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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2009-01-25 | |
Depuis les quelques dernières décennies qui ont marqué le tournant entre le crépuscule du XXème siècle et le début du nouveau millénaire, les nouvelles générations sont constamment assaillies d’articles sur la nécessité ou la non-nécessité des régimes, sur la beauté-santé et le poids idéal, et sur les normes éternellement changeantes selon lesquelles la société considère qu’un homme et une femme prennent ou non soin de leur apparence physique. Mais combien d’articles remontent-ils à l’origine des « dilemmes » qu’ils soulèvent? Et par dilemmes j’entends le choix individuel que chacun se voit imposé par les médias entre l’envie de succomber à ces nombreux laisser-aller qui caractérisent notre régime alimentaire nord-américain, et le désir d’échapper à la critique du regard omniprésent des top-modèles et des acteurs qui sillonnent constamment notre champ de vision. C’est l’opposition tragique de l’individu face à la collectivité : dans un monde à chaque jour de plus en plus uniformisé, nous luttons pour soumettre notre corps aux normes de beauté de la même manière qu’à l’école, les jeunes étudient pour soumettre leur esprit aux normes d’intelligence requise pour entrer à l’université de leur choix et ainsi acquérir un statut social privilégié. Notre individualité souffre de la pression qu’exerce la réalité extérieure. Et pourtant, de quoi s’agit-il? De menues privations qui passent au quotidien pour des sacrifices insignifiants auxquels il vaut la peine de soumettre notre corps et notre esprit, afin d’acquérir une discipline nécessaire à notre réussite sociale. C’est dans cette optique que de nombreux individus, en général jeunes et de sexe féminin, tomberont dans le piège du trouble de conduite alimentaire, dans lequel ils seront prêts à mettre leur vie en jeu pour accéder à leur vision déformée de la beauté. Dans des cas moins extrêmes et beaucoup plus communs, cette pression se manifestera simplement sous la forme de culpabilité vis-à -vis des excès du régime alimentaire, et la purge temporaire de ce sentiment de culpabilité prendra la forme d’une diète.
C’est alors que la gourmandise sera soumise à rude épreuve. Certains soutiendront que venir à bout de notre gourmandise –qui n’est après tout qu’une forme de caprice- n’est qu’une manière parmi d’autres de contrôler notre volonté, et devient ainsi un exercice sain à travers lequel l’individu apprend à tempérer ses envies, et donc à acquérir une meilleure maîtrise de soi. Il faut cependant se souvenir que psychologiquement, les raisons qui nous poussent à adopter un tel comportement ne proviennent nullement d’une décision personnelle, mais du désir de se plier aux standards imposés par la société! Le véritable effort de volonté ne consisterait donc pas à venir à bout de nos caprices afin de se purger d’une culpabilité qui provient d’une comparaison entre les dimensions de notre corps et celles que promeut la société, mais plutôt de parvenir à une réflexion personnelle, au bout de laquelle on répondrait à la question suivante : puis-je développer ma propre vision de la beauté et parvenir à me détacher suffisamment du regard des autres pour prendre des décisions personnelles? La difficulté d’un tel questionnement, en-dehors du fait que la vision de la beauté est rarement « personnelle » malgré ce que l’on croit (car elle provient de notre bagage culturel), c’est qu’il est souvent difficile, voire impossible, de déterminer l’origine de nos désirs et des décisions qui nous poussent à adopter tel comportement plutôt qu’un autre. Ainsi, même au bout d’une longue réflexion sur la nécessité d’une diète, on peut parvenir à la conclusion que notre décision relève d’un choix purement personnel, alors qu’en réalité rien n’a changé, ni la pression qu’exercent les normes de beauté sur nous, ni la culpabilité qu’elles génèrent. |
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