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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2005-09-23 | |
Double vieN° 9 (la piscine)
Une semaine s'est écoulée depuis la décès de Serine. Le plus dur a été la cérémonie funèbre. Il y avait peu de monde, Max, son mari, n'a pas eu l'autorisation d'assister à l'enterrement. l'assassina de Sérine m'a fichu un coup terrible! Comme si on m'avait arraché une partie de moi-même! Heureusement, Myriam est là ! Elle me soutient du mieux qu'elle peut, et surtout, elle me secoue. J'ai ce terrible penchant à me laisser aller lorsque les choses vont mal et de me complaire dans ma peine. Mais avec Myriam, pas question! Son dynamisne remue et secoue tout ce qui gravit autour d'elle. C'est pas mon habitude de faire des cadeaux, mais pour remercier Myriam, je lui achette un petit truc: un T-shirt que j'ai repairé rue de Rivoli. Le soir, je rentre à mon appart, mon petit cadeau sous le bras. Myriam est là , elle m'ouvre la porte et sans même prêter attention au paquet paquet que je tiens, elle me saute au cou. --- Tu peux pas savoir comme je suis heureuse! Dit-elle. C'est formidable! Moi, je reste perplexe! Elle n'a donc jamais reçu de cadeau? et elle continue: --- Oui, c'est formidable! j'ai une nouvelle extraordinaire, hypersuper à t'annoncer! --- Eh ben! Dis... Si c'est si bien que ça! --- Ma mère a viré ce fénéant, ce salop de Loïc! C'est pas une bonne nouvelle? --- Si, si! Dis-je, c'est une bonne nouvelle, mais je ne me sens pas vraiment concerné, ce Loïc, moi je ne le connaissais pas. --- Puisque je te dis que c'est une ordure! Ce salop, il voulait me sauter, mais plutôt crever que de coucher avec l'ami de ma mère! Et en plus, c'était un fénéant de la pire espèce... C'est pour moi? --- Oui, j'ai trouvé cette petite chose, regarde, si ça te plaît pas, j'irai le changer... --- Whoua! C'est super! T'as bon goût! Je vais le passer. C'est vrai que ça lui va bien, elle est ravissante! Ce n'est qu'une petite chose, mais visiblement, ça lui fait plaisir! --- Demain, moi aussi, je te fais une surprise, dit Myriam. --- Ah, et c'est quoi? dis-je. --- Idiot! Si je te le dis, ce ne sera plus une surprise! juste une précision, faut pas te lever tard. Bien que ce soit dimanche, je me lève assez tôt, surprise oblige. Myriam vient me retrouver dans la cuisine et nous déjeunons ensemble. --- Maintenant que Loïc est parti de chez vous, qu'est-ce que tu vas décider? Tu retournes vivre avec ta mère ou tu... --- Eh! T'en as marre de moi, toi aussi tu veux me virer? --- Non Myriam, je ne dis pas ça pour que tu partes, c'est tout le contraire, c'est parce que j'ai peur que tu partes. j'ai pas envie de me retrouver tout seul chaque soir. --- T'as qu'à te trouver une femme... Oh excuse-moi, ça m'a échappé, j'avais déjà oublié. --- C'est pas grave... Et ta surprise! --- Ce matin, je vais à la piscine, dit Myriam et tu viens avec moi. Tu m'as bien dit que tu adorais nager? --- Oui, c'est possible, en tout cas j'aime la piscine mais en ce moment, j'ai pas trop le goût. --- Justement, dit Myriam, ça va te changer les idées. Pour faire plaisir à Myriam, je l'accompagne à la piscine. Nous arrivons les premiers, le bassin pour nous deux. --- Aller! Vient! On va voir si t'es en forme, dit-elle. --- Ca m'étonnerais que tu me battes, dis-je. Tiens! Si tu arrive avant moi, je te paie la pizzeria à midi! OK? Je me donne à fond mais le manque d'exercice se fait sentir et je vois Myriam qui me prend un mètre, puis deux! Je suis un peu déçu, mais malgré la cuissante défaite, j'ai l'impression d'avoir rajeuni de quinze ans. --- Alors t'es rouillé? faut venir plus souvent! Dit Myriam. Nous sortons de l'eau, je me dirige vers le plongeoire et Myriam me suit. --- Bouge pas, fait voir! dit-elle. T'as une tache marron sur la hanche! exactement comme moi et au même endroit! --- Certainement que ta mère en a une aussi, dis-je. --- Non, elle n'en a pas! --- Alors, c'est ton père, en général, ces trucs c'est héréditaires, et on est pas les seuls, il y a une quantité de gens qui ont des taches sur la peau. --- Mon père, je le connais pas! Comment veux-tu que je sache? Elle m'a juste dit, une fois qu'elle était en colère:" pas étonnant que tu sois aussi têtu, t'as été fabriquée en Bretagne! C'est tout ce que je sais. Avec ça? Comme promis, j'emmène Myriam à la pizzéria. Moi, j'ai pas trop envie, mais chose promise....Depuis hier, c'est à dire depuis qu'elle sait que sa mère à viré Loïc, je la sens plus heureuse. Pendant le repas, Elle me parle surtout de sa mère. Elle lui trouve beaucoup de qualités. --- Je sais que c'est pour moi qu'elle travaille la nuit, à cause du salaire. Je ne comprends pas pourquoi elle n'a jamais rencontré un type bien! Elle a dû être vachement jolie quand elle étais jeune! Et même maintenant, il y en a des hommes qui lui tourne autour! Quand je lui pose la question, elle me répond immanquablement:" le seul homme que j'ai aimé, c'est ton père". Nous rentrons à l'appart, Myriam repart aussitôt, elle a rendez-vous avec des copains. Moi j'allume la télé, les images défilent mais je ne vois rien. J'essaie d'être lucide et je me rends compte que cette double vie ne mène à rien de constructif, que la présence de Myriam ne fait que prolonger une situation sans issu. Tant qu'elle est là , je ne suis pas seul, mais le fait qu'elle puisse partir m'angoisse. La peur de la solitude. Oui, c'est bien ça mon problème! Cette même peur qui me poussa à me dédoubler, à vouloir vivre deux vies alors que je suis incapable d'en vivre une seule pleinement. La mort de Serine m'a ouvert les yeux sur ma propre existance. J'ai l'impression d'être au bord d'un pécipice qui a Myriam pour seul rempart. Mais qui est-elle? une fille un peu paumée que j'ai ramassée, comme ça hasard de la vie, et qui est libre de partir demain sans explication. Je continue de ruminer tout l'après-midi, mais en soirée, je décide de me bouger, je me fais un ciné. Quand je rentre vers onze heures, Myriam est dans la cuisine. --- Je crève de faim, dit-elle, je me fais une omelette aux herbes, t'en veux une aussi? --- C'est pas de refus, moi aussi j'ai un petit creux. Tu m'as pas repondu, ta mère veut pas que tu rentres à la maison? --- Mais si elle veut bien! Elle m'a dit:" tu fais comme tu veux, du moment que tu ne fais pas de conneries et que tu travailles". En fait, je crois qu'elle culpabilise, la liberté qu'elle m'a laissée l'arrangeait, ça lui permettait de passer plus de temps avec Loïc. Maintenant, avec le recul elle craint que je lui jette à la figure comme un reproche. Enfin, c'est ce que je crois! Le lendemain, la journée commence mal, je me fais piquer mon portable alors que je prends un petit noir à la terrasse d'un café. De ce fait, je perds tous mes numéros de téléphone et je ne peux plus bosser. Le temps d'en racheter un et de recupérer toutes les informations que j'ai perdu, le soir arrive et j'ai rien foutu! Je rentre donc de mauvaise humeur à mon appart, Myriam nettoie l'appart, il est plus propre que jamais. --- Tu veux en faire un palasse de mon appart! T'a invité Chirac à Manger? --- Non, dit-elle, pas Chirac, mais on a de la visite. --- Et je peux savoir qui? --- Oui, si tu me promets de ne pas me crier? Dit-elle. --- Un ami? --- Non, j'ai invité ma mère à manger... Ce soir. Ca ne me dérange pas qu'elle invite sa mère, depuis le temps qu'elle me parle d'elle! Mais aujourd'hui, ça ne m'arrange pas, après cette journée mouvementée, j'ai envie d'être tranquille. Comme pour se faire pardonner, elle me dit de m'asseoir et me prépare un punch. Bien callé dans mon fauteuille, j'examine mon nouveau portable quand la sonnette de la porte retentit. --- C'est ma mère, dit Myriam, bouge pas je vais ouvrir. Fin du 9° épisode. |
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