Pour beaucoup d’entre nous, notre adolescence a été marquée par le genre littéraire fantesy ainsi que la mythologie, qui ont ouvert les portes inconnues de l’imagination et du rêve, donnant au monde un autre visage dans lequel les super héros, mêlés à d’autres créatures du bien et du mal se battent pour la suprématie du ciel, de la terre ou encore pour la conquête d’autres dimensions cosmiques. Qui est celui qui n’a pas lu les légendes de l’Olympe ou encore La saga de Vam de Vladimir Colin? Qui n’a pas été fasciné par les histoires de la dernière licorne et du sorcier Smendrick, ou encore du monde magique du Visage dans l’abîme d’Abraham Merritt?

Plus récemment, le phénomène Harry Potter a dominé la planète, et il ne s’agit pas seulement de littérature pour adolescents, mais d’un véritable culte du beau, d’une évasion du stéréotype littéraire déjà lourd et dépassé ou encore des clichés commerciaux, produits pour la consommation de masse.
Miruna Tarcau est une surprise dans le paysage de la prose de type fantesy, autant par le jeune âge dans lequel elle se trouve –âge auquel beaucoup n’ont pas encore acquis l’expérience de vie suffisante pour prétendre écrire; encore moins l’éducation et le talent nécessaires (sans parler de la grâce)- que par la langue dans laquelle elle écrit ses romans (tout en étant d’origine roumaine), qui est celle de Voltaire. À seulement seize ans, la jeune écrivaine se distingue par un premier roman de facture policière : L’Île du Diable, publié par l’édition Carte Blanche de Montréal en novembre 2006, suivi un an plus tard par le premier tome de la saga La Guerre des Titans, apparu aux éditions Christian Feuillette.
L’histoire met en scène un conflit mondial opposant les différentes dimensions de la Terre, dans lequel le lecteur est familiarisé avec les rivalités des dirigeants des différents mondes, ainsi qu’à la peur face aux premières hostilités. Le conflit apparaît inévitable aux yeux de tous mis à part l’héroïne, Selenæ, qui se retrouve partagée entre deux camps : celui de sa sœur, qui est également celui des Titans, des Olympiens (sa « famille ») ainsi que plusieurs peuples qui leur sont soumis; le clan adverse étant celui d’un père qu’elle n’a jamais connu.

Confrontée à ses pulsions et à ses devoirs, l’héroïne voit son rêve de gloire guerrière disparaître derrière un choix cruel –le choix d’une patrie, d’un drapeau, d’un chef. Elle découvrira la peur de la mort à travers son voyage dans la Quatrième Dimension, où tous les peuples, effrayés, fondent sur elle et sa légendaire épée l’espoir de vaincre une armée qui est dite invincible. Sur elle repose la survie de tout un monde : sans son aide, ils sont condamnés, mais si elle décide de céder à leur demande qui est de renvoyer Hel aux Enfers, alors c’est toutes les dimensions qui seront en péril… Le Choix de Selenæ narre le déclenchement d’une guerre de pouvoir, d’insurrection et de liberté où il n’y aura ni bon ni mauvais côté. Les dimensions se séparent; ennemis de toujours se voient obligés de se rallier pour survivre…
Ces mêmes dimensions qui accueillent le déroulement de l’intrigue ne sont pas entièrement fictives. L’histoire débute à l’Antiquité grecque, dans un monde où dieux, héros et mortels coexistent et où les mythes de Thésée et du Minotaure, des travaux d’Hercule et d’Hélène de Troie sont des réalités historiques : c’est la Deuxième Dimension. L’action est par la suite reportée à la Quatrième, monde où auront lieu les premières offensives. Pour s’assembler une armée, Hel (le père de Selenæ, présenté comme un personnage mythique et redoutable) dérègle l’équilibre de la vie et empêche ainsi les âmes d’accéder aux Enfers. Les morts forment rapidement une cohorte qui se rallie sous son nom. Seule Selenæ peut chasser Hel de la Quatrième Dimension et rétablir l’équilibre, car elle possède l’épée qu’il s’est lui-même forgée dans le sang des Titans.
Telles sont les grandes lignes de l’action de ce roman, dans lequel « la guerre est un art et cette guerre promet d’être particulièrement éblouissante ».

Miruna Tarcau nous introduit dans un monde de rêve, un monde dans lequel elle-même a été attirée depuis ses premiers cours de latin à l’école, puis dans lequel elle s’est immergée suite à ses voyages en Grèce et en Italie. Pour la communauté roumaine de Montréal, cette jeune auteure vient apporter un souffle nouveau d’espoir, nous réjouissant et surtout, confirmant que partout où nous sommes dispersés, quel que soit le coin du monde dans lequel nous nous trouvons, nos talents doivent être reconnus et appréciés.

Ionut Caragea

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Nota:
On peut lire un extrait en français de ce roman: "L'inquiétude de Lû"
sur le site de l'Association des Ecrivains de Langue Roumaine du Québec
(AsociaÈ›ia Scriitorilor de Limbă Română din Québec): Miruna Tarcau