Et, assise sur le sable, j’écoute le vent m’avouer ses secrets. Les yeux fermés, sa petite voix chuchote ses confidences à mon oreille.

« Maman, c’est vrai que sous le sable il y a un trésor ? »

Images de fin de météo sur la grève, des cerfs-volants dans le ciel inerte – qui n’en peut plus de tout ce bleu - et des mouettes bavardes, comme Nina…
Et la mer qui me fait peur et ma mère qui me fait pleurs et être mère qui me rend fleur. Erreur.
Et les illusions s’écroulent dans le soir qui descend, châteaux de sable ineffables des enfants.
Quelles que soient la grandeur et la profondeur des états d’âmes, ils finissent souvent en drôles de drames, et me voici dans un drôle d’état.
S’alignent devant mes yeux, des fantômes anciens que je croyais avoir enfermés dans la boîte rouge en bois laqué.
Dans les yeux des enfants, l’espoir résiste. Dans ceux que me renvoient les éclats du soleil, le rêve ondoie en apesanteur.
Décider. Décider, c’est se déchirer en laissant quelques filaments de soi flotter dans les ténèbres.
Quelques grains de sable sont restés collés entre mes doigts, je les sens, il me gênent et pourtant ne les retire pas. Je les garde jalousement comme les témoins de cette journée.
D’autres plages, d’autres galets, d’autres sables fins, d’autres reflets. D’autres enfants qui jouent à trouver des trésors, d’autres enfants qui grandissent pour découvrir qu’ils n’existent pas encore.
Les trésors ne se découvrent pas, ils se dévoilent s’ils le décident. Ils nous guident jusqu’à eux, tracent nos pas dans le vent, nous indiquent les étoiles et se laissent déposer à la lumière.

« Oui, mon trésor, sous le sable, sous le sable..."