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sur la balance
prose [ ]

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par [erableamots ]

2006-03-30  |     | 



SUR LA BALANCE


Sur la balance de mes jours, les rêves pèsent plus lourds. Je n’ai aucun crédit au guichet du réel. Je porte un nez de clown, des larmes de rosée, des semelles de vent. Je ne sais rien des chiffres mais je connais par cœur tous les chemins de l’aube. Quand j’ai la tête grosse, je regarde l’abeille. Je cultive des oiseaux, des oignons, des étoiles. J’écris comme un aveugle qui se cogne au chambranle. Je ravaude le cœur avec le fil des mots. Je ne vieillirai pas en calculant mon âge mais les arbres qui meurent. La main du paysage ouvre ses doigts d’images. L’éclair est une aiguille dans une pelote de pluie.

Sur la balance de l’espoir, le poids des choses ne vaut rien. Je regarde le monde par les yeux des hiboux, par les œufs des frayères et les bras des poupées. Je m’écorche le cœur dans un buisson d’épines. Je sculpte dans la paille des étoiles qui brillent. À défaut d’une mer au devant de mes yeux, je marche dans la vie comme l’eau porte les poissons. À chaque atome qui frissonne, je rebondis vers le soleil. Un vol de mésange adoucit les tempêtes.

Sur la balance de mes nuits, je ne pèse que l’aube. Je trace dans le pain un cœur de bonté à offrir aux oiseaux. Je ne chante pas, je prie en gardant les mains libres. Sous le fracas des bombes, j’écoute le silence faire pousser des fleurs. J’arrose de voyelles les plates-bandes muettes. J’écris avec le sang, la sève, la neige dans la cendre, la perle dans la boue, la messe des cigales dans l’église du bois. Je réponds à la mer avec la voix du sable. Je caresse les arbres avec les bras du vent. L’espace entre les choses a soif de présence.

Sur la balance de mes mots, le plateau des images a le visage du cœur. Nous sommes un soleil captif de la pluie. Quand la neige est aveugle, je marche avec mes yeux. Sur les champs de bataille, les balles sont des larmes. On pleure trop souvent pour la folie d’un Dieu ou la soie d’un drapeau. Chaque caresse est un barreau sur l’échelle du ciel. Chaque note est une fleur sur l’échelle de Richter. J’ai besoin des racines pour comprendre les arbres.

Sur la balance de mes mains, une caresse vaut deux poings. Je tricote des bas pour ma chaise bancale, une petite laine en mots pour mes cahiers tondus. La terre montre ses veines sous sa dentelle de neige. Sous la glace qui fond, on voit son cœur en transparence. La beauté montre enfin son vrai visage d’homme. Ce que l’on dit ne change pas. Ce que l’on change ne se dit pas. Ce qu’on ignore nous enseigne. Chacun porte le germe qui engendre l’amour. Il suffit d’un peu d’eau dans le désert des présences.

29 mars 2006

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