare de moi en entrant à l’intérieur de ce sanctuaire, surgi comme par miracle parmi les jardins. La maison est un modèle de confort, de bon goût, d’élégance et de raffinement. Chaque meuble, chaque objet garde encore l’empreinte du grand peintre. De blanches dentelles couvrent les lits somptueux des chambres à coucher, une impressionnante batterie de cuivres parfaitement astiqués s’accorde avec le carrelage rouge brillant et les motifs bleu cobalt dans la cuisine. Deux argentiers cauchois exposent des faïences bleues de Rouen, de Delft, de Chine, du Japon et de Rottembourg. Âme de l’artiste– reflets de lumière irisations infinies Mais ce qui m’impressionne, c’est la riche collection d’estampes japonaises couvrant les murs. Représentation de l‘éphémère, de l’instant qui passe, ce « Monde flottant » ( Uky Yo), me transporte soudain dans ce pays du Soleil Levant qui semble avoir éclairé les toiles de Monet. C’est justement cette sensation visuelle fulgurante de l’instant que le peintre impressionniste a surprise dans ses tableaux . Je me perds dans la contemplation d’une estampe représentant une mer tempétueuse. Hokusai Katsushika : Sous la vague au large de Kanagawa) Tumulte des vagues – l’écume éparpillée remplit une barque vide A travers les fenêtres larges ouvertes, le paysage des jardins s’étale au loin dans une féerie sans égal. Le regard glisse sur une autre mer, une mer de couleurs, aux vagues richement nuancées. On a le sentiment qu’un magicien à l’aide d’une baguette magique a fait sortir toutes ces merveilles d’un tableau. Après avoir quitté la maison aux volets verts, je m’arrête soudain devant un ail ornemental géant, de couleur mauve, qui se dresse parmi les fleurs tel un arbre étrange. Puis, je parcours une allée fleurie pour atteindre le Ru, affluent de l’Epte, rivière dont le cours nous guidera jusque vers l’étang aux nymphéas. L'accès au jardin d'eau se fait par un souterrain qui passe sous la route. Quiétude d’été – susurrement des eaux aux pieds des bambous L’épaisse forêt de bambous se dresse majestueusement, projetant ses ombres sur les eaux vertes de la rivière. Ses paresseux méandres glissent dans la fraîcheur et la richesse d’un paysage mirifique. Je fais une courte halte avant d’accéder à l’étang. Assise sur un banc, j’admire un arbre si haut qu’il donne l’impression d’embrasser le ciel de ses larges branches. Ravie par le concert des oiseaux, je me rappelle les propos de Monet concernant sa peinture: «Je peins tout comme un oiseau qui chante». Arbre majestueux - concert des merles repos pour l’âme et l’esprit L’étang se trouve encore caché à mes yeux par un épais rideau de roseaux, de saules pleureurs et diverses touffes de verdure. Je dois suivre une allée bondée de touristes car l’étang aux nénuphars est la grande attraction de ce long périple. Enfin, le voilà ! Il me semble vivre un rêve merveilleux. Sur l’eau, des dizaines de nymphéas roses, blancs et jaunes flottent tels de petits lampions enchantés. Le jardin d'eau asymétrique et tout en courbes fait écho aux jardins japonais, d’après les estampes que connaissait bien Monet et dont il était un fervent collectionneur. Je découvre le fameux pont japonais, recouvert d’une profusion de verdure et de fleurs. Le bassin et la végétation qui l'entoure, forment un monde clos, indépendant de la nature environnante. Un peu plus loin, sous les saules pleureurs, deux barques solitaires, les « Norvégiennes », semblent attendre dans le silence les jardiniers chargés de l’entretien. Insensiblement le soleil s’évanouit, jetant ses derniers rayons au-dessus de l’étang. Les deux barques plates se perdent dans la brume du soir . (Nénuphars soleil couchant, vers 1907) Crépuscule d’été - la pleine lune allume les étoiles de nénuphars La voiture roule sur le chemin du retour. Une douce torpeur s’empare de moi. Mes yeux, heureux d’avoir vu tant de merveilles se ferment doucement pour garder pieusement toutes ces richesses sous mes paupières. (Coucher de soleil sur la Seine, 1874) Nuit sereine – scintillement d’étoiles doux repos de l’âme |
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