agonia
francais

v3
 

Agonia.Net | Règles | Mission Contact | Inscris-toi
poezii poezii poezii poezii poezii
poezii
armana Poezii, Poezie deutsch Poezii, Poezie english Poezii, Poezie espanol Poezii, Poezie francais Poezii, Poezie italiano Poezii, Poezie japanese Poezii, Poezie portugues Poezii, Poezie romana Poezii, Poezie russkaia Poezii, Poezie

Article Communautés Concours Essai Multimédia Personnelles Poèmes Presse Prose _QUOTE Scénario Spécial

Poezii Rom�nesti - Romanian Poetry

poezii


 


Textes du même auteur


Traductions de ce texte
0

 Les commentaires des membres


print e-mail
Visualisations: 7101 .



NUIT DANS LE PORT
poèmes [ ]

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
par [LARBAUD,_Valery ]

2010-03-06  |     |  Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt



Le visage vaporisé au Portugal
(Oh, vivre dans cette odeur d'orange en brouillard frais !)
À genoux sur le divan de la cabine obscure
- J'ai tourné les boutons des branches électriques -
À travers le hublot rond et clair, découpant la nuit,
J'épie la ville.
C'est bien cela ; c'est bien cela. Je reconnais
L'avenue des casinos et des cafés éblouissants,
Avec la perspective de ses blocs de lumière, blancs
À travers les rideaux pendants des palmiers sombres.
Voici les façades éclairées des hôtels immenses,
Les restaurants rayonnant sur les trottoirs, sous les arcades,
Et les grilles dorées des jardins de la Résidence.
Je connais encore tous les coins de cette ville africaine :
Voici les postes, et la gare du Sud, et je sais aussi
Le chemin que je prendrais pour aller du débarcadère
À tel ou tel magasin, hôtel ou théâtre ;
Et tout cela est au bout de cette ondulation bleue d'eau calme…
Où vacillent les reflets des feux du yacht…
Quelques mois ensoleillés de ma vie sont encore là
(Tels que le souvenir me les représentait à Londres),
Ils sont là, de nouveau, et réels, devant moi,
Comme une grande boîte pleine de jouets sur le lit d'un enfant malade…
Je reverrais aussi des gens que j'ai connus
Sans les aimer ; et qui sont pour moi bien moins
Que les palmiers et les fontaines de la ville ;
Ces gens qui ne voyagent pas, mais qui restent
Près de leurs excréments sans jamais s'ennuyer,
Je reverrais leurs têtes un temps oubliées, et eux
Continuant leur vie étroite, leurs idées et leurs affaires
Comme s'ils n'avaient pas vécu depuis mon départ…
Non, je n'irai pas à terre, et demain
Au lever du jour la " Jaba " lèvera l'ancre ;
En attendant je passerai cette nuit avec mon passé,
Près de mon passé vu par un trou
Comme dans les dioramas des foires.

(Valery Larbaud, Les Poésies d'A.O. Barnabooth, 1913)

.  |










 
poezii poezii poezii poezii poezii poezii
poezii
poezii La maison de la litérature poezii
poezii
poezii  Recherche  Agonia.Net  

La reproduction de tout text appartenant au portal sans notre permission est strictement interdite.
Copyright 1999-2003. Agonia.Net

E-mail | Politique de publication et confidetialité

Top Site-uri Cultura - Join the Cultural Topsites! .