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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2006-04-03 | |
LE TEMPS EST IMMOBILE
Les oiseaux pour pleurer s’entourent de feuillage. Le temps est immobile mais l’espace grandit. Mes phrases sur la page sont des pieds dans les plats, des nuages encore frais dans un brouillard de cendres. Quand les étoiles éteintes me piquent les paupières, j’ouvre des yeux plus grands. Il faut toujours faire attention au pas des portes, aux rêves qui sommeillent, aux bagages restés sur le bord de la route. Je voudrais qu’on m’enterre dans le bois d’un piano, dans la toile d’un peintre, dans un dessin d’enfant, la balançoire des collines au pied d’un arc-en-ciel. J’attends le train bien au-delà des gares, bien au-delà des rails. J’entaille pour écrire les italiques des érables. J’ai des os de cristal sous ma peau de jurons. Si on m’arrache un bras, j’écrirai avec la main qui manque. Quand je recolle ma vie mot à mot, il y a toujours un mot que je ne trouve pas, une phrase cachée, une ombre dans une ombre. Les papillons s’abreuvent aux larmes du soleil. Tout s’écrit en même temps. Je n’arrive jamais à endiguer les mots. Ils fondent avec la neige. Ils tombent avec la pluie. Ils marchent dans les pas. Je ramasse au réveil les écorces du rêve éparpillées autour du lit. Les minous de poussière en lèchent le parfum. Je me cherche dans le feu, dans les eaux, dans les fleurs et même dans les hommes. Je suis comme une abeille dans une famille de fleurs. Il m’arrive de claquer des sens comme on claque des dents. Je voudrais me lever plus nu qu’à ma naissance, la simple chose d’être là , une larme d’enfant sur la joue d’une pomme, tout l’infini encore possible. L’enfance a replié ses montagnes de rires, elle dort dans un caillou. Je n’ai rien à vendre. Je suis patron seulement de mes neurones fous, de l’encre sur mes doigts, du ciel dans ma tête. Tout prend sa source dans la pierre, du globule de sang aux lointaines étoiles. La lumière chante durant la nuit. On peut rêver de l’intérieur, laisser le fleuve couler en nous. La marée de la terre vient rejoindre les branches et laisse les bourgeons assoiffés d’absolu. 31 mars 2006
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