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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2009-06-11 | |
L’Amour est un piège, un abîme, une cage
De plaisirs et souffrances, d’extase et de tourments. Ce violent plaisantin sans âge et sans image, Dans ses torrents emporte les nains comme les géants. L’orgueil de la guerre qui forge l’égoïsme Qui embrase et fureur et haine et discorde Peut rapprocher les cœurs dans la mêlée des hordes Et braser les plus grands au plus grand héroïsme. Deux généraux pélasgiques se heurtent l’un à l’autre, Dans la bataille féroce. Tous deux sont légendaires, Dans leur monde lointain tout comme dans le nôtre; Dieux parmi les Hommes; l’une et l’autre [sont] solitaires. Ils avancent leurs fers tout en visant la gorge. Ils ne veulent [plus] que la mort, dégoûtés de la vie Pour faire taire les cris de leurs lames inassouvies Ils fusent [l’un dans l’autre] comme feu et métal dans une forge. Cette épuisante lutte les entraîne à l’écart [des combats. Ils s’écartent et s’observent; un feu brûle leurs entrailles, Plus puissant que la haine et des épées le fracas; Ils ne veulent pas se tuer. Ils veulent plus qu’une bataille. Miroir l’un de l’autre, ils sont parfaits ennemis, Irascibles, belliqueux, anarchistes et tueurs. L’une lionne, l’un chasseur, tous deux proies [et prédateurs, Tous deux au bord du gouffre de l’ultime tuerie. Elle est droite. Comme lui, elle ne compte plus [ses conquêtes Comme lui elle méprise des amants les requêtes. Les soupirs et les pleurs n’appartiennent qu’aux faibles, Aux étourdis, aux lâches, aux filles et aux éphèbes. Ils ne sont pas leur lot. Pour les fauves, l’amour [est un jeu Quelle panthère abaissera-t-elle la première ses crocs, Pour que l’autre délaisse ses dessins sépulcraux, Et commettra pour l’autre un acte honteux, En présentant de son gré un flanc vulnérable Pour briser les murailles d’un cœur indomptable? Tous deux ont confiance aveugle en leurs charmes, Nul n’est prêt à céder, faiblir ou hésiter. Tous deux attendent que l’autre se désarme, Un silence parfait comme seul bouclier. Les rapaces s’observent, superbes, impatients, Deux statues de granit surplombant un océan De corps, cuirassés d’airain, de fer et d’or, Étoiles dans le ciel et phares dans un port. Le gouffre de tourments se forme en leur esprit, Délicate tranchée de néant et d’envie Cajoleuse caresse aux tristesses infinies; L’Inconnu. Ce torrent qui effraie et séduit. Le piège de l’amour se referme doucement. Sa poitrine musclée bat pour elle déjà , Son sourire impertinent ne la désoblige pas, Il n’y a plus qu’un pas à franchir à présent, [l’orgueil, Pour que d’ennemis, ils deviennent des amants. Baisers volés, caresses perdues dans la nuit, Bonheur dérobé aux vies des soldats fauchés Par la guerre; euphorie coupable qui détruit Âme et réputation de brutes expatriées : Cruel, cruel amour! Désir de douleurs, déchirement intérieur Des sens, des rêves, du cœur; effroyable torpeur, De l’esprit délateur des traîtres et des voleurs; Cruel, cruel amour! Ils s’unissent, ils se déchirent, s’aiment et se rejettent, Quel délire, quel mal aveugle et quelle tempête! Cruel, cruel amour! Goûts du sang et de chair, deux idioties humaines, Il ne sera pour eux qu’un fardeau, une peine, Cruel, cruel amour! Il causera leur perte au sommet de leur gloire, Les farauds sont vaincus, il n’y a pas de victoire, Ceux qui aiment la guerre n’ont auront que des heurts, Ce qui cause tant de peine n’attire pas le bonheur.
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