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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2010-01-24 | |
"L’automne est revenu, couvre mon coeur d’un fichu,
de l’ombre d’un arbre dénudé ou bien de ton ombre adorée" in « Emotion d’automne » (Nichita Stanescu) Buste de Nichita Stanescu, Ploiesti (Photo: Virginia Popescu) Depuis son piédestal en marbre, de couleur marron , le poète aux ailes tranchées me regarde d’un air désolé. Sur ses lèvres flotte un sourire amer. Assise sur un banc, je l’observe en silence depuis quelque temps. C’est une belle journée d’automne au ciel clair. Une brise légère fait voler autour de moi un essaim de feuilles dorées. Un groupe de jeunes turbulents trouble le calme du parc. Ils parlent à voix haute tout en recrachant l’écorce des graines de tournesol juste devant le poète qu’ils ignorent complètement. Moi, je le regarde avec insistance dans les yeux, essayant de surprendre un éclat, quelque chose qui me donne un petit espoir, un éclaircissement. Les ailes amputées par les mains du sculpteur semblent pleurer ses élans, ses envols vers des hauteurs insoupçonnées. Je voudrais lui demander pourquoi il est si triste, mais je suis sûre qu’il ne me répondrait pas, par fierté... Peut-être mon regard trop insistant le dérange-t-il. J’essaie de regarder ailleurs et ma pensée s’envole vers le «Prince heureux » d’Oscar Wilde. Celui-là , les édiles de la ville l’avaient habillé d’or, l’embellissant de pierreries. Le prince des poètes est bien plus pauvre que le dernier mendiant de la ville. « Le Prince Charmant sans Tilleul », comme il avait l’habitude de s’appeler, trône, triste et solitaire, sans ailes au-dessus d’une ville avec des gens plus ou moins malheureux, plus ou moins pressés, plus ou moins et même nullement épris de poésie... Que pourrait encore leur donner le poète, excepté sa poésie qu’il a désespérément aimée ? Une pensée traverse avec insistance mon esprit, me hantant : le poète a t-il appris en fin de compte le mot créateur de lumière qu’il avait quêté toute sa vie, fouillant avec acharnement la langue poétique jusque dans ses profondeurs insoupçonnées ? Une colombe a terminé son vol sur l’épaule droite du poète. Je ferme les yeux dans une attente fiévreuse et soudain j’entends un battement d’ailes au-dessus de ma tête. J’ouvre les yeux. La colombe a repris son vol. « Flop, flop !» Je tourne mes regards étonnés vers le poète. J’ai l’impression qu’un sourire ironique flotte sur ses lèvres...
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