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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2010-07-14 | | Inscrit à la bibliotèque par Yigru Zeltil
Tu me disais: Ma femme est belle comme l’aube
Qui monte sur la mer du côté de Capri Tu me disais: Ma femme est douce comme l’eau Qui poudre aux yeux mi-clos de la biche dormante Tu me disais: Ma femme est fraîche comme l’herbe Qu’on mâche sous l’étoile au premier rendez-vous Tu me disais: Ma femme est simple comme celle Qui perdant sa pantoufle y gagna son bonheur Tu me disais: Ma femme est bonne comme l’aile Que Musset glorifia dans sa nuit du printemps Tu me disais aussi: Ma femme est plus étrange Que la vierge qui fuit derrière sa blancheur Et ne livre à l’époux qu’un fantôme adorable Tu me disais encore: Je voudrais lui écrire Qu’il n’est pas une aurore où je n’ai salué Son image tremblant dans le creux de mes mains Tu me disais encore: Je voudrais la chanter Avec des mots volés dans le cœur des poètes Qui sont morts en taisant la merveille entendue Tu me disais enfin: Je voudrais revenir Près d’elle à l’improviste une nuit où le songe Peut-être insinuerait que je ne serais plus Tu es mort camarade Atrocement dans les supplices Ta bouche souriant au fabuleux amour Buchenwald, 15 mai 1944-17 mai 1945.
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