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■ Les saisons
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2018-10-19 | |
Même si le soleil a parfois rendez-vous avec la lune, il est des astres qui ne se rencontrent pas. Même si la vie ne peut se raconter d’une chanson, une petite bafouille peut parfois conter au lecteur la subjectivité de l’interprétation du monde, propre à chaque personnalité.
Non loin de la rue des Deux-ponts, existe un lieu de vie somme toute assez banal. Bien des personnages habitent un immeuble et s’y côtoient. Du voisin du huitième pas très catholique à celui du premier guère moins orthodoxe en passant par d’autres relatives certitudes à tous les étages. Si tant est qu’il me soit permis de conter l’histoire d’un ou deux de ces personnages, je vais essayer de vous raconter celle de Camille et Claude. Ils habitent ladite bâtisse mais ne se connaissent pas. Tous les matins ils prennent le même ascenseur, au même étage, à la même heure, mais jamais ne s’adressent la parole. Tous juste un regard furtif dans le miroir rappelle la présence de l’un à l’autre. Ils possèdent tous deux une Fiat Lancia qu’ils prennent au sous-sol. L’un démarrant en trombe et avec l’assurance d’un cougar à l’affut sur la branche d’un Sequoia et l’autre calant presqu’à chaque fois le moteur, gauche et veule comme un albatros endimanché. Camille est de nature rêveuse, aimant la poésie, les balades et un bon verre de Sauternes à savourer avec l’être aimé, alors que Claude est plutôt cartésien, du genre à appliquer le principe du rasoir d’Ockham dans tout ce qui nécessite une réflexion, et fêtard à ses heures, pratique couramment la métaphysique de comptoir. Et même si leurs ombres se croisent, et bien que fréquentant les même bars et restaurants, ni le hasard ni la nécessité ne les font se rencontrer. Pourtant chacun rêve de l’autre. Chacun tente de clamer sa solitude en poursuivant un idéal que l’autre possède sans jamais pourvoir lui offrir. Tandis que Claude se conforte avec Marc deux à trois nuits par semaine, Camille se leurre avec Françoise le week-end, à grand renfort de romantisme et d’idéal. Dans l’immeuble on entend quelquefois Claude hurler ses turpitudes en pleine nuit, réveillant tout le voisinage. Et si l’on tend un peu l’oreille, si on y prête attention, on peut aussi parfois percevoir aussi les pleurs dissimulés de Camille. Survint cependant une fois où l’on a pu les entendre s’adresser la parole. C’était au milieu de la cours de l’immeuble et il semblerait qu’ils étaient en train de se disputer. Evidement tout le monde était là pour profiter du spectacle. On entendit dans leurs mutuels reproches qu’ils se connaissaient en fait parfaitement à la grande surprise générale. L’un reprochait à l’autre son manque de pragmatisme, l’autre sa niaiserie. Puis la dispute est devenue plus intime, des problèmes de famille furent abordés, il semblait qu’un lourd passé les accablait tout deux. Ils ameutèrent tout le quartier. Tout y allait, des noms d’oiseaux jusqu’aux gifles. Cela aurait pu dégénérer si Paul n’était pas intervenu. Je ne vous ai pas parlé de Paul ? Sans doute un oubli. A ma décharge, qu’il s’agisse de Camille ou de Claude et que sais-je encore, les personnalités multiples de Paul sont si nombreuses qu’elles feraient perdre le fil à n’importe quel conteur.
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