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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2009-03-27 | |
Je me promène dans ce monde, mais je n’ai rien à y faire. Il est fait pour les battants, ceux qui en veulent. Je suis anesthésié, glissant vers la folie, sombrant dans le dégoût. Aucun pouce opportun ne semble se lever pour me montrer le chemin à prendre. Je suis face à mille choix de vie, sensés m’épanouir, me réjouir, me combler, m’épuiser mais au moins me permettre d’exister. Mais je ne veux pas choisir. Je suis confortablement installé dans ma perplexité. Comment s’engager dans une voie dont on prévoit déjà qu’elle mènera à notre perte ?
Je préfère fuir les obligations sociales, éviter les interférences, et par-dessus tout ne laisser personne s’infiltrer dans les méandres de cet esprit tourmenté. Pardonner la Shoah, faire la bise à Hitler, et quitter cet univers immonde, dompté par l’incohérence. Je suis juste las, je ne sais plus comment le dire, le hurler, le vomir. Comment m’enfuir de cette vie ? Le suicide est permis ? Je ne ferai pas ce plaisir au croque-mitaine. Je m’envolerai quand j’aurai prouvé à ce monde qu’il tourne en carré. J’ai la voix qui fatigue, les guiboles qui flanchent, les poches qui se creusent. Je punis ce corps d’être si capital, d’avoir pris dans nos têtes un irrémissible aval. La vie est un cycle de putréfaction. La Liberté que l’on a réclamée pendant des siècles nous a conduit face à nos interrogations existentielles. Plus de cause à servir, de sacrifice ou d’offrandes, de chemin à suivre, de raison d’avancer. Nous sommes face à nous-même, et nous voilà bloqués. Cette liberté chérie a un prix ; celui de la quiétude. Improbables troupeaux guidés par un épouvantail, leurrés par leurs idéaux, nous avançons la tête dans le cul du mouton de devant depuis trop longtemps, obnubilés par un futur sibyllin dans lequel nous avons fourré tous nos espoirs, nos tentatives d’évasion, nos incompréhensions, nos frustrations, vibrant d’être un jour délivrés par le hasard, sur un cheval blanc. Sinon tant pis, toutes les réponses se trouveront dans la Mort. Au pire elle me cueillera pour me montrer la Vérité, m’initier à l’infini. Balivernes ! Fantasmes ! Lubies ! Les cieux sont déserts, les vitraux mensongers, et la barbe du Père a été arrachée à mains nues par ses Saints. Marié à ma folie, je contemple ces terres s’égarer lentement vers des flots plus amers. Il est temps de filer.
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