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poèmes [ ]
de Poèmes (1948)

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par [Andre_Breton ]

2010-01-05  |     |  Inscrit à la bibliotèque par Yigru Zeltil



à Pierre Mabille

Je ne suis pas pour les adeptes
Je n'ai jamáis habité au lieu dit La Grenouillière
La lampe de mon coeur file et bientôt hoquette à l'approche des parvis

Je n'ai jamáis été porté que vers ce qui ne se tenait pas à carreau
Un arbre élu par l'orage
Le bateau de lueurs ramené par un mousse
L'édifice au seul regard sans clignement du lézard et mille frondaisons

Je n'ai vu à l'exclusion des autres que des femmes
qui avaient maille à partir avec leur temps
Ou bien elles montaient vers moi soulevées par les vapeurs d'un abîme

Ou encore absentes il y a moins d'une seconde elles me précédaient du pas de la Joueuse de tympanon
Dans la rue au moindre vent où leurs cheveux portaient la torche

Entre toutes cette reine de Byzance aux yeux passant de si loin l'outre-mer
Que je ne me retrouve jamais dans le quartier des Halles aù elle m'apparut
Sans qu'elle se multiplie á perte de vue dans les glaces des voitures des marchandes de violettes

Entre toutes l'enfant des cavernes son étreinte prolongeant de toute la vie la nuit esquimau
Quand déjà le petit jour hors d'haleine grave son renne sur la vitre

Entre toutes la religeuse aux lèvres de capucine
Dans le car de Crozon à Quimper
Le bruit de ses cils dérange la mésange charbonnière
Et le livre à fermoir va glisser de ses jambes croisées

Entre toutes l'ancienne petite gardienne ailée de la Porte
Par laquelle les conjectures se faufilent entre les pousse-pousse
Elle me montre alignées des caisses aux inscriptions idéographiques le long de la Seine
Elle est debout sur l'oeuf brisé du lotus contre mon oreille
Entre toutes celle qui me sourit du fond de l'étang de Berre
Quand d'un pont des Martigues il lui arrive de suivre appuyée contre moi la lente procession des lampes couchées
En robe de bal des méduses qui tournoient dans le lustre
Celle qui feint de ne pas être pour tout dans cette fête
D'ignorer ce que cet accompagnement repris chaque jour dans les deux sens a de votif

Entre toutes

Je reviens à mes loups à mes facons de sentir
Le vrai luxe
C'est que le divan capitonné de satin blanc
Porte l'étoile de la lacération

Il me faut ces gloires du soir frappant de biais votre bois de lauriers

Les coquillages géants des systèmes tout érigés qui se présenten! en coupe irrégulière dans la campagne
Avec leurs escaliers de nacre et leurs reflets de vieux verres de lanternes
Ne me retiennent qu'en fonction de la part de vertige
Faite à l'homme qui pour ne rien laisser échapper de la grande rumeur
Parfois est alié jusqu'à briser le pédalier

Je prends mon bien dans les failles du roc là où la mer
Precipite des globes de chevaux montes de chiens qui hurlent
Où la conscience n'est plus le pain dans son manteau de roi
Mais le baiser le seul qui se recharge de sa propre braise

Et mêrne des êtres engagés dans une voie qui n'est pas la mienne
Qui est à s'y méprendre le contraire de la mienne
Elle s'ensable au départ dans la fable des origines
Mais le vent s'est levé tout á coup les rampes se sont mises à osciller grandement autour de leur pomme irisée
Et pour eux ç'a été l'univers défenestré
Sans plus prendre garde à ce qui ne devrait jamáis finir
Le jour et la nuit échangeant leurs promesses
Ou les amants au défaut du temps retrouvant et perdant la bague de leur source

O grand mouvement sensible par quoi les autres parviennent à âtre les miens
Même ceux-là dans l'éclat de rire de la vie tout encadrés de bure
Ceux dont le regard fait un accroc rouge dans les buissons de mûres
M'entraînent m'entraînent où je ne sais pas aller
Les yeux bandés tu brûles tu t'éloignes tu t'éloignes
De quelque manière qu'ils aient frappé leur couvert est mis chez moi

Mon beau Pélage couronné de gui ta tête droite sur tous ces fronts courbés

Joachim de Flore mené par les anges terribles
Qui à certaines heures aujourd'hui rabattent encoré leurs ailes sur les faubourgs
Où les cheminées fusent invitant à une résolution plus proche dans la tendresse
Que les roses constructions heptagonales de Giotto

Maître Eckhart mon maître dans l'auberge de la raison
Où Hegel dit à Novalis Avec lui nous avons tout ce qu'il nous faut et ils partent
Avec eux et le vent j'ai tout ce qu'il me faut

Jansénius oui je vous attendais prince de la rigueur
Vous devez avoir froid

Le seul qui de son vivant réussit á n'être que son ombre
Et de sa poussière on vit monter menaçant toute la ville la fleur du spasme
Pâris le diacre

La belle la violée la soumise l'accablante La Cadière

Et vous messieurs Bonjour
Qui en assez grande pompe avez bel et bien crucifié deux femmes je crois
Vous dont un vieux paysan de Fareins-en-Dôle
Chez lui entre les portraits de Marat et de la mère Angélique
Me disait qu'en disparaissant vous avez laissé à ceux qui sont venus et pourront venir
Des provisions pour longtemps

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