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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2010-01-03 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt
Une lente voix murmure
Dans la verte feuillaison ; Est-ce un rêve ou la nature Qui réveille sa chanson ? Cette voix dolente et pure Glisse le long des rameaux : Si fondue est la mesure Qu'elle se perd dans les mots, Si douces sont les paroles Qu'elles meurent dans le son Et font sous les feuilles molles Un mystère de chanson. Ô lente voix réveillée Qui caresse la feuillée Comme la brise et le vent ; Voix profondes de la vie Et de l'âme réunies Qui murmurez en rêvant. Une forme s'effaçant Dont les gestes nus et blancs Flottent dans l'ombre légère Sous un rideau de fougères Semble exhaler à demi De ses lèvres entr'ouvertes Un chant de silence aussi Berceur que les branches vertes. À peine si le murmure De la muette chanson Poursuit sa note et s'épure Dans la douce feuillaison ; Et la main passe en silence Sur la tige d'un surgeon Dont le rythme fin balance Les branches de ce vallon. Ô musique qui t'envoles Sur les papillons glissants Et dans la plainte du saule Et du ruisseau caressant ! Passe, chant grêle des choses, Coule, aile fluide qui n'ose Peser sur l'azur pâli, Sur les rameaux endormis ; Efface-toi, chant de l'âme Où se mêlent des soupirs Dans la fuite molle et calme Des voix qu'on ne peut saisir. (Cécile Sauvage, Fumées, 1910)
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