Illustration : Les trognons

" Cette illustration agit comme une mise en image saisissante de votre réflexion : elle exprime la perte de substance, l’épuisement des ressources, et la confusion entre l’essentiel et l’accessoire. Et les conséquence qui en résulte à la fois pour l’humanité et pour la planète.
Texte et illustration invitent à une prise de conscience : si nous continuons à ne consommer que « les apparences », il ne restera bientôt plus que des trognons de vérités, de réalités, et peut-être même des trognons d’humanité." (ChatGPT).





Les trognons c’est trop nul !

« Il est Trognon ! » disait-on de moi quand je n’étais encore qu’un enfant enveloppé de limbes et de langes. Comme quoi les gens sont bien gentils, mais disent n’importe quoi !

Les trognons, c’est ce qui reste quand on a enlevé l’essentiel ou la partie la plus consistante. Et à trop nous satisfaire d’épaisses pelures de consommation, faute de réelle consolation spirituelle, il ne nous reste plus rien de réel, rien que de tristes trognons de vérité et de réalité.

Alors que certains se déchargent aux dépotoirs des réseaux ; pour me débarrasser de mes trop-pleins, comme lors d’une intime et ultime confession, au déposoir de Facebook, je vide ici mon cœur, comme sur un reposoir , pour y faire encore plus de place.

Les trognons, c’est trop nul ! C’est là où, comme cul et noyau, les mots gore et core se confondent ; tout comme nous confondons dans la plus complète des confusions, nos réalités personnelles et collectives avec le Réel grand R, l’air de rien, tout comme nous confondons aisément le mal et le bien dans les rouages bien huilés et argentés du monde.

Parce qu’au lieu de nous vider de nous-mêmes, ou de nous rendre vides et disponibles au vent de l’Esprit ; au lieu de nous libérer de nos superflus, comme des voleurs de substance, sans scrupules, nous souillons les entrailles du Réel grand R avec nos vérités évidées et nos mensonges les plus honnêtes, comblant nos charniers et nos nombreux manques avec des besoins et des réalités inutiles et illusoires, des platitudes pour complotistes et des croyances sans réel fondement…

Au lieu de vider les apparences et d’évider les évidences, depuis des siècles, nous avons décidé d’un commun accord d’évider les vérités et les réalités, et en cela, d’une certaine manière, en réduisant et aplatissant la complexité à l’extrême et en transformant en biens de consommation « naturels » ou soi-disant bénéfices dits « surnaturels », nous avons dématérialisé le Réel.

Et de cette manière, jusqu’à l’excès de réalités et de vérités personnelles, nous l’avons vidé de sa substance et de son sens ; et par conséquent, nous l’avons évidé jusqu’à l’os, celui des choses et de leur substantifique moelle ; et pour conclure, il ne nous reste que des trognons de réalité et de vérité en suspens dans l’espace intergalactique.

En suspens, comme les Hommes pleinement Neutres que nous attendons ; en suspens, comme nos souhaits et rêves d’une Humanité pleinement Humaine ; en suspens, comme nos questions sur l’avenir de l'humanité et de la Terre.

Fils prodigues du Grand Laboureur, avec nos cœurs d’argent et notre mental de béton, nous avons épuisé la Planète et une humanité avant même qu’elle ne soit.

Croyant y trouver trésors et bonheur, nous avons évidé les prairies pour y faire des parkings, des usines et des HLM… Rasant tout dans les champs du possible, en évitant bien sûr d’y entrevoir ou d’y percevoir la Source de Tout.

Confondant Apple et l’appel à la vie, le commercial et les fruits de l’esprit ; l’arbre de la connaissance et celui de l’Amour ; la pomme de connexion et celle de la Communion, celle de la concorde avec celle de la discorde… Comme des vœux pieux et des veaux d’or, nous avons élevé nos trognons au rang d’icône et de trésor.

Et au lieu de réfléchir et de creuser jusqu’au-boutisme nos confusions et problèmes, nos croyances et solutions inadéquates, avec le gros lot de nos diverses questions… Nous avons continué à dépenser sans limites, nous dissipant sans vergogne ; épuisant les ressources matérielles jusqu’à la lie, laissant là, à l’infini et à l’éternité, le chœur des choses et le cœur même de la vraie vie.