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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2011-12-03 | |
Une petite perle vient d’offrir sa rareté à celui qu’elle aime. Zora vient de se marier.
Musique, lumière, rire et fête… Tous ceux qu’elle aime sont là à la regarder danser. Sa mère n’en finit pas de pleurer sa joie, son père de contenir son trop plein de fierté dans le plus de mains qu’il peut serrer. Qu’ils étaient doux ces instants, plein d’entrain, plein d’espérance, tant d’histoires à venir, tant de vies qui se croisaient. Une naissance allait naitre de cette union, un avenir s’écrire pour une lignée d’être en devenir. Certain seraient ingénieurs, d’autres poètes ou voyageurs. Des vies, de rires, des drames, des gens simples et des personnages influents. Des amours, des haines, une saga s’écrivait, l’histoire d’un peuple au travers de deux êtres qui se liaient. Une petite perle vient de couler sur la joue de Zora. Son père vient de rendre son dernier soupir, trop atteint par les radiations. Tout le monde se meurt autour d’elle. Pourtant elle n’a de cesse de combattre, plus pour ne pas penser que pour survivre. Autour d’elle son monde pleure la vanité de l’existence. Autour d’elle son monde se meurt. L’un des deux soleils de son monde s’est mis à grandir. Les scientifiques appellent ça une géante rouge. La géante brule ses dernières forces, avalant sans vergogne toutes les planètes qui l’entourent. Autour d’elle les mondes se meurent. L’univers de Zora est alors soufflé telle une bougie, désagrégé, anéanti. La jeune femme disparaît dans une dernière brulure, une dernière larme projetée, dispersée, répandue dans un ensemble de particules éparses. Puis, le temps s’étirant, vint le tour des deux étoiles, qui moururent et se dispersèrent elles aussi, car même les étoiles meurent. Une petite perle d’atome, puis une autre, et encore une, et une autre encore ici qui passait par là , chacune se rapprochant l’une de l’autre comme poussées à se lier l’une à l’autre, à s’agglomérer, à se serrer de plus en plus… Jusqu'à ce que rejaillisse la lumière d’une étoile. Une poussière, un atome, puis une autre, puis un autre atome, et encore un, et l’un des atomes de Zora, l’une de ses larmes se mêlent et s’entremêlent comme l’impose la gravité pour former ce bel astre bleu que l’on nomme la terre. La vie y reprend ses droits, évolution et révolution. La larme de Zora compose à présent une goutte de pluie, puis une herbe, puis l’aile d’un papillon, parfois un grain de sel, un animal préhistorique, une particule au vent, l’œil d’un enfant. Une petite perle vient d’offrir sa rareté à celui qui aujourd’hui lit ceci. Un sourire pour une autre histoire qui s’écrit, une autre saga en devenir. Une larme pour la conscience d’être là , éphémère et perpétuel à la fois. Une larme qui ne nous appartient peut être pas, une larme de Zora.
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