agonia
francais

v3
 

Agonia.Net | Règles | Mission Contact | Inscris-toi
poezii poezii poezii poezii poezii
poezii
armana Poezii, Poezie deutsch Poezii, Poezie english Poezii, Poezie espanol Poezii, Poezie francais Poezii, Poezie italiano Poezii, Poezie japanese Poezii, Poezie portugues Poezii, Poezie romana Poezii, Poezie russkaia Poezii, Poezie

Article Communautés Concours Essai Multimédia Personnelles Poèmes Presse Prose _QUOTE Scénario Spécial

Poezii Rom�nesti - Romanian Poetry

poezii


 


Textes du même auteur


Traductions de ce texte
0

 Les commentaires des membres


print e-mail
Visualisations: 7432 .



Corrida de Muerte, poème inédit
poèmes [ ]

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
par [Sabine_Sicaud ]

2010-02-23  |     |  Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt



Du sang… Je le sais trop. J’en ai l’horreur,
Le remords comme vous qui chérissez les bêtes.

Mais ce vertige de soleil ! cette couleur
De Goyas qui bougent et chantent – ce que jette
L’éclat des éventails, des fleurs,
Des lèvres et des yeux sur les plazas en fête
À Séville, à Madrid, partout où l’on entend
Des grelots et des castagnettes…

Ce décor éclatant
Où des mules aux pompons rouges se profilent…

Ah ! tout cela, toute la fièvre d’une ville,
Parce qu’un beau toréador aux sourcils noirs
Va passer comme un roi de légende – pourrais-je,
Ayant vu tout cela, dites, ne plus le voir ?

Ne plus revoir les gradins qu’on assiège,
L’arène fauve où la quadrille décrira
Cette courbe qui s’infléchit vers les tribunes,
Le geste, en rapide salut, d’une main brune
Vers l’œillet qui s’effeuille aux doigts des senoras;

L’or et l’argent brodés; le chatoiement des soies;
Dans l’air, cette dansante joie
Où la clef du toril tombe subitement
Comme un défi poignant le cœur… sans doute,
Faudrait-il échapper à l’ensorcellement
Du mot magique : « A los toros », que chaque route,
Chaque balcon, demain, se renverra,
Bayonne, sous ton ciel aux couleurs espagnoles…

Mais, oublier ? Voyez flotter les banderoles !
Plus haut que les frontons d’Aguilera
Monte cette rumeur, là-bas… Pardonnez-moi,
Taureaux noirs aux beaux yeux sauvages qui s’affolent,
Pauvres doux vieux chevaux ruant d’effroi,
Pardonnez-moi… Devant l’art souple qui se joue
De la mort et la brave – et le cadre où se noue
Le drame préparé dans les ganaderias
Là-bas, au pied vert des montagnes –
Je ne sais plus pourquoi, je ne sais pas
Comment l’amour de ces choses me gagne !

Pardonnez-moi de ne plus voir que la beauté
Du poème barbare, et d’oublier l’épée
Sous la cape écarlate…
Il faudrait moins d’été,
Moins de soleil peut-être et de roses coupées,
Moins d’éventails ouverts et de gens qui se hâtent,
Pour dire – le pensant - : Je ne veux plus vous voir,
Ô corridas de muerte,
Corridas aux couleurs des romantiques soirs
Dont la muleta saigne entre des rochers noirs
Sur les arènes de la mer luisante et verte…

Biarritz (Veille de course).

Sabine Sicaud.

(Sabine Sicaud in Abeilles et pensées, deuxième année no 2, 1928, pp. 8-9)

.  |










 
poezii poezii poezii poezii poezii poezii
poezii
poezii La maison de la litérature poezii
poezii
poezii  Recherche  Agonia.Net  

La reproduction de tout text appartenant au portal sans notre permission est strictement interdite.
Copyright 1999-2003. Agonia.Net

E-mail | Politique de publication et confidetialité

Top Site-uri Cultura - Join the Cultural Topsites! .