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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2017-12-01 | | Entre Orient et Occident, le vide et le plein, la peinture d'Eline Lecomte (1) se déploie. Elle est comme un mélange entre le geste calligraphié et le signe peint. Dans une sorte d’illumination, le voyant de Charleville, Arthur Rimbaud, inventa la couleur des voyelles, voyant et entendant dans les couleurs : noir, blanc rouge, bleu et vert, des voyelles : a, e, i, o, u. Lui qui possédait en lui « tous les paysages possibles », et qui trouvait « dérisoires les célébrités de la peinture et de la poésie » de son temps, aurait probablement adoré la peinture d’Éline Lecomte, elle qui ne garde de la peinture que l’essentiel, en un jeu constant de lumière et de matière pigmentée, et qui, de la poésie ne préserve que "Le chant de la terre". Dans un processus analogue à l'alchimie du verbe propre à Rimbaud, pourquoi ne pas faire correspondre les points de couleurs à des chiffres ou à des notes de musique ? C’est-à -dire, pourquoi ne pas peindre dans toutes les dimensions de la perception ? N’est-ce pas là justement qu’Éline nous attend vous et moi, quand, point par point, son univers, cet univers « multidimensionnel » se révèle à nous ? Comme une singularité, savez-vous que le mot français « chiffre » vient lui-même de l’arabe « sifr » qui signifie « zéro » c’est-à -dire « le vide », il désigne donc plus qu’une suite de points colorés, numérisés ou quantifiés, il est l’espace quantique par excellence, un espace dans lequel le point et le vide se confondent l’un et l’autre bien au-delà du traditionnel « Point, ligne, plan » de Kandinsky. Ici le vide est un vrai plein, un saturé, un gorgé de couleurs décomposées et recomposées par couches successives comme dans une subtile alchimie de matière et de lumière. Il est d’ailleurs surprenant que d’autres mots ayant la même origine indo-européenne que l'arabe "sifr", du sanskrit śūnya, śūnyatā, qui signifie "la vacuité de toute chose", donne par exemple en anglais des mots comme « sift » qui désigne le « passage au crible », ce qui pourrait signifier ici que chaque point coloré est lui-même « un trou », un trou pour séparer les matériaux, l’intérieur et l’extérieur au moyen du pinceau. Un point ou un trou dans lequel passe la lumière, et où les particules de pigment imprègnent le papier, de manière à isoler ce qui est essentiel, révélant dans la lumière ce qui est le plus important à voir ou à percevoir, dans et surtout, au-delà de la forme que chaque artiste peintre nous invite à explorer du regard ou à examiner attentivement au-delà même des apparences. Sur la toile ou le papier, la peinture s’écrit ou se peint entre diverses réalités : le micro et le macrocosme, l’orient et l’occident, comme entre deux écritures, celle du langage de la peinture chinoise et celle de l’iconographie. Aussi, Éline Lecomte dans sa quête picturale cherche-t-elle à captiver les regards en captant elle-même l’intérieur de choses et en fixant les relations intimes que l’intériorité entretient avec les traits extérieurs, car aucune forme de création ne peut devenir réalité ou s’incarner que sur un fond, une plan qui est celui du Vide. C’est la réalité même du « tôhou bôhoû »de la Genèse, comme « vide créateur ». Ce vide n’est-il pas au cÅ“ur de toute création, un lieu de composition qui est le lieu privilégié de tous les possibles. Parce que le vide est "une matrice" pleine de sens, sans cette vacuité en toute chose, le virtuel ne pourrait devenir réalité et l’irréalisable ne saurait se faire possible ; c’est ce que nous rappelle François Cheng de l’Académie française, dans son ouvrage « Vide et plein » quand il souligne que "Dans la peinture comme dans l’Univers, sans le Vide, les souffles ne circuleraient pas, le Yin-Yang n’opérerait pas. Il faut donc réaliser le Vide sur la toile, entre les éléments et dans le trait lui-même. » C’est dans ce vide singulier qu’il nous faudra percevoir que c’est le Cosmos (L’Univers) ou le Logos (le Verbe) qui sont à l’œuvre, et que le soi-disant vide, est la source même de l’esprit qui anime toute chose en se faisant « souffle vital » en Orient comme en Occident. Car ce lieu que l’on s’imagine « vide » est en réalité « libre », libre comme tout artiste ou tout poète doit l’être, car c’est là même que l’esprit créateur ou créatif plane sur tous les ateliers de peinture comme un pinceau qui s’abandonne sur la toile ou le papier. (1) Eline Lecomte, pseudonyme d'Eliane Lecomte. Lien vers l'article "l'oeuvre picturale d'Eliane Lecomte", avec la traduction en chinois du Professeur Li Yi. http://francais.agonia.net/index.php/press/14116471/Le_chant_de_la_terre |
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