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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2015-08-26 | |
La crise des migrants, ce n’est pas une fiction, c’est un drame homo sapiens en direct, une histoire vraie comme une TV réalité crue de la condition homo sapienne. Depuis qu’il existe sur notre planète Terre des préhominiens prêts à tout pour survivre, tout indique ces grands déplacements d’une région à l’autre ou même d’un continent à l’autre ; et toutes les données paléoanthropologiques le confirment !
Ces déplacements de groupes et ces mouvements de population divers sont inhérents à notre condition homo sapienne et au règne animal en général. Selon diverses contraintes, comme la fuite face à des ennemis, des déplacements vers des régions plus fertiles ou plus riches en gibier, tenant compte des changements climatiques ou géologiques, nous sommes donc dès les origines des migrants et des nomades en quête de nouvelles terres et de nouveaux lieux pour protéger nos familles et assurer la survie du clan. Cette réalité-là est inscrite dans nos gènes, ce qui n’est pas le cas du sédentarisme ! Depuis la nuit des tempes grisonnantes de multiples soucis, tout concoure à ces migrations : les guerres, les famines et les épidémies, les invasions, les colonisations et l’esclavage qui en découlait … toutes ces réalités événementielles concouraient à un exode plus ou moins massif, et à une transhumance qui se conjuguait bien souvent à la vie sauvage qui était aussi la nôtre. Intermittents de la vie, nous sommes donc nous aussi et d’une certaine manière en situation précaire, instable et donc irrégulière, et nos papiers à puce et titres de séjour sur cette Terre restent bien ridicules et très éphémères. L’homo sapiens à la mémoire oublieuse, c’est la raison pour laquelle nos fameux « droits » doivent cesser de faire de l'ombre à « nos devoirs » de mémoire. Incontestablement, nous avons oublié d’où nous venons, et plus encore, nous oublions que nous ne sommes que des bêtes en sursis et que l’Homme qui vient devant nous sera plus sûrement « étranger » à notre manière de voir les choses aujourd’hui. De ma trop courte entrevue à Liège en 1980 avec Herman Kahn le grand futurologue new-yorkais, durant le premier Festival du Futur (1), je retiens surtout ceci : l’Homme à venir, qu’il soit machiné comme un robot, un Cyborg ou un Androïd , nous est encore plus inconnu et plus lointain que l’étranger qui passe nos frontières aujourd’hui pour survivre à quelque catastrophe. Si jusqu’à présent, nous croyant humains, nous avons consacré notre rechnologie et notre temps à réaliser « des clones d’homo sapiens », intelligents, agiles, pratiques, etc., nous améliorons notre bien-être d'homo sapiens mais nous ne participons pas vraiment d'une manière engagée à une transformation radicale de l’Humanité, pour la bonne et simple raison que l’Humain, tel que nous pouvons le concevoir en prospective, n’existe pas encore ! À l’ère de la transformation radicale de l’homo sapiens, nous sommes comme les témoins médusés de ce crépuscule homo sapiential, mais nous devons prendre conscience que nous sommes aussi les acteurs privilégiés de cette aube nouvelle, d’une révolution de L'Évolution. Effectivement, et à raison, ce transhumanisme ou post humanisme dont on parle beaucoup et qui fait tellement peur aux homo sapiens conservateurs que nous sommes, s’il sonne effectivement le glas d’une certaine homo sapiennité, claironne d’autre part la venue d’une Humanité non pas « nouvelle », mais virtuelle et « première » ! Une humanité qui n'est donc plus créée clé sur porte, conditionnée, préfabriquée... Mais la venue D'UNE HUMANITÉ QUI PASSE DU VIRTUEL AU RÉEL, et donc d'UNE HUMANITÉ PREMIÈRE QUI SE RÉALISE ! Nos craintes, notre hostilité et notre véritable xénophobie vis-à -vis de ce qui pourrait nous succéder en ce véritable dépassement de l’Évolution darwinienne, est bien le reflet de notre homo sapiennité. Nous sommes des êtres de chair et d’émotions, des primates sensibles, intelligents et même cultivés, mais nous avons toujours des perceptions de simien. Oui, toutes les formes d’intelligence artificielle nous font peur, parce qu’à travers notre double cerveau reptilien et limbique la nôtre est toujours "antédiluvienne" ; nous voyons des prédateurs au coin de la rue et derrière les frontières, sans pour cela nous considérer nous-mêmes comme le pire ennemi de l'Humain qui vient et de cette Humanité première à construire ensemble ! Si les anthropologues savent à peu près tout ce qu’on peut savoir des homo sapiens, ils ne connaissent rien à l’Homme à venir ! Le choc du Futur de Alvin Toffler est depuis longtemps dépassé, et comme un tsunami nano technologique la Troisième Vague nous submerge déjà (…) Alors pourquoi écrire encore ? Parce que l’Homo sapiens ne vit pas seulement de pain et d’eau, il ne dure pas simplement dans le temps à travers sa liberté et ses espaces de vie, il a aussi besoin de vérité sur lui-même. Je viens de le dire, de partout, des centaines de milliers de migrants fluent vers nos barrières et affluent entre nos barbelés acérés, mais nos frontières artificielles sont bien éphémères et bien plus fragiles que les cloisons de la biologie naturelle. Nos vaines protections n’empêcheront pas la transhumance homo sapienne d’opérer à travers l’histoire et les évènements passés, présents et à venir. La seule certitude homo sapienne, c’est que depuis la nuit des temps, nous vivons dans une certaine précarité et que nous sommes bel et bien « tous des migrants »! Aucune expatriation, aucune exclusion, aucun génocide n’auront raison de la nature sapienne qui est de migrer ainsi à travers les millénaires et les grands espaces comme les étoiles filent dans le ciel d’août.Rien ne pourra freiner cette réalité-là , l’Évolution poursuit sa course folle et nous en sommes les acteurs et les témoins ! Nous réagissons bien souvent bêtement, parce que nous avons simplement oublié d’où nous venons ! je suis moi-même un pigeon voyageur,un homo sapiens moyen, un primate immigré et immature dans un Monde qui ne cesse de changer de forme. Mais il faut bien se rendre à l’évidence et évider cette évidence de l’intérieur, comme on coupe une citrouille d’Halloween pour éclairer nos lanternes. Quoi que nous fassions, aucune porte de geôle ne peut enfermer ce sentiment de liberté qui traverse la matière ; rien ne pourra endiguer cet esprit de vie qui se joue du feu et de l’eau, des montagnes et des mers, au périls de la vie, des forêts et des plaines. Aucun cachot ne peut taire le cri de la nature et cette tenace pulsion de vie qui traversent l’espace comme un chant dans la nuit. Survivre, tel est le refrain entre les maux, comme un cri de parturiente ;c’est là l’unique fondement qui traverse la matière et la nature tout entière. À la grande différence de l’homo sapiens, quand le cosmos met ses barrières naturelles, c’est pour mieux exploser bien au-delà de tous nos vêtements trop serrés et de nos dogmes trop étroits. C’est pour réduire à néant nos pensées égoïstes et nos certitudes de papiers estampillés ; c’est pour transformer nos sceaux en poussières d’étoile, et par effet d’ouverture faire de nos belles morales et de nos étroitesses d’esprit des chemin de traverse pour les migrants et les errants de La Terre. Quand la nature se transforme, quand elle se métamorphose, pour ainsi dire, elle nous modifie, elle nous métamorphose de même et en quelque sorte nous converti à de nouvelles réalités. Ce n’est pas par ambition ou avec quelque intention belliqueuse que la Nature se déploie, non,c’est naturellement sa manière d’être à elle, ou sa matière à elle, pour démontrer la futilité de nos « je » indifférents, et démontrer davantage l’inefficacité de nos sciences, de nos philosophies homo sapiennes et de toutes ces convictions trop profondes qui les accompagnent bien souvent. Quand l’animal homo sapiens migre, quand la nature change et mue, c’est pour nous faire croître, pour nous faire suer et mûrir à point, pour nous rendre matures et responsables en quelque sorte ; pour nous aider à nous débarrasser plus encore de nos archaïques anxiétés face à de possibles prédateurs ; pour nous dégager de nos croyances obsolètes et de nos doctrines de primates attardées, et faire ainsi exploser nos trop belles et trop fragiles théories, en faisant imploser nos systèmes trop rigides et nos institutions artificielles, créant partout du vide ou nous avions mis du trop-plein, et de l’ouverture là où nous avions dressé des clôtures aux portes condamnées, et élevé de toute part des murs d’inquiétude et d’incompréhension. « Il y a en moi un cosmos en gestation. Mais un cosmos en gestation, cela s'appelle un chaos. » Oui, cela s’appelle un chaos, et l’homo sapiens comme tout animal de cette espèce homo sapienne ne supporte pas le doute et l’insécurité ! « Mais un cosmos en gestation, cela s'appelle un chaos. » Cette citation tirée du roman Vendredi ou les limbes du Pacifique de Michel Tournier pourrait illustrer nos peurs les plus ancestrales et nos certitudes les plus animales : L’incontrôlable doit être contrôlé et l’immaitrisable doit être maîtrisé, vaincu par tous ceux à qui nous donnons du pouvoir, ceux qui dominent la meute, commandent au clan ou dirigent la tribu, car si nos Totems nous assurent des uns, nos tabous nous préservent des autres. C’est ainsi depuis toujours, nos craintes de l’inconnu et nos appréhensions face aux changements sont biologiques, génétiques et ataviques, et comme toutes les Maladies homo Sapiennes elles sont Transmissibles, facilement contagieuses comme une rumeur morbide et donc communicables biologiquement, socialement et surtout culturellement. Malgré nos signes extérieurs de savoir, de pouvoir ou de richesse, dans ce grand zoo mondial qui n’est plus aujourd’hui qu’un village connecté, « Les trumains » selon l’expression de Jacques Lacan (Séminaire du 17 janvier 1978), sont bien seul et bien vulnérables et nus face au monde (Desmond Morris, Le Zoo humain et le singe nu- 1994 ). Les trumains que nous sommes en somme, sont des indigents dans l’ordre de l’Évolution et de la création tout entière, et pas du tout des Maîtres comme on pourrait le penser dans une logique individualiste et pourtant paradoxalement tellement dépendante des autres, car homo sapiens reste malgré tout un animal de société et de compagnie. Certes, « Le Cosmos tout entier gémit dans les douleurs de l’enfantement », mais ce chaos primordial est toujours créateur ! Paul de Tarses l’avait bien saisi !cette réalité-là nous traverse depuis toujours de part en part, cette gestation cosmique qui est aussi la nôtre, relève d’un dynamisme de conversions, de conversion permanente des êtres et des choses. La conversion, c’est le dynamisme de la matière même, ce n’est pas religieux du tout, c’est une dynamique des espèces et des territoires qui est comme de la dynamite dans un cocon de bien-être, comme de la nitroglycérine dans nos certitudes, nos frigos ou nos pensées et coffres fortifiés. Un explosif brut comme une spirale de vie ou plutôt comme une déflagration naturelle qui se déploierait depuis toujours et pour toujours dans les douleurs d’une cosmique parturition. Oui, c’est un fait qui détone, Le Monde depuis toujours explose, la nature crève la réalité comme elle nous crève et crève les écrans plats. Et quand elle sépare les espèces, elle ne divise pas pour diviser, elle ne détruit pas pour détruire, mais pour mieux se diversifier, et davantage cultiver les nuances et les différences. La nature va de l’avant,forte de sa liberté d’action elle opère par et dans son ouverture à travers nous aussi. Dans cette dynamique-là , l’Homo sapiens est dépassé,dépassé au sens propre comme au sens figuré ; alors, il lui faut imaginer et réaliser une nouvelle manière d’envisager l’avenir et une nouvelle matière pour explorer son propre futur, telle une trans-homo-sapiennité. À l’instant, ou tantôt comme on dit chez nous, c’est une procession de microprocesseurs qui passe sous ma fenêtre, ce n’est pas la Gay Pride qui exprime sa pulsion de vie et de mort, ce n’est pas non plus le Laetare de Stavelot , le 15 août de Liège ou la danse des Gilles de Binche,c’est l’abondance qui fourmille comme au printemps, c’est une festivité sans fin qui éclate pour exprimer la vie. C’est le carnaval des jours et la mascarade des nuits qui marquent les dernières heures communes aux belgo homo sapiens que nous sommes, en somme, dans l’attente d’un lendemain qui chante plus juste. Ainsi, l’Évolution continue, elle fait son chemin d’exclusion naturelle et de sélection en nous ; elle n’a pas de morale, pas d’idéologie, point de religion, aucun parti politique, nulle opinion et pas de jugement non plus. La nature comme la vie n’ont pas de maître en dehors du temps et pas de Dieu hormis l’espace qui se déploie en eux à l’infini. La vie et la nature sont amorales en quelque sorte, mais elles persistent et demeurent en dehors de toutes nos pensées simiennes mais déjà si humaines. Si depuis quelques siècles, intellectuellement nous avons intégrés le concept d’Évolution, sur le plan psychoaffectif nous en sommes restés d’une certaine manière a une certaine forme de « fondamentalisme »,comme d’irréductibles simiens, tels des primates en sursis et en mal de réelle identité. (…) Le Cruel jeu des sept familles homo sapiennes Si l’histoire évolutive des hominidés ne dit rien de bien précis de nos réelles origines, elle ne dit rien non plus de notre fin.Peut-être disparaîtrons-nous comme les Néandertaliens et tous les membres de la famille Homo qui nous ont précédés. Et face à ceux qui viennent, nous serons probablement dans un avenir plus ou moins proche, comme nos ancêtres australopithèques ou les dinosaures, « de tristes fossiles » à part entière dans quelques vitrines poussiéreuses. C’est en mai 1958, entre l’aube et le cierge, à l’occasion de ma communion dite solennelle, que ma grand-tante Marcelle Golenvaux, une originale qui avait épousé un dénommé Massoni, notaire à Bastia, m’offrira l’édition originale de 1876 de L’Origine des espèces de Darwin publiée chez Reinwald et traduite en français par Edmond Barbier. C’est en 2009 que nous avons célébré le bicentenaire de la naissance de Charles Darwin, mais c’est donc durant cette année 1958, un siècle après la première parution anglaise de L'Origine des espèces, quel’enfant que j’étais devint « évolutionniste » comme dans ma famille on devenait basketteur et basketteuse. Le sport n’ayant jamais été ma passion au grand désespoir du père, je me réfugiais dans les livres afin de vivre de pain et d’eau dans la barbe de Darwin, en rêvant de devenir biologiste. Aujourd’hui encore, en 2015, je remercie avec gratitude ma tante Marcelle pour ce cadeau surréaliste parmi ma première montre, ma chevalière plaquée or et le fameux Brownie 127 en bakélite. C’est ainsi, qu’homo sapiens parmi les homo sapiens, tout comme vous, c’est bien d’un arbre phylogénétique et d’un arbre généalogique que je descends, et pas d’un chêne ou d’un érable dont le bois se vante de faire des trônes des rois. Biochimiste, il me fallut attendre quelques années encore pour le devenir. Chimie, hématologie, bactériologie et sérologie, etc., jusqu’au BTS en bio-chimie médicale, tel fut mon parcours semé de multiples questions sans réponses, telles que les homo sapiens peuvent se les poser en termes homo sapiens. Des micro-organismes de l’océan originel jusqu’à nous,pauvres sapiens que nous sommes dans notre océan de devinettes et d’à -propos,l'histoire évolutive des hominiens reste un long processus évolutif qui est bien loin d’être terminé. De développements phylogéniques en graphes et en réseaux, nous abordons à ce jour le monde en « homo connecticus ». (…) Quand la technologie supplée la nature et la vie, au sommet de l’arbre phylogénique, le passé peut rejoindre le futur. Une branche nouvelle se dit « transhumaniste», avec ses machines intelligentes, ses intelligences artificielles, ces androïdes et autres cyborgs, elle ouvre comme de nouvelle voie à l’Évolution. Mais peut-on parler de "transhumain" alors que l’Humain n’est pas encore ? L’homo sapiens est-il le chaînons manqué ou est-il un chaînon manquant ? Si notre préhistoire passe par l'histoire évolutive des primates et en particulier par celles des simiens du genre Homo, on retrouve parmi ceux-ci à chaque époque d’irréductibles homo sapiens, des gardiens virulent de la tradition, des fondamentalistes religieux ou pas, et des conservateurs plus croyants que le Pape pour freiner tous les changements (aussi fondamentaux que révolutionnaires) qui nous attendent au cœur de ce XXI siècle. l'émergence d’un l’Homo connecticus en tant qu'espèce distincte des hominidés que nous sommes est une réalité d’aujourd’hui. Mais les boucliers se lèvent,l’opposition gronde ; comme il y eut toujours et à chaque génération des «traditionalistes » qui ne veulent rien changer du tout à la condition homo sapienne. On peut en retrouver dans toutes les couches de la société et dans toutes les obédiences politiques et religieuses, scientifiques et philosophiques. Croyants ou non-croyants, ils pensent et croient fermement que l’homo sapiens est l’homme de la situation. Dès lors, ils n’ ont aucune intention de s’engager dans une voie nouvelle ouverte à des changements des plus radicaux. Des changements tellement essentiels et vitaux qu’ils remettent en question nos constitutions, nos fondamentaux, nos absolus de béton, nos croyances les plus enracinées, nos essentiels de vie et l’ensemble même de nos représentations du monde et de l’Homme depuis la nuit des temps et des tempes grisonnantes. Ça ne date pas d’hier ! il y a plus de 80 millions d'années que les primates ont divergé des autres mammifères, et quelques 17 millions d'années que notre belle famille hominidée a divergé de la famille des autres grands singes pour prendre des chemins bien divergents, mais les questions restent probablement les mêmes ! Entre l’homo habilis qui vivait il y a environ 2,8 millions d'années et nous, l’homo sapiens a installé avec habilité et par habitude une culture du béton, une tradition innée des murs et une pratique acquise des frontières ; mais depuis Darwin, ça constipe et ça conspire plus encore ! l’homo sapiens ne supporte plus cette promiscuité de genre ; les bipèdes résistent à cette nouvelle adaptation ; ils trament quelques représailles dans l’ombre des définitions,ils ourdissent quelques complots politico-religieux, car ils refusent avec obstination et détermination de faire ensemble ce nouveau pas de La Nature, ce grand écart évolutif vers l’ailleurs et l’innovation. En particulier au XIXe siècle, mais bien avant déjà ,le pamphlet auquel on préfère aujourd’hui « la polémique » et « le rentre-dedans » était une forme d'expression critique et contestataire. Avec des journaux comme La Lune,L’Éclipse ou Le Charivari, entre autres ancêtres de nos magazines et journaux satiriques comme Hara-Kiri (1960) ou Charlie Hebdo (1970) ; depuis deux siècles, il existe dans l’hexagone toute une tradition « Française » de la diatribe sociétale et de la caricature politique ou religieuse. Comme les guerres et les conflits qui nous posent problème aujourd’hui, les caricatures ont toujours existé ! il y eut même en son temps toute une série de caricature représentant Charles Darwin en singe et cela n’est pas terminé ! Si, par ignorance ou par incapacité biologique,on identifie l’homo sapiens que nous sommes à l’Homme qui vient, c’est comme si on se situait dans un angle mort,dans cette zone inaccessible au champ de la perception homo sapienne. Et toutes les perceptions de primate sont de cet ordre-là ! En son temps, le grand singe nommé Aristote traitait déjà des parties des animaux et de leur marche ; mais depuis que chez nous les paillettes remplacent les écailles, les plumes et les poils, l’homo sapiens se prend pour une étoile, tout comme dans sa pyramide ou sous son manteau d’hermine le pharaon et le roi se prenaient pour des dieux. Ainsi, au fil des événements, avec l’aide des philosophes et des théologiens, l’homo sapiens en quelques milliers d’années s’est octroyé la première place dans le règne animal. En son ouvrage, Aristote y abordait entre autres, de la supériorité de l'âme sur la matière ; de celle de l'homme sur les animaux;de l’ordre admirable de l'univers et du désordre relatif de notre monde. La théologie et la philosophie dans un champ sémantique où tout peut se causer,ont préparé le chemin à ce faux d’homme, confirmant de la sorte l’homo sapiens dans ses ambitions démesurées. La patte dans le sac et le fessier dans un string,parmi les 10 000 000 d'espèces animales vivant encore aujourd’hui sur notre planète bleue, nous sommes la seule à transformer le nom des choses et des êtres afin de nous y définir, comme-ci notre identité profonde ne dépendait que des mots que nous utilisons pour penser. En perdant son appendice caudal, l’homo sapiens semble avoir trouvé une nouvelle forme d'équilibre en jonglant avec les mots ; funambule fou, il est semble-t-il et jusqu’à nouvel ordre, le seul vertébré à se jouer autant du verbe comme le singe banal, son cousin germain, se joue des cris et des hurlements. Mais tout comme l’habit ne fait pas le moine, un bon nez n’occulte pas la truffe pareillement au rouge à lèvres qui n’efface point les babines, et puis les mots ne sont que des mots. Les 60.000 mots de la langue française, et leurs 300.000 sens sont là pour nous renforcer dans nos convictions et pour nous conforter dans nos croyances. Ils ne sont rien comparé aux milliers de raisons logiques, aux perfectionnements techniques et aux certitudes scientifiquement prouvées que nous avons de nous croire supérieur aux autres bêtes. C’est à cause de notre manière de nous croire au-dessus de tout, invulnérables à l’image des dieux, que nos certitudes et nos évidences homo sapiennes sont devenues au fil des millénaires nos pires ennemis ! Nommez les choses et elles seront ! ce principe biblique s’applique parfaitement aux manipulations langagières de celui qui «cause » (pris dans le double sens de causer). Car si le langage est réellement le premier allié de l’homo sapiens, il en est aussi son principal prédateur(réel ou imaginaire), l’animal qui cause, est aussi la cause de ses propres tourments! Le terme même de « primate » ( de Primates Linnaeus,du latin primas, atis, signifiant « celui qui occupe la première place ») est révélateur de l’ordre que l’homo sapiens donne aux choses et aux êtres,révélateur de sa manière d’ordonner les choses, de les contrôler et de les soumettre à son unique jugement ! Au fil de l’Evolution, nos sociétés de primates sont de plus en plus métissées et extrêmement mélangées. Si l’homo sapiens comme tous les singes peuvent vivre isolés ou en groupes plus ou moins permanents; avec les autres grands singes, ils partagent surtout cette dimension sociale et culturelle. Si à travers la préhistoire, seuls les homo sapiens semblent avoir survécu, L’Homme n’est pas encore, il reste en suspens, tel un processus évolutif en marche ; nos grand singes dominants ont beau se faire nommer Pape, Roi ou Président pour régner sur les mots, tout cela ne relève que du langage et de la communication ! il ne s’agit nullement de rabaisser l'homo sapiens au niveau du primate, mais de dire qu’il est un primate en danger, comme en voie d’extinction. Il est clair que nombre de fondamentalistes s’insurgent, ils voient d’un très mauvais œil cette réalité-là , pourtant elle est irréductible et nos mots n’y peuvent rien ! Dire que l’Homme qui n’est pas« en corps » n’est qu’une réalité scientifique; mais de dire que l’homme est déjà là n’a jamais été que de l’orgueil fondé sur une réalité linguistique - l’homme que nous connaissons vous et moi, n’est qu’un faux en écriture ! La nature profonde de l'homo sapiens ne serait-elle pas de porter l’Homme qui vient, par analogie, de le porter un peu comme dans l'Église catholique romaine on porte le Saint-Sacrement durant l’adoration eucharistique. Là où pour le chrétien, le corps du Christ, ce Dieu qui est et qui vient est réellement présent dans l'hostie consacrée, pour tous les autres, porter l’Homme qui vient, c’est comme de porter une forme de présence en soi, comme de reconnaître et d'accepter notre animalité et ses propres limites afin de la dépasser. Notre attitude d’homo sapiens face à l’Homme à venir doit être comme une position d’ouverture et d’espérance. Finalement, qu'est-ce quel’homo sapiens et qu’est-ce que l’Homme à venir ? L'homo sapiens à t-il la capacité de définir l’Homme ou se définir comme Homme ? Autour de nous, Le Monde est comme un asile où chaque aliéné cultiverait ses conceptions sociétales et ses représentations culturelles sur Dieu, la liberté, le bonheur ou la vérité. Chaque homo sapiens élaborant ses propres croyances à partir d’un tout commun, développant par là même ses prétextes et ses stratégies personnelles pour survivre à la folie de tous. Le Monde est un asile où la folie de chacun doit trouver son chemin particulier et sa place égoïste comme victime ou comme coupable parmi les autres. Un monde où tout un chacun peut se faire tyrannique ou philanthrope, souffre-douleur ou dieu créateur. La biodiversité des états d’âme et des états d’esprit abonde dans ce sens, comme les croyances, rêves et les fantasmes foisonnent sur le Net et dans la rue. Un monde où n’importe qui peut jouer à l’homme de bien sûr les instruments bariolés d’un orchestre philharmonique où l’on tente d’accorder les violons et les cordes dictatoriales des uns avec les cuivres militaires, libertaires ou totalitaires des autres. Un monde où nos démocraties de porcelaine rencontrent des dictatures de fer, où des gants de démagogie ou de décence couvrent des pattes despotiques ou complaisantes. Un monde où s’harmonisent décorum et humilité, politique et politesse, bons procédés et vieilles formules,traditions et nouveauté, fascisme et mercantilisme, choses publiques et la choses privées, le pouvoir des majorités et l’opportunisme des oppositions, l’opinion publique et le discours pudique, la gauche adroite et la droite à gauche dans la conciliation des extrêmes et des intérêts communs … Mot à mot, tout est possible dans cet Univers qui a l’espace pour les rêves les plus fous et pour tous les fantasmes les plus crus. La nature n'est pas pressée, elle a le temps pour elle, le temps pour l’Homme et l’éternité à donner en partage comme cet espace infini qui foisonne de vides à habiter et de virtualités à réaliser. Pour récapituler, et vous l’avez déjà compris, tous sans exception, nous sommes d’ascendance simiennes par nos pères et mères, et le fait de nommer seins des mamelles, crocs des dents et mains des pattes ne fait pas de nous des Hommes à part entière ! Méfiez-vous des étiquettes et des identités mensongères, la bête conspire férocement contre labelle, la faune des primates est en danger ! Sang froid ou sang chaud qu’importe,quand la bestialité des guerres, la mondialisation des idées et de l’argent sont là , l'homo sapiens et l'Homme qu'il porte sont en danger! Quand un primate se prend pour un Homme, son monde devient l’humanité. C’est en quelque sorte comme un aliéné qui se prendrait pour Jésus lui-même, mais le dément reste un dément, la brute reste une brute et les étiquettes et noms donnés n’y changent rien ! Sous ma crinière hirsute d’homo sapiens moyen, c’est un babouin qui pense qu’il est mieux qu’un gibbon, c’est un gâte-papier qui s’imagine dire des choses essentielles, c’est un barbare dans l’état de nature qui joue écrit dans la forêt de la culture, c’est un sauvage qui vous partage ses états de conscience… Des Huns aux autres, je vous le dis, des premiers aux derniers homo sapiens, le monde est déjà habité par une présence qui le dépasse. L’Homme vient à nous comme une pensée vient au poète ; comme une vérité arrive avec le vent nouveau, comme une vie nouvelle apparait à l’horizon, entre la perspective et la prospective, telle une surimpression entre le gris d’un crépuscule sapiential et les illuminations d’une aurore boréale. Alors, l'homo sapiens est-il le fameux "Chaînon manquant" ou le pire des "chaînon manqué" ? what is the question ! Hamlet ou Macbeth, Shakespeare's ou Darwin, en réalité ce n'est pas de la TV réalité, c’est toujours des histoires d’homo sapiens et des drames relatifs à notre condition homo sapienne. L’homo sapiens se pose sur la ligne comme un point d’interrogation, en minuscule au-dessous du 8, signe majuscule d’une infinitude. L’homo sapiens se dispose, point minuscule sur mon clavier AZERTY comme sur le clavier de l’Évolution, une touche de rien dans l’infini de l’océan cosmique. Hiroshima ou Auschwitz, c’est toujours une histoire d’argent et de pouvoir, une histoire de « Je » narcissique, jouant quelque tragédie comme on joue aux échecs sur la scène obscène des faits quotidiens. Tout ça pour des « enjeux » égoïstes, et « des passe-temps » comme dirait Éric Berne, qui mettent en scène dans des décors hautement médiatisés des questions cruciales, existentielles et surtout des problèmes d’identité homo sapienne. Chaînon manquant ou chaînon manqué ? what is the question ! Hamlet ou Macbeth, c’est Hiroshima ou les camps de la mort un an avant ma naissance, c’est le tapage des maux qui fait le jeu des médias, et écho aux scandales des mots ;c’est L’enfant, la vie, la mort et l’amour, ou La cicatrice comme dans ces récits autobiographiques de Jérôme Petit ou de Bruce Lowery, que je lisais avec Darwin à l’aube de mes quinze ans. De par le monde, ce sont des témoignages d’enfants, de femmes et d’hommes blessés ; des histoires d’ambitions démesurées,de rêves brusquement cassés comme tige de fleur ; c’est la vie, nette, brute et crue avec ses guerres et ses violences bestiales couvrant les mille merveilles du monde ; c’est tant de chefs-d’œuvre en péril au travers de tant de civilisations disparues ; c’est le charivari des races et le chahut des armes et des cris de femmes et d’enfants sapiens, qui couvrent pudiquement les appels à la paix. Face à ce triple constat d’échec des politiques, des philosophies et des religions, et cela malgré toutes les réussites et les miracles de la vie, pour repenser le monde, il nous faut penser autrement que des homo sapiens. Chaînon manquant ou chaînon manqué ? what is the question ! Celui qui n’est pas né d’une femme selon « La Nature »est un accoucheur ! C’est ainsi que Macduff, le héros du drame de Macbeth est un véritable pédagogue. Macduff interpelle, confronte, il met chacun face à ses intentions, à ses responsabilités et à ses actes. Selon une légende qui est propre au monde du théâtre,celui qui prononce le nom de Macbeth est comme un oiseau de mauvaisaugure, il porte malheur ! Alors, sans vergogne, comme je ne suis pas superstitieux et que je suis si peu croyant, je prononce le nom de Macbeth, de Mackbeth 3000 exactement, comme dans ce roman que je n’ai jamais terminé, comme dans ce scénario de long métrage qui ne sera jamais porté à l’écran. Je laisse de côté mon manuscrit, tout écrit me semblant vain, tant que l’Homme qui vient n’est pas là pour le porter dans ses propres mains. En un seul mot, ce qui manque à l’humanité, c’est l’Homme ! Entre deux portes, deux ères de mutation et deux aires de repos, l’homo sapiens reste une créature de passage, une forme transitoire,un être éphémère entre deux infinis dans un champ d’éternité. Il n’est pas l’exception qui confirme la règle, mais l’homo sapiens est la règle qui tait l’exception, comme le silence enferme le son au-dehors du bruit . C’est en quoi l’homo sapiens reste malgré tous ses nombreux exploits, une forme transitionnelle entre la bête qu’il est « en corps» (de chair et d’os) et l’Homme qui n’est pas encore. Celui qui vient, sera-t-il lui aussi le fruit de l’Évolution? what is the question ! Tel le couple Macbeth qui vit dans la hantise de se voir dépossédé de ses rêves et de son pouvoir et se méfie de celui qui n’est pas né d’une femme, l’homo sapiens se méfie de ceux qui l’on précédé et plus encore de ceux qu’il côtoie ou de ceux qui pourrait le relever. La concupiscence gronde au Zoo , Royaume des homo sapiens, c’est là nous l’avons dit l’enjeu d’un jeu de « Je » en un cycle meurtrier où les pensées se font létales, où les croyances se font malignes, où les mots sont bien souvent mortifères, en une dramatique scénographie, sur la grande scène mondialisée d’un village à portée de Net. Car la gestation et là et les relevailles de l’Homme approchent ! L’essentiel de la tragédie de l’homo sapiennité est incontestablement là , dans sa condition « in - humaine », attendu que l’Homme que l’on attend n’existe pas encore. Oui, je le jure sur mon crâne simien et je le confirme sous ma patte simienne, tout est bien là ! Plus le temps de rêvasser ! Plus le temps trépasse et plus l’homo sapiens semble sombrer dans cette forme de prétention furieuse, comme obsédé par ses avoirs et ce savoir d’où découlent ses identités multiples et erronées. La craindre de perdre son statut de demi-dieu l’inquiète, il est sur la corde raide de l’Évolution,sur le qui-vive de sa condition de prédateur pré daté ! L’homo sapiens est un faux, sa pseudo primauté lui monte à la tête comme un bouillon de culture mélangé au brouet de sa matière grise. À l’instar de Macbeth, ce pervers narcissique qui sommeille en chacun de nous, il ne veut pas lâcher prise, il refuse de perdre sa suprématie, sa place au-dessus du règne animal, là où il veut régner en maître incontesté et incontestable. Et pourtant, l’homo sapiens est déjà en quelque sorte« un fossile vivant », une despotique ambiguïté dans toute la création ; une sorte d’équivoque dans le champ de l’accompli, mais toujours porteur en lui d’une ouverture dans le champ des possibles. Si l’homo sapiens est bien une réalité en soi, une réalité locale et temporelle, L’Homme quant à lui reste en suspens, comme dans une flexion de l’espace-temps, ou plutôt comme la parabole d’une incertitude. Comme une pensée, une réflexion d’homo sapiens suspendue dans l’attente de l’Autre qui sera forcément tout Autre. Mais une trop longue attente, un trop long suspens,entre la nuit des temps et l’aube à venir crispe la réalité. La vie de l’homo sapiens se présente comme une tension insoutenable de l’être entre attention et intention, car l’Homme qui n’est pas « en corps » est un sens à donner et un chemin à prendre. On pourrait dire quel’Homme qui vient est une disposition de l’esprit, une espérance de l’âme tendue entre deux infinis. Dans l’indécision, l’Homme n’est qu’une simple virtualité, comme un projet en sommeil depuis toujours, un mirage à l’horizon de nos regards médusés ou un miracle à venir au cœur de nos illusions, telle une nuée en suspens dans l’air chaud d’un nouveau matin, quand la nature sembles’éveiller au chant de l’oiseau. C’est en quoi, cet animal selon Vercors n’est pas si "dénaturé" que ça, pas si pourri qu’il pourrait le laisser penser ! Telles labelle et la bête, l’homo sapiens porte en lui son pire ennemi et son meilleur ami à venir. Si par égard ou par convention depuis deux ou trois cents ans on considère que l’homo sapiens n’est pas vraiment « un singe »,c'est justement cette création d’une catégorie à part, tout à fait fictive et artificielle comme un faux en écriture, qui nous pose problème aujourd’hui. Et d’un, l’homo sapiens n’est pas différent des autres primates, et de deux, si nous sommes « l’Homme » en question, nous n’avons plus de raison, ni de motivation pour en attendre un autre ! C’est incontestablement ce dilemme qui empêche l’homo sapiens d’être en vérité avec lui-même, afin de reconnaître sa nature profonde,et d’accepter sa réalité simienne afin de pouvoir la dépasser. L’Homme ne descend donc pas du singe, c’est clair comme un cocotier dans un mirage ensoleillé ; il vient , ou plutôt il aspire à venir à travers chacun de nous comme une virtualité aspire à se réaliser ;il est un éventuel possible, un être du futur comme nous sommes surtout des créatures du passé. (…) |
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