À Violette Veilleux.

Ma chère voisine, en marchant dans un sentier sur la ferme de notre fille, j'ai cru t'apercevoir et te reconnaître dans ces talles de violettes blanches et bleutées.
Toutefois, c'est en revenant à la maison, le long de la clôture que je t'ai croquée du regard.
C'était bien toi, solitaire et discrète, qui me fis signe en premier. J’entends encore ta voix me dire :
-Quoi Poète, tu ne salues pas ta voisine et pire encore, tu as failli m'écraser !
Tu étais trop occupé à observer un lièvre qui gratouillait dans les broussailles ou une gélinotte qui tambourinait des ailes sous le grand sapin vert ?
-Mille excuses ma belle voisine, j'étais distrait et inattentif. Sauras-tu me pardonner ?
-Hum, je ne le sais pas trop. À moins peut-être, que tu composes un poème qui fera oublier ma discrétion et ma fragilité.
-Ok, j'essaierai de me faire pardonner mais de grâce, ne te moque pas de moi si mes vers n'ont pas ton élégance ni ta majesté.
Je n'ai obtenu d'elle, si belle, qu'un vague hochement de tête et un sourire divin qui me fit fleurir le cœur et l'esprit !
-Merci ma belle Violette, pour ton indulgence, j'essaierai de réparer sans faute ma faute dans les prochains jours.
Et les jours, les semaines et les années passèrent…
-Tiens, lis ce haïku composé ce matin juste pour toi ma belle ex-voisine !

VIOLETTES, haïku

Toi belles violettes
qui décorent champs et sous-bois
de tant de couleurs