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■ Magnolia
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2009-11-22 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt
Plus jamais de chambre pour nous,
Ni de baisers à perdre haleine Et plus jamais de rendez-vous Ni de saison, d'une heure à peine, Où reposer à tes genoux. Pourquoi le temps des souvenirs Doit-il me causer tant de peine Et pourquoi le temps du plaisir M'apporte-t-il si lourdes chaînes Que je ne puis les soutenir ? Rivage, oh ! rivage où j'aimais Aborder le bleu de ton ombre, Rives de novembre ou de mai Où l'amour faisait sa pénombre Je ne vous verrai plus jamais. Plus jamais. C’est dit. C'est fini Plus de pas unis, plus de nombre, Plus de toit secret, plus de nid, Plus de lèvres où fleurit et sombre L'instant que l'amour a béni. Quelle est cette nuit dans le jour ? Quel est dans le bruit ce silence ? Mon jour est parti pour toujours, Ma voix ne charme que l'absence, Tu ne me diras pas bonjour. Tu ne diras pas, me voyant, Que j'illustre les différences, Tu ne diras pas, le croyant, Que je suis ta bonne croyance Et que mon coeur est clairvoyant. Mon temps ne fut qu'une saison. Adieu saison vite passée. Ma langueur et ma déraison Entre mes mains sont bien placées Comme l'amour en sa maison. Adieu plaisirs de ces matins Où l'heure aux heures enlacée Veillait un feu jamais éteint. Adieu. Je ne suis pas lassée De ce que je n'ai pas atteint. (Louise de Vilmorin, L’alphabet des aveux, 1954)
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