Parti loin, très loin en Afrique pour faire le point sur l'humanité de plus en plus inhumaine, je méditais sinistrement sur le sort des hommes toujours aussi cruels et débiles. Qu'a-t-on fait pour en arriver là ? Peut-on espérer mieux que de se dresser les uns contre les autres ? Je me rappelais de tous mes idéaux de ma lointaine jeunesse : "Peace and Love", "Music and Flowers", "Liberté, Égalité, Fraternité", "Vivre et laisser vivre", "Aquarius Era" et tant d'autres slogans utopiques. En ces temps-là, nous croyions encore qu'il était possible de changer le monde, les gens, la planète et même les astres ! (rires)
Alors que je m'imaginais que tout était perdu, que je baissais les bras, que tout espoir était tué dans l'oeuf, voilà que m'est apparu devant moi adossé au tronc d'un vieux baobab, cette Révélation Sublime :
sa Majesté le Roi-Lion allongé près d'un agneau !
Il était donc possible de museler nos instincts guerriers et de vivre en paix !?
Cette image m'a transformé à tout jamais et la pensée du poète-philosophe Walter Benjamin resurgit avec clarté dans ma tête :
"C'est lorsque les gens ont perdu tout espoir que l'espoir leur est donné !"