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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2010-03-25 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt
Malgré l’amour, la vie et l’heure et les périls,
Nous rions quelquefois des rires puérils, Des rires dont le son doit étonner nos âmes ; Pour rien, pour un détail dont nous nous avisâmes, Des rires fous qui sont des fous rires vraiment. Et nous pour qui l’amour est un déchirement, La vie un songe en pleurs, l’heure une fuite pâle, Et pour qui les périls ouvrent un long dédale, Malgré l’amour, la vie et l’heure et les périls, Nos rires sont parfois de si brusques avrils, Nos rires font sous bois des musiques si franches Si fraîches, qu’entendus de loin, entre les branches Par le passant qui rêve et ralentit le pas, Ils doivent lui donner – hélas ! il ne sait pas ! – L’illusion que là le bonheur simple habite, Que la tendresse est calme, et la maison petite, Et qu’on ignore encor tous les mauvais frissons. Mais nous, nous cependant, lorsque ainsi nous laissons, Gourmandes de gaîtés après de trop longs jeûnes, Rire un peu, malgré nous, nos lèvres… qui sont jeunes, Toujours nous évitons avec les plus grands soins De laisser se croiser nos yeux… qui le sont moins, Et, riant, nous n’osons nous regarder en face, De peur qu’en un sanglot le rire ne se casse. (Edmond Rostand, Les Musardises, 1911)
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