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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2019-06-08 | |
« Voici ma muselière. Si les mots sont trop lourds, elle t’aidera à les porter quand les injustices sales comme des culs de truie te nicheront sur les parpaings brûlants d’un chenil abandonné. La plante de tes pieds et la paume de tes mains seront aussi vulnérables que des fœtus de paille dans les pinèdes embrasées. Avec la première étincelle allume un contre-feu, la douleur quoique nouvelle marchera vers l’apaisement. Pourquoi crier ta douleur ! N’écoute pas les injustices tentatrices. L’écho de tes cris se répercutera sur les murs de leur indifférence qui te fera doublement pleurer, jusqu’à l’épuisement de la tristesse où la fécondité sordide des sentiments haineux te contraindra à maudire. La haine n’est pas le chemin qu’il faut suivre. N’entre pas dans les catacombes, laisse l’étoile illuminer la cataracte de la nuit. La nuit est plus vaste que le jour, ne t’égare pas en elle. Ne gaspille pas la lumière, économise ta lueur d’espoir. Toi, qui marches aujourd’hui, comme moi, à quatre pattes, garde sous la paume une seule braise du sol brûlant. Dompte la douleur, retiens-la derrière les garde-fous de ta volonté. Vis avec. Un jour tu pourras te relever. Dans sept ans je serai un vieillard et ma canne anglaise ce sera toi. Prends la muselière qui ne me sert plus à rien. Mon apparence canine, mâle parmi les plus menaçants leur faisait peur. Ils avaient peur que je morde des plus sauvages que moi. Au fond, je n’attaquais personne si personne ne s’attaquait à ceux que j’aime. Je n’étais qu’un trompe-l’œil, une arme dissuasive pleine d’amour mais prête à tuer. Je devenais une bête féroce. J’ai pris la décision de me taire, de vivre l’amour dans mes rêves de chien. Mon présent semble monotone, mes lendemains plus tristes encore mais les amours imaginaires me tiennent debout comme personne.
Demain qui sait, après beaucoup d’aujourd’hui, peut-être deviendras-tu mon maître. Alors tu comprendras pourquoi brûle en moi le bonheur de finir ma vie auprès de toi. » L’enfant prit la muselière et dit au chien « Prends, donc mes yeux, ainsi tu pourras suivre ma trace et moi je te verrai mieux. » À travers les lanières de cuir, entremêlées dans les mains de l’enfant, la douleur, la misère et la solitude soufflèrent un air de liberté. L’enfant devint muselière… Le chien se mit à pleurer.
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