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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2010-02-21 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt
Le ciel et le grand air
La flamme du clocher dégagée du tonnerre La place de l’église Les pelouses du toit jonchées de pierres grises Une table encombrée de feuillage et de mains Pour chaque ami un lendemain Ce soir encore ensemble Dans mes yeux le rideau de ton regard qui tremble Je voudrais tant rester cet hiver parmi vous Le visage dans la mousse de vos genoux Le vent n’efface pas le bruit de vos paroles Je prends place dans vos poitrines sur ce môle Où s’attarde déjà la nef de l’horizon C’est votre sang qui donne une teinte aux saisons Vogueurs de grands chemins Négriers des villages Les gibiers du soleil tiennent dans votre cage Vous êtes à l’avant du monde les passeurs Les rapides du soir empruntent votre cœur Je vous regarde aller Vous marchez bien quand même C’est à travers vos pas la lumière que j’aime Au-dessus des étangs le son de votre voix Et je rejoins la nuit Très tard À contre-voie. (René-Guy CADOU, La vie rêvée, Paris, Robert Laffont, 1944)
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