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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2010-03-26 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt
En ce temps sans beauté, seule encor tu nous restes,
Sachant descendre, pâle, un grand escalier clair, Ceindre un bandeau, porter un lys, brandir un fer, Reine de l’attitude et Princesse des gestes. En ce temps sans folie, ardente, tu protestes ! Tu dis des vers. Tu meurs d’amour. Ton vol se perd. Tu tends des bras de rêve, et puis des bras de chair. Et, quand Phèdre paraît, nous sommes tous incestes. Avide de souffrir, tu t’ajoutas des cœurs ; Nous avons vu couler – car ils coulent, tes pleurs ! – Toutes les larmes de nos âmes sur tes joues. Mais aussi tu sais bien, Sarah, que quelquefois Tu sens furtivement se poser, quand tu joues, Les lèvres de Shakespeare aux bagues de tes doigts. 9 décembre 1896 (Edmond Rostand, Le Cantique de l'Aile, 1922)
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