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Concours national de poésie en français de Iasi
article [ Presse ]
Remise des prix de la première édition 16 mai 2006

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par [NMP ]

2006-05-31  |     | 



(Photo : Théatre National de Iasi.)

C’est le 16 mai 2006, que s’est tenue à l'Athénée Tătăraşi de Iasi, la remise des prix du Concours National de Poésie en Français pour lycéens et étudiants. Le concours s’est déroulé du 1er février au 31 mars 2006 pour la première fois sur tout le territoire roumain. Il en a été fait largement écho dans les médias ainsi que sur Internet, et nombreux furent les participants. Au total, ce furent 468 poèmes que dut examiner le jury qui se composait ainsi:
Côté roumain :
Madame Magda Cârneci , présidente du jury,
Mademoiselle Diana Gradu, assistante docteur à la Faculté de Lettres, Iasi
Mademoiselle Soufia Souai , lectrice de Français, Iasi
Côté français :
Madame Nicole Pottier, professeur et responsable d’Agonia France
Monsieur Alain Le Roux, poète et éditeur en Bretagne aux Editions du Curnic.

La soirée de la remise des prix a commencé avec la présentation de l’Association des Etudiants Francophones qui a organisé le concours, par sa présidente, madame Ana Maria Boghean.
Une première séance musicale a été exécutée par le quatuor de bassons ‘Sonora’ , du Lycée d’Art Octav Băncilă de Iaşi. Puis des poèmes sélectionnés ont été lus par Gobi, membre d’honneur de l’Association et par David, membre de l’Association et stagiaire à l’Athénée.
La deuxième séance musicale fut un récital de guitare, offert par Tavi Lazăr, étudiant à l’Université Polytechnique de Iaşi.

On lut ensuite les messages de madame Magda Cârneci (cf ci-dessous) et de monsieur Alain le Roux qui nous ont envoyé leurs pensées par e-mail. Puis, nous avons écouté le message audio de madame Nicole Pottier .

***

Chers amis de Iaşi,

Je suis désolée de ne pas pouvoir être avec vous, parmi vous, à la fête poétique de ce soir car, malgré les prodiges de la science, il est des circonstances où les distances peuvent être surmontées seulement avec l’imagination et le coeur.

Je dois vous dire d’emblée qu’être invitée à présider le jury de votre concours a représenté un honneur ainsi qu’un beau cadeau pour moi. Parcourir vos poèmes me fut une étonnante cure de pureté, un saut inespéré dans les sources vitales de l’être, un bain de re-jouvence ! Lire vos poèmes m’a semblé une sorte de plongée réjouissante dans le continent toujours fascinant, toujours intact de l’adolescence et de la première jeunesse: cette Atlantide où jaillissent pour la première fois les grandes questions de la vie, où se manifeste l’éruption d’énergies fortes et insoupçonnées dans notre fragile architecture charnelle et où se produit une ouverture spectaculaire vers le spirituel, le planétaire, le cosmique. Cette Atlantide nous hante ensuite durant toute notre vie, enfouie profondément sous l’océan agité de notre existence, et tente toujours et toujours de se faire retrouver, d’être emmenée à la surface comme un trésor caché de la fibre en nous qui résonne largement avec l’univers.

En vous lisant, je me suis rendue compte combien les poètes restent d’éternels adolescents, qui parfois s’ignorent et parfois veulent oublier sciemment d’où leur vient le feu, l’ardeur, l’élan qui animent leurs paroles. Toutefois, comme le disait l’une ou l’un d’entre vous, « Je briserai l’horrible fardeau du temps/ Pour garder mon cœur d’Adolescent ». C’est exactement ce que m’a permis de penser et de sentir la lecture de vos poésies.

Bien sûr, vous vous frottez avec une touchante franchisse aux sujets les plus grandioses autant qu’aux plus banals, car récurrents, qui se posent à tout un chacun : la vie, la mort, l’amour, le bien et le mal, la patrie, l’Europe, les anges, le divin et … Maman ! Ce qui demeure impressionnant, est le frisson d’enthousiasme et la vague d’amour qui circule en vos poèmes et qui passe si bien du roumain en français, car il s’agit d’une même énergie poétique qui traverse toutes les langues. Je suis agréablement étonnée de constater votre soif du spirituel et votre ouverture vers des questionnements philosophiques en une époque plutôt « désenchantée », plutôt prosaïque et privée d’humanisme qui est la nôtre – et ici, vos racines roumaines ont peut-être quelque chose de précieux à dire et à rappeler au reste du monde. Je vous laisse y réfléchir… Le romantisme n’est pas mort à Iaşi, vive le romantisme !

Tous les participants au concours n’ont pas pu être primés, et ceux qui ont montré une cohérence plus soutenue et une certaine audace dans leurs propositions poétiques ont été sélectionnés et privilégiés, avec toute la relativité que peut manifester un jury formé de personnes appartenant à des cultures différentes et qui ne se connaissent pas entre elles. Cependant, je dois dire que j’ai trouvé de très beaux poèmes, de petites gemmes lyriques, chez beaucoup de concurrents, comme les autres membres du jury l’ont constaté également (et peut-être la consultation ultérieure de leurs listes de nomination pourrait vous être utile).

Quoi qu’il en soit, au-delà des prix, ce qui compte pour chacun et chacune d’entre vous c’est votre participation de belle qualité à ce concours, et surtout le fait, essentiel, que vous vous adonniez à cette occupation apparemment inutile mais ontologiquement vitale qu’est la poésie et qui vous confère, à mon avis, des chances supérieures pour un bel accomplissement de votre jeune être. Car, par les rythmes et les vibrations des sons, des images et des idées qu’elle utilise, la poésie, en tant qu’exercice d’écriture et en tant que lecture, harmonise notre être compliqué et encore mal connu, lui confère un certain bien-être et, surtout, elle l’ouvre vers des niveaux de sensibilité émotionnelle et de compréhension intellectuelle supérieurs à la prévisibilité du quotidien, que je dirais ineffables. La poésie nous accorde la possibilité de nous rencontrer avec notre être meilleur. Car l’humain d’aujourd’hui est encore perfectible et la poésie peut aider à une évolution possible de l’Homme, pour que l’espèce humaine entre dans la possession consciente et équilibrée de toutes ses potentialités.

Saisissez cette chance, chers amis jeunes poètes ! Et que l’ange livresque de la poésie soit toujours avec vous !


Magda Carneci
(photo : TVR.ro “Inapoi la argument”)


Poétesse et critique d’art roumaine
Docteur en histoire de l’art (EHESS, 1997), Magda Cârneci a publié plusieurs ouvrages dont Les arts plastiques en Roumanie 1945-1989 (Bucarest, 2000), ainsi que des recueils de poésie.
Chercheuse à l’Institut d’histoire de l’art de l’Académie roumaine jusqu’en 2001, elle s’est intéressée aux arts visuels de l’Europe de l’Est au Xxe siècle.
Magda Cârneci enseigne à l'INALCO (Institut National des Langues et Civilisations Orientales à Paris) et elle membre de l'Académie de Sciences de Bucarest, présidente de la section roumaine de l'Association internationale des critiques d'art.
(source : www.bibliomonde.com )

***

Les prix furent alors remis:

- Pour la catégorie "lycéens" par Mademoiselle Soufia Souai, lectrice de Français, membre du jury :

1er prix- Diana Alexandra Turcitu , Craiova
2eme prix, Diana Carp, Roman
3eme prix- Cezara Maxim, Botoşani

Mentions:
Doina Fedorcea, Barlad
Patricia Diaconu, Piatra Neamt

- Pour la catégorie "étudiants", par Mademoiselle Diana Gradu, assistante docteur à la Faculté de Lettres, membre du jury:

1er prix Ioana Opait, Iaşi
2eme prix Olga Anghelici, Bucarest
3eme prix Mircea Petrescu , Bucarest

Mentions :
IuliaBaciu, Cluj
Alin Pintilie, Iaşi
Mihaela Biliuță, Iaşi
Stela Bucă, Iaşi

Les prix consistent en des livres et diplômes et, pour les trois premiers prix, des sommes d’argent réparties comme suit :
1er prix-1,5 million lei
2ème prix-1 million lei
3ème prix- 500 000 lei

***

Parmi les poèmes reçus, voici une sélection à découvrir tant dans les thèmes abordés, que dans la résonance de la langue:


Définition

La vie est une porte
Dont la poignée est un fil de coton
Une fois rompu, noué,
Il n’a plus de vie
La vie est une porte
Que le temps et Dieu
Ferment et ouvrent

La vie, une porte à deux gonds,
Une fois fermée par le temps
Elle sera ouverte vers Dieu
L’homme n’est qu’une ombre
Au seuil de cette porte
Entre temps et oubli…


Une pensée

Le temps s’est perdu entre être et connaître
Les lumières se reflètent au hasard
Les fleurs nient leur existence
Et mon cœur est une décadence

Que signifie un ennemi ?
Qui est mon souffle ?
Un rêve perdu ou un mot inconnu ?
Je crois que la vie s’est cachée en couleurs
Et sa tempête est maintenant une chanson


Meca Maria, Lycée Théorique Nicolae Iorga, Braila

***

Mise en scène

Je vais mystérieusement
Sur le chemin étoilé,
D’un bleu ravissant,
D’une pensée dénigrée.
Autour de moi brillent fortement
Rayons de lumières,
Rayons argentés d’étoiles,
Splendeur divine

Mon corps fragile devient
Pur, comme l’étoile argentée,
Mes mains dansent calmes
Dans un jeu des courbes fines
Les yeux rient, regardent l’action
La danse coupe mon souffle,
L’étoile éclaire la route,
Le ciel écoute ma vocation :
« Mène-moi là, vers la liberté,
Etincellement de diamants,
Embrasse-moi en poussière d’étoiles
Et en parfum de violettes. »
La douce voix clairement résonne,
Les étoiles deviennent orage,
Et un cri en sourdine
Me lance sur une colline

J’ouvre mes yeux… et je regarde…
Je voudrais laisser
Ce monde où je vis.
Je voudrais me réveiller


Cioc Doriana, lycée d’Informatique, Petrosani

***

Belle de jour

J’aimerais me réveiller
Lorsque là-bas, la sirène chante pour attirer
Quand la nuit flotte encore dans le mystère des bois
Où glissent les esprits que l’aube vient chasser.

J’aimerais aller pieds nus sur les sentiers brûlants
Qui longent vers midi les mares assoiffées,
J’aimerais faire ma sieste au pied de lourds cocotiers
Et… vers l’heure où la lune amoureuse
Parle bas à l’oreille
Ecouter ce que dit
Dans la nuit
La voix cassée d’un vieux qui raconte en fumant
Les histoires de mes aïeux

Terre d’asile, terre promise,
Je lance mes chaussures par-dessus bord
Car je voudrais bien aller jusqu’à toi.


Quand

Quand le bonheur t’appelle,
Je veux que tu viennes, que tu viennes,
Je serai à côté de chez toi
Je veux que tu saches, que tu saches
Que jamais tu ne penses
Qu’il soit trop tard, trop tard
De traverser ensemble la nuit des temps…
Si je t’apercevais
Parmi les rayons de la lune, de la lune,
J’essayerai d’effleurer le ciel
Pour arriver jusqu’à toi.
Un mot, un seul mot
Si tu me disais, tu me chuchotais
Je le garderai profondément dans mon âme…
Et je disparaîtrai, je m’enfuirai...


Achelaritei Mioara, Collège national, Iasi

***

Le français, une langue magique

De toutes les langues de la Terre
Il y a une langue entre toutes
Qui est la plus mélodieuse,
La plus raffinée et qui est pour les oreilles
Une musique céleste.
Quelle autre langue a donné
Des poésies si belles
Comme les poésies de Villon,
De Rimbaud, de Baudelaire ou de Prévert ?
Quelle prose peut rivaliser avec la prose de Victor Hugo,
De Flaubert , de Gide ou de Sartre ?
Le français c’est la langue où tout ce qui
Est médiocre, banal ou de mauvais goût est rejeté
Mais, toutes les nouvelles idées, les idées novatrices,
Ont trouvé dans cette langue merveilleuse
Sa meilleure expression
Et je ne peux que synthétiser tout cela
Que par un fort et sincère « Vive le français »
Et « vive la France » !


Mon pays

Situé autour des Carpates,
Appelé « le jardin de la Sainte Vierge Marie »
La Roumanie, mon cher pays,
A résisté le long des siècles
Devant toutes les invasions barbares
Et les occupations étrangères de toutes sortes.
Pendant une cinquantaine d’années,
Ce beau pays qui s’est toujours considéré
« La sœur cadette de la France »,
A connu une longue et pénible période
« De Peste Rouge »comme l’avait appelée Nostradamus
Mais, en 1989, les Roumains se sont révoltés
Et ont pris leur sort dans leurs mains
En obtenant la liberté tellement convoitée.
A présent, le peuple roumain traverse
Une difficile période de transition où il y a de tout :
De hautes constructions, des villas,
Des hôtels comme dans les pays de l’Ouest
Mais il y a aussi des enfants de la rue
Des pauvres qui se plient difficilement
A cette nouvelle société.
Il y a aussi de la corruption et surtout de la haute corruption
Qui devrait nécessairement être éliminée
Notre grand espoir c’est l’adhésion de la Roumanie
Vers la « Grande Famille » de l’Union Européenne
L’avenir c’est aux jeunes qui vont changer en bien
Le visage de « ce pays béni par Dieu »


Damianov Iasmina Elena, localité Deta, Timisoara

***

Europe…

Europe, Europe…
Champs fleuris, chant fleuri
Pétales issus d’une terre
Accueillante et sainte
Champs fleuris, chant fleuri
Où toi et moi
Tous deux, on a appris
La parole de Dieu !

Europe, Europe…
Champs fleuris, chant fleuri
Allons connaître les fleurs
Poussées d’une terre
Accueillante et sainte
Où toi et moi
Tous deux, on a appris
La parole de Dieu !

Ma mère

Le premier mot à dire
Dans cette mer de voix est
Mère !
Il y a
Tout un monde
Autour de toi
Mais tout ce que je connais
C’est ton nom
Maman


Cismaru Lavinia, Lycée Pédagogique Stefan Odobleja, Drobeta- Turnu Severin

***

Regarder le monde

Regarder le monde
Regarder ensuite
Quelque chose comme une brume
Dans un grand jardin
Dans une rue avec des fosses
Peindre l’eau
Observez l’utile
Dans l’atmosphère
Chercher la hauteur
Avec ses couleurs
Vert, rouge et blanc
Puis regarder les belles places du monde
Et l’homme peint vivant
La poussière du soleil
Et le ciel d’été
Vu dans l’herbe, comme un signe
Le monde avec ses voitures
Qui se décide
Et pour se décider, je dois penser
Si le monde est éternel
Mais oui, j’observe le charme du monde
Qui disparaît dans le verbe REGARDER


Le démagogue démocratique

Nous sommes touchés par une vague chaude
Qui dilate nos pensées
Nous croyons que nous sommes supérieurs par nature
Et nous sommes les AS d’une révolte
Nous ne pouvons pas supporter un instant
La vie fermée dans un cercueil
Nous vivons dans un monde libre
Nous sommes libres de parler, de souffrir
Et de peupler
La vie des canaux
Le destin est une chance étrange
Qui ne sait pas même écrire
De ticket, de visa vers la liberté
La liberté de travailler…
Et alors je ne peux pas croire
Autant de mots vides
Je refuse d’écouter
Je préfère le silence
Et l’espoir qui dérive de sa tranquillité


Baba Irina, Collège National Aurel Vlaicu, Orastie, Hunedoara

*****

Trop de trop

Comme des enfants soumis à des anathèmes
Nos vies quotidiennes
Sont vécues à des extrêmes.
On réalise trop tard, on se lève trop tôt,
Tout ce qu’il y a de mal, désolément, on en a trop.

Il y a trop de sang, trop de larmes,
Trop d’armes,
Qui produisent trop de drames.
Trop de filles qui s’allongent pour trop de grammes
De poudre blanche qui arrache trop d’âmes.

Il y a aussi trop de mots pour exprimer le noir
Comme nègre, « beurre » et d’autres que je ne veux pas savoir,
Trop de haine chaque jour et chaque soir,
Trop de flics pourris qui la montrent sur trop de trottoirs

Il y a trop de bagnoles pour trop de politiques
Et trop de faim pour trop de gens à des destins tragiques,
Trop d’agressions domestiques,
Qui génèrent trop de commentaires caustiques.

Il y a trop de jeunes qui deviennent des meurtriers
Pour une goutte d’alcool ou pour de la monnaie.
Trop de vies décidées avant la naissance
Par l’appartenance
A trop de familles pleines de trop de violence.

Il y a trop de jeunes qui vivent dans la paille
Et trop de politiques les appelant « la racaille »,
Trop de gens qui posent leurs têtes sur les rails
Ayant marre de continuer trop de batailles

Parmi trop de guerres, trop d’attentats et trop de bombes
On n’a même pas le temps de creuser quelques tombes,
Parmi trop de voix et trop de gestes malines
On ne voit jamais des caresses câlines.

En voyant ce monde plein de trop de douleur,
Ces mères versant des larmes pleines de trop de chaleur,
Aura t-on le temps d’ouvrir cette foule de trop de cœurs
Pour crier que trop n’est jamais assez que pour les fleurs ?

C’est peut-être dur de reconnaître tout ce qu’il y a de beau,
Ce n’est pas du tout comme séparer le froid du chaud…
Même si ça peut paraître trop tard ou trop tôt,
C’est nous, les gens qui sommes partout de trop !


Petrescu Mircea, Etudiant, 5eme année, Faculté d’Ingenierie en langues étrangères, Bucarest
A gagné le troisième prix du concours, section « Etudiants »

***

Concupiscence

Etrangère à moi-même, mes pas sont mes aînés,
Il ne me reste que l’épiderme de la réalité
Pour y creuser des nids à l’insobluble oubli
Dont les âmes hantent le couvercle du ciel travesti,

J’obéis sans broncher aux grimaces sans mâchoires
Aux pupilles éparpillées dans le crissement des abattoirs :
Mes songes ont-ils jamais eu de destinataire,
A part un miroir abortif et imaginaire ?

Vends-moi à moi-même, paye une rançon à cette fièvre,
Ecrase les nervures de ma voix entre tes lèvres,
Apprends-moi à tricher, dis-moi que je viens d’être née,
Je te croirai, peut-être, je te croirai.

Berne mon temps, ce n’est qu’une caricature,
Qui verse ses contours sur les tisons du clair-obscur,
C’est une lèpre qui brigue, accuse à tort, trépigne,
Tenant le rythme haché des chants de cygne

Souffle mon nimbe dans mon sablier, c’est à l’abri de son verre
Que je veux lutter pour regagner mes chimères
Prisonnières au déluge d’apparences et d’orgueils,
Inondées dans les alinéas d’un testament sans deuil.

Approche-toi, laisse-moi rêver et m’endormir sous tes cils,
Mens-moi que ces instants pressés et fragiles
Ne sont que le prétexte naïf d’une lente éternité.
Je te croirai, je te promets, je te croirai.


Biliuta Mihaela, étudiante en Lettres, 2ème année, français-anglais, Iasi
A remporté une mention au concours, section « Etudiants »

***

JE SUIS

Je suis…
Et si j’existe, qui est « MOI » ?
Suis-je une marionnette qui s’abandonne
dans les mains diaboliques des AUTRES
pour faire du MAL ?
Non ! parce que je pense
Et je ne le leur permettrai pas !
Alors … suis-je une perfusion gémissant le sang artériel
qui s’écoule lentement
pour sauver la sacrée vie des AUTRES ?

Oh, mon Dieu… j’aimerais ça
Mais mon âme est plus mutilée
Par l’indifférence des Autres…
Je lève mes yeux en larmes vers le ciel
Et je crie impuissante la question :
« qui est ce « MOI » ?

mais brusquement, je sais
MOI, je suis…MOI !


Avram Viorica Nicoleta, Université 1 decembrie 1918, Alba Iulia, faculté d’Histoire et Philologie, roumano-français

***

Premier temps polaire

Je travaille la pensée glanée des racines
J’articule une cellule paresseuse
et je laboure le temps
qui dévale nu-pieds vers nulle part.
Je me penche sur l’herbe qui rince ses pas
Et j’aspire avidement ses pleurs.

Je tombe maintenant
dans un silence lourd
voire assourdissant
pour ceux qui voient leur abîme intérieur
comme une chute de neige
qui les enterre encore et encore
au milieu du printemps polaire.

Pourtant au ciel flotte une orange
convoitée par ceux qui courent après
les reflets d’un globe de cristal
et les ombres des traces cirées
évanouies dans cet idéal fatal :
se réchauffer au soleil
du premier temps polaire.


Ionita Beatrice Anda, Université Petrol si Gaze, Ploiesti, faculté de Lettres et Sciences anglais français

***

Voyages

J’ouvre avec joie l’album plein de photos
Qui me présente des souvenirs si beaux.
Dans les photos j’ai immortalisé
Les moments heureux de mes vacances passées.

Cette année, l’Europe a accueilli mes voyages
Et a enrichi l’esprit de mon âge.
Chaque pays visité a été une leçon de vie,
Géo, littérature, histoire, magie.

Mais je rêve aussi de faire un autre voyage
Pour découvrir à travers les âges
Le secret du bonheur éternel
Et la force de vaincre les choses cruelles

Toute la vie est un voyage sans fin
Je partirais à la rencontre du destin
J’aimerais voyager sans cesse
Voler sur les ailes de la jeunesse

Je briserais l’horrible fardeau du temps
Pour garder mon cœur d’Adolescent.
Je toucherais doucement les pierres,
J’embrasserais les coins pleins de lumière.

Je goûterais dès l’aube la miraculeuse rosée,
Je regarderais avec confiance le ciel diamanté,
Je voudrais sentir le goût du rythme et de la beauté,
J’aimerais trouver partout la bonté

Pour reposer mon corps fatigué,
Je m’abriterais dans des ports éclairés
Le vent frais boirait la sueur de mon front
Les gouttes de pluie m’offriraient leur don.

Mon désir de voyager ne finira jamais
Mon être en sera toujours assoiffé
Je garderais le chemin de l’Adolescence pure
Je me dirigerais vers la profondeur de l’azur

J’aimerais partager avec le monde entier
Tous les beaux cadeaux de mon voyage rêvé
Je voudrais fermer la boîte des malheurs
Pour laisser beaucoup de place au bonheur.

Voyagez avec moi, c’est notre chance
Volons sur les ailes de l’Adolescence
Profitons toujours de la jeunesse
Pour accomplir nos rêves sans cesse.


Toroiman Raluca, étudiante, Faculté de Sciences Politiques en Français, Bucarest

***

Après avoir remercié les organisateurs et les sponsors, Tavi Lazar a fini la soirée avec quelques chansons .

***

Organisateurs et sponsors:

Association des Etudiants Francophones de Iaşi
Centre Culturel Français de Iaşi
Athénée Tătăraşi
Le Lectorat de Français de l’Université Al.I.Cuza, Iaşi
Service de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France en Roumanie
L’Agence Universitaire de la Francophonie
Les Maisons d’Editions: Humanitas, Augusta de Timisoara, Junimea, Cronica
Musée de la Littérature Roumaine de Iasi
Galeriile Anticariat Grumazescu, Iaşi


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