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La Pinacothèque du Docteur Faustroll
prose [ ]
extraits

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par [Reumond ]

2015-06-16  |     | 



Aujourd’hui ou les livres de Faustroll sont tous numérisés, et où le terme franglais d’ebookothèque s’applique à des banques de données fécondes comme des banques du sperme vitaminé, l’imagier en question se dispose comme femme facile sous de gros disques durs. En son temps, entre son oratoire où il médite sur la boutroule du Monde et son laboratoire où il excelle en alchimie du Verbe, le Docteur Faustrool ne se doutait pas de cela, pas plus qu’il ne connaissait les OGM et les GSM.

(…)

La Somme théologique de Saint Thomas taquin n’est-elle pas l’œuvre d’un pataphysicien ? Thomas, ce saint docteur angélique qui à la fin de sa vie dira tout simplement :

"Tout ce que j'ai écrit n'est que paille, bon à brûler !"

n’était-il pas digne de figurer à côté de Rabelais dans la bibliothèque de Faustroll ?

De la paille que je vous dis, rien que de la paille pour les pourceaux, aurait-il pu ajouter dans son élan d’humilité. Où même dire : Objection – conclusion – solution poil au menton !
Pour clôturer son œuvre en beauté, en somme.

Oui, n’en déplaise aux dogmaticiens de tous poils, Thomæ Aquinatis était un pataphysicien hors paire de couilles, un homme, un vrai !

C'est cela la foi, nourrir son âme en tirant sur la paille, comme on tire à la courte paille sur les anges du ciel, afin de tirer au sort lequel de nous sera canonisé ou bonnement béatifié pour être ajouté corps et âme sur le calendrier pataphysique perpétuel, entre les jours imaginaires, symboliques et réels auxquels Lacan s’accorde au présent de l’indicatif.

De la démonstration de Faustroll à la monstration de Vitruve, en passant par les déclinaisons de la Summa totius theologiæ, on ne peut que faire cet étonnant et détonnant constat : Dieu ou l’homme, n’est-ce pas « la pareille photo » ?

(…)

Les fantômes de papier qui cohabitent dans les bibliothèques ne disent-ils pas entre les rayons bondés comme des métros à l’heure de pointe, que Dieu lui-même, en trois Personnes dans des wagons hypostasiés qui constituent le traintrain divin. Cette essence qui leur est commune, mais qui n’est pas commune aux hydrocarbures nous permet de carburer, c’est cette « consubstantialité », cet « homoousia » qui fait de nous des hologrammes de Dieu : corps, âme et esprit connectés comme par « Oui fit » au divin.

Fiat volumtas tua, volonté, volupté et sainteté en un ; Marie elle-même fut connectée à l’Esprit par interface et port sanctifié.
Dans l’œuvre gravée de l’« homme vitruvien » (gravures xylographiques) datée de l’année 1521, par Cesare Cesariano (1475 - 1543) pour illustrer la première édition (en italien) du De achitectura de Vitruve, son homme vitruvien comme son Duomo (cathédrale) de Milan répondent aux études faites sur les proportions de Dieu.

Dans cette césarienne gravure, les bras en croix de l’homme accouché par Cesare ne sont-ils pas la base même d’une perspective triangulaire pointée (point de fuite) à l’infinie ; tout comme sa gravure illustrant les proportions de la cathédrale de Milan vient s’inscrire dans un triangle parfait.

Cqfd : Le seul point de fuite pour le Sapiens serait-il en cet Infini ?

Objection – conclusion – solution poil au menton !

Comme la lumière, telle une intuition Faustroolienne, le Oui de Marie – Fiat voluntas tua – inaugure une formidable histoire d’amour entre les dieux et les hommes. Amour infini pour des espaces infinis que Dieu se manifeste, comme en mai 68, pour libérer les enfants de toutes les peurs et de tous les dogmes qui contraignent la libre-pensée. Tout n’est que paille !
N’est-ce pas pour cela que le Christ en croix donne les justes proportions de l’homme, ses limités, sa violence, ses latences ?
Pour nous libérer de la pensée, des croyances, des convictions…

Si Vinci était l’enfant de Vitruve, alors, sans aucun doute, je suis le bébé-éprouvette de Faustroll, la preuve c’est que j’éprouve !

Objection – conclusion – solution

Pour entrer dans le mystère, il nous faut passer des apparences à l’intériorité, nous glisser comme un voyageur virtuel dans un ruban de Möbius.

L’ordre humain et l’ordre divin ne font qu’un, pareillement à l’ordre architectural et à l’ordre cosmique ; tout comme la physique quantique, la métaphysique et la pataphysique ne font qu’un !

Si pour Vitruve l’architecture est l’art des sciences et la science des arts, une sorte d’épistémologie du logis, avec Jarry j’adhère à cette idée que la pataphysique est science véritable. Comme Vitruve qui ne limite pas l’architecture à une seule discipline puisqu’elle englobe l’ensemble des connaissances sapiennes (mathématiques et géométriques, biologiques et anatomiques) la pataphysique est la science par excellence de l’Homme qui vient !

(…)

Mon mentor incontesté et incontestable, le dénommé Docteur Faustroll, n’est-il pas celui même qui calcula la surface de Dieu pour en conclure que la Pataphysique est la science des sciences et quelle touche à cette excellence pour démontrer le miracle des mirages et le mirage des miracles c’est-à-dire que la grâce de toute cause est la causalité de toute grâce ?

Nous connaissons tous ce célèbre tableau de G.Friedrich Kersting, représentant Faust dans son cabinet d'étude, entre son oratoire et son laboratoire, ce savant, mi- cabaliste, mi- alchimiste, livrait son combat de Jacob avec les anges et les démons, au risque de se perdre et de perdre les clés du Paradis, entre ces multiples passages qui vont de la transcendance aux contingences, trait d’union entre l’absolu et l’éternité, au point tangent de zéro et de l’infini.

Dans la bibliothèque comme dans la pinacothèque du Docteur Faustroll, Dieu lui-même est un contenu et un contenant, une intériorité toute contenue dans une armoire magique, et une extériorité toute contenante en cette Création tout entière qui gémit dans les douleurs de l’enfantement (Romains 8,22) ; le Logos le prouve et le Cosmos l’éprouve. C’est là, tout l’hymne de l’Univers chanté par Pierre Teilhard de Chardin et le triomphe de la religion sous-entendue par Jacques Lacan.

Le grand C.S. Lewis qui avait lui-même une âme de pataphysicien avait vu juste, c’est-à-dire qu’il avait la juste intuition qui fait des autistes des savants et des fous des précurseurs entre tous. Et qu’en outre, il faut avoir l’âme d’une enfant pour découvrir la porte et ses différents côtés (L’armoire magique) ; à savoir, qu’en dehors de la foi l’enchantement risque de se rompre, et que les mathématiques et l’intuition sont comme le chamanisme, les plus anciennes et puissantes magies expérimentées par le Sapiens depuis la nuit des temps, en ces passages multiples des contingences au point tangent de zéro et de l’infini.

Comme Lacan qui sous-entant que la religion chrétienne est la bonne puisqu’elle à la trinité en bandoulière, dans les triangles CAE (1) de l’anthropologie judéo-chrétienne, ou ISR (2) de Jacques Lacan, j’inscris l’ensemble des images du cabinet faustroolien, cabinet des curiosités métaphysiques, dont ces illustrations, équations et icônes associés au calcul de la Surface de Dieu, démontré par mon mentor d’une manière magistrale, avec toute la rigueur qui était celle du Docteur Faustroll.

(…)

La pinacothèque de Faustrool dépasse en qualité et en quantité sa pauvre bibliothèque. De l’arbre des Sephirot aux multiples versions du ruban de Möbius, des nus habillés d’équations savantes aux smokings décomposés comme des écorchés … Pornographique ou anatomique, toute image dit l’imaginaire de Faustroll, pour illustrer sa propre kabbale, dans une symbolique mathématique et mystique qui fait lien entre la physique quantique et la théologie. Toute cette iconographie et l’ensemble de cette topologie pourraient être ceux d’un chemin à travers le cerveau humain, avec ses niveaux et ces étages :
reptilien, limbique et cortical.

(…)

Dieu ou le divin est là, dans ces méandres, entre ces circonvolutions cérébrales et labyrinthiques où les elfes, les vrai et les faux trolls, les Faust et les Minotaures, se perdent comme Thésée ou Icare dans un dédale de neurones en rubans et en boucles neuroniques spiralées comme ADN tourmenté, c’est l’arbre de la connaissance, l’arbre pataphysique qui porte des fruits mûrs comme une surface de Möbius, compacte avec un bord homéomorphe à un cercle comme Dieu lui-même est homéomorphe, dedans comme dehors. Même que toute tentative de définition ne peut se faire que « par torsion » des réalités quelconques, ce que Maurits Cornelis Escher, autre pataphysicien de renom a tenté de développer à travers son univers graphique à forte composante mathématique.

(…)

(1) Corps – âme – esprit
(2) Imaginaire – symbolique – réel
(3) Père – fils – esprit, etc.


Dans la pinacothèque de Faustroll, d'imagier en Ymagier et d'image en Ymage, les souvenirs reviennent, et les mots avec ...

Roland, gros gland, gros lent…

Depuis la communale, combien de fois n’ai-je pas entendu scander des moqueries de gamins à l’égard de mon nom. Raillerie dont la métrique est une règle sur le bout des oreilles. Les mots scanne le réel, les mots nous situent, il cadre l’espace et mette un cadre.

Oui, combien de ces tirades comme fusillades avec des mots de plomb ai-je pu ouïr, en étant montré du doigt comme à bout d’un fusil.

Que ceux qui ont des oreilles l’entendent et que les sourds eux-mêmes qui n’entendent rien à la pataphysique le comprennent sur le bout des lèvres ; les railleurs ne sont que des rimeurs sarcastiques frustrés, l’art poétique est ailleurs, tourner au ridicule n’a jamais fait tourner le soleil autour de la Terre et pourtant E pur si muove.

Exactement, les sons, les images et les odeurs de notre enfance sont pleins de ces mots-là, gros, lourds et pâteux, pleins de ces petits bonheurs sucrés et de ces douches froides comme des douleurs acides.

Sous le préau les mots s’abritent de la pluie et du soleil, et dans la classe l’odeur de la craie se mélange à celle de nos vieux cartables et aux sueurs rances de l’enfance ; à la risée de mots, jouer de nos noms comme de nos prénoms c’était déjà se jouer des autres, des identités et des vies, déjà se jouer de demain, ouvrir et fermer des portes à tous les possibles de la vie.

Suis-je comme ces encriers vides qui se souviennent d’avoir été pleins de fautes d’orthographe – le verre est devenu trouble, mais les vieux flacons ont gardé cette mémoire bleue comme mémoire des eaux.

Pour tuer le temps trop long, les petits sauvages s’amusent ainsi de tout, et le plaisir des mots déjà fait son travail. Entre la dérision de potache et les railleries du maître, les mots peuvent blesser en surface et même couper les ailes. Combien de plaisanteries ont fait saigner plus que des coups réels !

Entre provocations et espiègleries, clowneries et méchancetés, persiflages et un réel don poétique, le Paradis de l’enfance est lui aussi plus ou moins pavé de ces bonnes intentions. J’en ai entendu dire de ces mots blessants sur les bancs de l’école et de ces quolibets pointés de l’estrade, des noms d’oiseaux voletant dans la classe comme des avions de papier.

Du fond de la classe, j’ai pu ouïr des rires et des rimes, d’amusantes railleries comme les mots d’un clown et des rires comme des pics qui font mal et cinglent la chair comme des martinets, au-delà de la vitrine où des objets prennent la poussière du temps, il y a des mots bonbons et des mots bobos, des mots qui sont comme des trahisons ou même comme des abandons.

Les gommes les plus dures ne peuvent effacer les mauvais souvenirs, les émotions fortes et les sentiments négatifs, car on ne taille pas les maux joyeusement comme on le fait des crayons de couleur.

« Combien de marins se voyant déjà « Capitaine »
Dans ce morne horizon scolaire
Se sont retrouvés mousse à cultiver la haine ? »

Entre Ciel et Terre, dans cet oceano box désenchanteur, combien de joutes vexatoires et de tournois sans fin ont foulé la terre battue de nos terrains de « je », pour nous pousser à bout, recherchant nos limites au prologue des larmes.

De souvenirs blessants en souvenirs heureux, de ces tourments puérils, certains ne sont pas pour déplaire, ils donnent comme une identité, une reconnaissance ; et d’autre part, ils éprouvent la patience, ils heurtent les sentiments, offensent l’amitié ou vexent à tout jamais ; tout comme la rumeur laisse des traces grasses dans les regards défaits, ils laissent des cicatrices comme des nœuds aux nattes et des claques sur les joues.

Le maître parle, la sonnette sonne, la récréation libère son gros lot de cris. Chaque cour à sa bête noire et ses impopulaires écoliers, les cancres ne sont pas les derniers à se jouer aussi des mots et des effets de style, se précipitant dans le jeu tout comme Monsieur Jourdain lui-même s’immergeait dans la prose.

Roland, gros gland, Roland, gros lent…

Ainsi, bon an mal an, la vie nous initie à cette poésie que l’on dit « naturelle », naïve et surtout brute. Qu’importe le nombre de syllabes, le rythme fait la phrase et le mot fait son œuvre. Dévastatrice ou créative, la parole fait ce qu’elle dit, à chaque mot, à chaque fois, elle trace des chemins d’avenirs incertains !
Brelan de mot, Roland, gros gland, gros lent...

A la mesure des uns et à la démesure des autres, la mesures des injures participent aux bons comme aux mauvais jeux des mots.

Jusqu’aux mots de la guerre et de la privation, la survie à des élans qui dépassent les déchirures et les petits tourments. Les césures sont plus douces que certaines tristesses et le vers plus léger que bien des ennuis ; les cours de récréation sont pleines de ces mots - papillons qui maraudent et s’envolent au hasard des divertissements ; la cour est une volière où les oiseaux portent des rêves et des culottes trop courtes. Les enfants ont le vers libre et entre eux le verbe féroce, des âmes de poètes avec des corps qui écorchent l’harmonie et blessent les cœurs fragiles ; telle est la poésie buissonnière, l’alexandrin lourd des vauriens lâchés comme des pigeons voyageurs.

A regarder de haut, les gros mots s’alimentent à la source des maux comme l’innocence des petits se nourrit à l’exemple des grands.

Gros lent, gros gland, hareng ou merlan,

Tout comme ils savent donner de la voix, les garnements de dix ans s’en donnent à cœur joie :

Gros lent, gros gland…

Mais « je » reste de bois, car « Je est un autre », si les connaissances sont paresseuses, l’intuition est sûre !
Eux, les autres, restent gros-Jean comme devant, haro sur le baudet et la rime qui fait glousser, car le clan des Reumond en a vu d’autres, toujours il remonte la pente ; c’est notre tribut, notre talent à nous de nous jouer de ces mots en d’impossibles calembours, en de multiples contrepèteries, car si les gros mots portent leur poids d’insanité et si les grosses rimes volent comme des flèches, c’est pour mieux venir glisser sur notre cuirasse d’airain bien lustrée.

[…]

Roland, espèce de Pataphore !

En ce temps-là, étant bien loin d'être un Pythagore, plutôt que de graver l’affront des mots sur le fronton du temple des latrines, du haut de mes dix ans, j’aurais déjà préféré que l’on profère avec éloquence des hymnes à l’Univers, des cantiques à la science et des psaumes poétiques, comme des métaphores en fleurs des champs sur le flan de Sion, pour étendre ma pataphysique au jardin de Jarry, entre celui des supplices de Mirbeau et celui des Délices chanté par les prophètes.

De tout mon cœur, j’aurais voulu étendre ma compréhension du vaste Monde, de l’Origine des espèces et des fins du Sapiens et accrocher ma pauvre science sur une corde à sous-vêtement infiniment tendue, éternellement tirée et « raide comme une saillie » (Ces gens-là de Brel), jusqu’au-delà de la métaphysique ; au travers du jambage des dieux (entre les diagonales du temps et les herbages de l’espace) ; utilisant pour les mots eux-mêmes, les plus précieux, comme des pinces sans rire, jouant de la harpe verte entre la corde à dessous et la corde du dessus, tel une Espèce de Pataphore partagée, une sorte d’anaphore répétée comme un écho quantique entre le chaînon manquant et le chaînon manqué, jouant ainsi avec vous et avec les mots comme je me joue de la théorie des cordes à sauter sur une mine de rien.

A y regarder de plus près au microscope Faustrollien, serais-je plutôt une sorte de Pataphore, entre une pâte à pizza métaphysique et une pâte à mots emblématique ?

[…]

LA PINACOTHÈQUE DU DOCTEUR FAUSTROOL (Extrait)

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