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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2010-03-03 | | Inscrit à la bibliotèque par Yigru Zeltil
C'était une âme neuve, une âme de créole,
Toute de feu, cachant à ce monde frivole Ce qui fait le poète, un inquiet désir De gloire aventureuse et de profond loisir, Et capable d'aimer comme aimerait un ange, Ne trouvant en chemin que des âmes de fange ; Peu comprise, blessée au vif à tout moment, Mais n'osant pas s'en plaindre, et sans épanchement, Sans consolation, traversant cette vie ; Aux entraves du corps à regret asservie, Esquif infortuné que d'un baiser vermeil Dans sa course jamais n'a doré le soleil, Triste jouet du vent et des ondes ; au reste, Résignée à l'oubli, nécessité funeste D'une existence vague et manquée ; ici-bas Ne connaissant qu'amers et douloureux combats Dans un corps abattu sous le chagrin, et frêle Comme un épi courbé par la pluie ou la grêle ; Encore si la foi... l'espérance... mais non, Elle ne croyait pas, et Dieu n'était qu'un nom Pour cette âme ulcérée... Enfin au cimetière, Un soir d'automne sombre et grisâtre, une bière Fut apportée : un être à la terre manqua, Et cette absence, à peine un coeur la remarqua.
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