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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2010-04-10 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt
J'ai goûté sur la dune où Dante a dû passer
Les couchants langoureux des pensives Zélandes ; Les clochers regardaient de la digue et des landes, Bruges, sur ton canal les bélandres glisser. Villes, vos monuments, églises et musées, Renaissent en mon âme. Ô Flandres, je revois Vos chefs-d'œuvre debout, et d'eux monte une voix Qui dit : "Nous renaîtrons, nous les pierres brisées." Qui dit : "Nous reviendrons, nous livres et tableaux, Nous autels, nous joyaux, et nous L'AGNEAU MYSTIQUE, Nous Châsse de Memlinc, cet éternel cantique, Et nous ces fins d'été qui saignent dans les flots Nous renaîtrons : corons, hospices, béguinages, Beffrois et carillons, négoces opulents. Qu'importe le Malheur ! Sur les canaux dolents Comme des cygnes vont les misères des âges. Leur sillage s'efface aussitôt. Les destins Rient dans les moissons d'or et dans le sein des mères. Nous renaîtrions aussi, nous fêtes populaires, Kermesses, Carrousels." - Ô fraîcheur des matins, Tendresse des longs soirs alanguis dans les Flandres, Grands ports que chaque nuit colorent les fanaux, Je me souviens de vous, eaux vertes des canaux Où glissent lentement les pensives bélandres. (Guillaume Apollinaire, Poèmes retrouvés, in Œuvres poétiques)
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