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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2009-07-29 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt
Sur le mur vont les aiguilles :
Le temps court comme une blatte. À quoi bon nous briser l’ouïe, Briser pots et plats et jattes? À cette cabane en planches, Il peut arriver bien pire - Au bonheur point de clémence : Quand l’orage est loin, qui prie? Il éclatera peut-être, Tout flambera sous la grêle. Les chiots peuvent disparaître, La mitraille cribler l’aile… Le bois est notre terrasse, La lune en feu, notre poêle, Comme un drap blanc qu’on repasse, Le nuage chuinte et râle. Et quand fond sur la margelle La trombe des pleurs, l’orage Te dit bonne ménagère – Pourquoi vouloir davantage? Sur notre lampe à essence, L’an s’est pris comme une abeille. Quand point l’aube opalescente, Trempé, brumeux, il s’éveille. Usé, meurtri, misérable, Il se met à la fenêtre. L’oreiller est plein de larmes : Il y pleura sa défaite. Comment guérir cette chiffe? Toi qui jamais ne plaisantes, Comment calmer l’âme à vif De cette maison dolente? La bardane grogne et boude. Le bois pleut des poils grisâtres. Il pleure, et tu brilles toute, Tel le jour, telle la hâte! Pourquoi larmoyer, vieux lâche? A-t-il vu joie plus sereine? Ou les soleils sous l’orage, Brisés, jonchent-ils la plaine? (Boris Pasternak, Ma sœur la vie, 1922)
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