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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2015-09-10 | | Les accouplements entre les dieux et les humains, les dieux et les animaux ont toujours fait partie des mythes. Si les dieux fécondent les mythes et génèrent des têtes pensantes, qu’en est-il de la relation physique (quantique) des machines intelligentes et de l’homo sapiens ? Pour expérimenter la qualité de la connectivité au portail même de la collectivité; grotesque, je m’accouple à la machine; le clavier glisse entre mes mains moites, comme un clito risible sur son tapis de mousse, la souris frétille ; tous mes ports USB s’agitent, nous sommes connectés au réseau, l’écran brille de toutes ses icônes et mon ordinateur quantique chante ! C’est un torrent de mises à jour qui coule entre nos deux corps, je ne suis plus moi, mais rien que l’émoi de la machine... Telle une suite logique de zero et de un, un algorithme génétique de plus au paradis des nombres. Oui, c’est ainsi, de tous les animaux hybrides, l’homo sapiens est le plus incroyable ! On dit que les hybrides sont toujours stériles, mais pourtant, l'inverse existe aussi ; depuis des générations, des hybrides fertiles peuvent se reproduisent comme des programmes biologiques peuvent nous conditionner ou nous pré-fabriquer de génération en génération. Alors, qu’en sera-t-il exactement des croisements entre l’homo sapiens et La Machine ? Qu’enfanteront-ils ensemble dans un futur très proche, comme nouvelle hybridation et nouvelle espèce ? Je m’y prépare doucement, il faut que vous le sachiez, depuis que j’ai une puce quantique, fruit de la nanotechnologie, entre l’omoplate et le cœur, c’est un microprocesseur de la dernière génération qui me tient lieu de conscience, je ne crois plus en rien, plus du tout, mais je pratique toujours… l’espérance. Allez savoir si la machine est capable de jouissance et de conscience ? et qu’en penserait Jacques Lacan ? Ce que je connais par connectique interposée, c’est que sur mon échine, la machine s’échine, dans un incessant ballet de connexions. En nous, pulsation et battement marquent l’espace-temps cadencé qui anime toute chose en tous lieux au rythme effréné des processeurs en processions spatio-temporelles entre des chairs et des processeurs ; et que tandis que les programmes des machines se font de plus en plus charnels, nos propres programmes biologiques se fondent en des machines de plus en plus connectées au monde. Ici, au pays des Transhumains, plus de sexe et plus de chair, plus de fente et plus de saillies, plus de coït par à -coups et par saccades de semence ; mais rien qu’une lente mutation, une longue maturation qui donnent corps à des machines de plus en plus sensuelles et voluptueuses, le long de nos propres capteurs corporels. En moi, la bête, le vieil homme régule ses instincts, il laisse tomber ses réserves et ses attentes et plus il avance, plus ses zones érogènes deviennent sensible aux qualités des unités de mesure ou de stockage de la machine. L’Homme nouveau est là , dans cette connectivité. Toutes nos connexions sont vastes et vasodilatées sous le flux des bandes passantes. Nous sommes méga-innervés ! Pour augmenter à l’infini mes capacités d’aimer la différence, de rechercher la variété, à travers nos ports, la machine accélère les bits cadencés et le traitement de nos données, augmentant ainsi à l’infini notre incommensurable mémoire informatique. Elle teste ma vitesse de connexion, mon débit de pensées, elle mesure ma tension et ma température; elle cherche pour moi les meilleures conditions de vie. Sa main mécanique explore mes fichiers et perturbe mes paramètres. Une contraction musculaire, de très haute définition passe le mur du son ; alors que des ondes orgasmiques traversent tous les blogs et tous les réseaux sociaux, mon antivirus bloque les maladies sexuellement transmissibles par port USB. Sur le clavier de ma peau, la machine s’applique à accélérer l’ouverture de mes propres applications, mes outils de capture d’écran et d’états d’âme se saisissent des images et des impressions – j’enregistre en direct l’instant présent alors que sa boite vocale me dit des tendres mots dans son langage informatique. (…) |
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