La clef de sol


Je suis en porte-à-faux
Dans le malheur du monde
Avec mon frêle espoir
D’enfant désespéré.

Je pousse devant moi
Une brouette d’ombre,
Le cœur comme un caillou
Qu’une larme déchire.

Je suis ce grain de sable
Dont on fait les châteaux
Et que le vent détruit,
Cette île que la mer
A remise à plus tard.

Je poursuis la chimère
Au milieu des klaxons,
La grande main du rêve
Dans l’étroit du sommeil,
La clef de sol oubliée
Dans la serrure du bruit,
L’azur en culotte courte
Dans le cœur du vieil homme.

Le printemps retrousse
Les jupes de la neige
Et le soleil caresse
Les jambes de la terre
De sa ligne de chance.

31 mars 2005