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■ Marcher dans la Lumière, prise 2 ![]()
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2006-03-04 | | Je revois ton pavé, ô ma cité gasconne Ton trottoir éventré sur les tuyaux du gaz Est-ce l’Espagne en toi qui pousse un peu sa corne Ou serait-ce dans tes tripes une bulle de jazz ? (*) - Madame, vous désirez ?.... - Euh…. Un café s’il vous plaît. Il y a plus de vingt ans, mais tout a défilé dans sa mémoire dès qu’elle a revu le café-théâtre de la rue du Taur, l’ancienne résidence universitaire, le salon de thé où elle refaisait le monde avec Julien, Dominique et Christine, le parfum du thé à la framboise, l’odeur de la vieille librairie, et au fond de la rue, la place du Capitole, les terrasses des cafés, un bouquin, une cigarette et…. - Excusez-moi Madame, une petite pièce s’il vous plaît ?.... Martine sursaute. L’homme est arrivé par derrière, elle n’a d’abord qu’entendu sa voix, puis senti l’odeur atroce de ses vêtements, à contre-jour elle distingue une silhouette, celle d’un vagabond. - Non, je suis désolée…. Le mendiant n’a pas insisté, il s’est dirigé vers une autre table. Martine tremble, c’est ridicule, elle était tellement détendue il y a une minute. Elle est trop sensible, trop émotive, l’homme lui a fait peur. - Voilà Madame, c’est deux euros cinquante. Martine ouvre son sac pour régler le café. Le mendiant se retourne, dirige son regard sur le porte-monnaie. Elle veut qu’il s’éloigne, qu’il la laisse être heureuse aujourd’hui sur la place du Capitole. Elle lui tend une pièce de cinquante centimes, est-ce peu ? Elle prend au hasard d’autres pièces, les pose dans la main rugueuse et sale de l’homme. A cet instant, leurs regards se croisent. Panique, sueurs froides, un vide immense dans l’estomac, « Impossible, mes souvenirs se mélangent, ça ne peut pas être lui… s’il m’avait reconnue,… non, mais pourtant…». Elle voudrait le regarder plus longtemps, trouver un détail qui lui confirme que ce n’est pas Patrick, le beau Patrick avec qui elle faisait l’amour en écoutant Christopher Cross, Patrick qu’elle avait connu à une soirée de l’Ecole de Commerce, Patrick qui la faisait voler sur sa Yamaha, du restau U à la fac. Ces mains sales et rugueuses qui avaient saisi les misérables pièces de monnaie l’avaient-elles caressée ? Partagée entre l’envie de vérifier et le désir de s’éloigner de cet être répulsif, elle est paralysée. Et si c’est lui, que faire ? Martine fixe son regard de l’autre côté, sur la façade du théâtre, la Place du Capitole est splendide, c’est une belle journée, et demain elle prend le premier vol pour Paris. Martine ferme les yeux, respire profondément. Elle cherche son bloc, son stylo Mont-Blanc, elle va rédiger son rapport, sa réunion à Toulouse a été un succès. - Désirez-vous un journal, Madame ? - Oui, Les Echos. Mais laissez-moi passer aux toilettes s’il vous plaît, j’ai les mains sales, je veux me les laver. Aujourd’hui, tes buildings grimpent haut A Blagnac, tes avions sont plus beaux Si l’on me ramène sur cette ville Pourrai-je encore y revoir ma pincée de tuiles O mon païs, ô Toulouse, ô Toulouse (*) (*) Claude Nougaro
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