Mes bottes sont lourdes de pluie
Mon dos est douloureux sous le faix
Mes yeux endeuillés sont pleins de suie
Mes mains vides d’espoir, pleines de plaies
Se tendent vers le néant, vers l’infini.
Mon cœur embrumé s’écoute battre
Pour suivre le tempo pour donner le "la"
À chacun de mes gestes, à chacun de mes pas.
Ma bouche ouverte aspire les nuages
Et le silence et le temps.
Mon corps entier tendu attend,
Chaque mot, comme on tourne les pages.

Dans le vent, avec ardeur, les idées s’échappent
Les sentiments s’émoussent
La peur guette prête.

J’ai enfilé toutes mes craintes comme les perles d’un collier odieux
Que je porte en sautoir ornant ma nuque maigre mon cou laiteux.
Mes épaules voûtées donnent à lire mon infinie détresse
Mon infinie fatigue, mon infinie tristesse.

Je m’en vais courbée sous les assauts du hasard