Nicole Kidman a été la star de la septième journée du festival du cinéma américain de Deauville, jeudi, où elle est venue présenter le film "Birth" aux côtés de Lauren Bacall.

Dans "Birth", réalisé par Jonathan Glazer, le personnage joué par Nicole Kidman, Anna, se décide à se remarier dix ans après la mort de son premier époux, qu'elle adorait. Mais un garçon de dix ans fait irruption dans sa vie et prétend être la réincarnation de son défunt mari. Le gamin, joué par l'inquiétant Cameron Bright, trouble Anna, dont l'univers va basculer.

"Birth", qui baigne dans une ambiance crispante et donne parfois l'impression de tourner en rond, a reçu un accueil froid mercredi à la Mostra de Venise, où il est en course pour le Lion d'or. Jean-Claude Carrière a contribué au scénario.

L'actrice australienne, diaphane, a d'emblée balayé les critiques selon lesquelles le sujet du film était scabreux.

"Contrairement à ce que certains ont dit, ce film ne traite absolument pas des relations sexuelles entre une femme et un enfant, c'est quelque chose de très différent, a affirmé Nicole Kidman. C'est l'histoire d'une femme qui met toute sa foi dans son amour pour cet homme décédé, c'est un film très intègre".

"Quand on est une actrice avec un peu de pouvoir, on a le luxe de choisir quels films on veut faire et avec quels réalisateurs on veut travailler", a-t-elle ajouté.

Lauren Bacall a tenu à réaffirmer à Nicole Kidman son amitié, vexée par des articles parus dans la presse anglo-saxonne et italienne selon lesquels les deux femmes seraient en froid.

Par ailleurs, les septième et huitième films en compétition ont également été projetés jeudi.

"Eternal sunshine of the spotless mind" est le deuxième long métrage, très attendu, du Français Michel Gondry, talentueux réalisateur de clips qui a notamment travaillé avec Björk.

Il raconte l'histoire d'un couple, joué par Jim Carrey et Kate Winslet, où chacun fait effacer de sa mémoire tout souvenir de l'autre, au moyen d'une technique révolutionnaire, pour mettre fin à leur relation.

Le scénario a été co-écrit par Gondry et Charlie Kaufman, spécialiste des histoires délirantes et tordues ("Dans la peau de John Malkovich", "Adaptation"), ce qui est à nouveau le cas.

"C'est une illustration assez violente et directe de la sensation qu'on a quand une personne avec qui on a vécu met fin à cette relation, on a l'impression d'être effacé arbitrairement", a expliqué Gondry, dont le style visuel colle parfaitement aux délires de Kaufman, également présent à Deauville.

Le deuxième film en compétition, "Maria full of grace", qui s'inscrit dans la veine du cinéma social, raconte l'histoire d'une jeune Colombienne qui, par manque d'argent, accepte de transporter dans son estomac de la drogue jusqu'à New York.

"Je ne voulais pas raconter cette histoire du point de vue d'un policier ou d'un gros trafiquant, mais la raconter du bas de l'échelle", a expliqué le réalisateur Joshua Marston, diplômé en sociologie de l'université de Berkeley, qui a rencontré plusieurs trafiquants en prison et a passé une semaine avec les douanes américaines pour préparer son film.

Enfin, le prix littéraire du festival devait être remis tard en soirée à Jim Harrison pour son roman "De Marquette à Veracruz", l'un des événements de la rentrée littéraire dans le domaine étranger.

Vendredi, le festival accueillera Glenn Close, à qui un hommage sera rendu.


jeudi 9 septembre 2004, AFP.