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Les gardiens de reliques
prose [ ]
Que ça vous déplaise, ou que cela vous enchante au plus haut point, vous êtes tous des « Gardiens de Reliques » ; des Croisés...

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par [Reumond ]

2010-12-15  |     | 



Introduction

Que ça vous déplaise, ou que cela vous enchante au plus haut point, vous êtes tous des « Gardiens de Reliques » ; des Croisés, des serviteurs aux carrefours du ciel et de la terre, des valets de cœur aux croisements des continents intérieurs et des terres raboteuses du monde du dehors.

Corps et âme vous êtes des Croisés qui croisent les doigts, les images et les mots, aux entournures des chemins, des routes de la vie parcourues de bon gré ou de force dans le souffle du vent ; vous êtes des Croisés aux carrefours de l’espace et du temps, pour y garder les reliques de la vie : : le précieux sang des générations passées, les regards éteints, les souvenirs ancestraux, meubles, maisons et champs.

Croix de bois, crois du faire, je crois et j’en suis fier, que vous êtes là pour une très sainte raison : garder intactes les poussières d’étoiles et les étincelles qui jaillissent des yeux des enfants, afin de garder saufs les sourires et la joie, et conserver l’amour indemne en des histoires inépuisables.

En raison de la forme fourbe de l’Espace-temps, les souvenirs ne sont plus ce qu’ils étaient jadis ! Il y a toujours distorsions multiples de part et d’autre de nos réminiscences, comme un morceau de parchemin, la mémoire à ses propres limites.

Toutes nos perceptions, toutes nos traductions ne sont que de pieux mensonges, comme nos rêves sont au pieu de piètres réalités; seuls les ossements, les peaux ridées, les chairs crues, les morceaux de réel, les cendres et les résidus de vécu, portent en eux un zeste de vérité.

Oui, vous êtes les passagers du signe et les porteurs de destinations prisées ; vous êtes la carte et le territoire, là où les « Reliques » sont des ponts symboliques qu’il vous faut garder et préserver.

Car, là sont les souvenirs qui sont légendes, des mémoires qui sont comme des chemins de démembrement traversant les campagnes de nos existences ; des reliefs du passé, des reliquats des territoires de la mémoire, telles sont les archives de la vie sous toutes ses formes, et vous en êtes les authentiques conservateurs.


Roseaux pensants, supports nus et nuls de la compassion et de la passion, piliers de misère et de la miséricorde, malgré vos contradictions et vos désirs contraires, vous êtes bel et bien les gardiens et les porteurs du temple !

En vous, sur vous, entre vous et avec vous, frères d'humus, vous maintenez et soutenez fièrement l’homme à venir.

Au grand risque d’en heurter et d’en flatter quelques-uns, ou encore, de susciter l’incompréhension ou de belles vocations de thuriféraires chez les autres, vous êtes vous-mêmes des reliques et des reliquaires, des ostensoirs de chair et d’os, de pensées douces ou tordues, de conscience indigente, pourtant, portant, à la hauteur de vos regards, la bonne parole et tout l’amour fragile.

Car vous êtes les fossiles ardents de ce désir infini de se dépasser, de survivre coûte que coûte, pour le pire comme pour le meilleur.

Portant à bout de plumes et de pinceaux, à bras le cœur, ou à même les callosités de vos mains d’ouvriers de la tendresse, vous êtes les porteurs et les supporters de la présence de l’amour vrai, du partage, de l’accueil et de l’ouverture à la différence ; alors que ferait-on sans vous ?

Vous êtes en chemin vous aussi, comme des pèlerins protecteurs ; vous êtes la sainte présence des uns aux autres, la continuation des us et coutumes et de la sainte folie d’aimer, les défenseurs du désir et de la liberté toute crue, les protecteurs des rêves d’évasion, et les surveillants plus ou moins vigilants, d’une nature qui est elle-même relique et reliquaire, en une grande procession que l’on dit éternelle et universelle, tout simplement parce qu’elle est juste et belle !

Vous êtes des marbres chauds et des tableaux vivants, constitués de cette pâte sacrée dont on fait l’humanité et dont on fête sans cesse la jubilation et la contemplation.




LES RELIQUAIRES

En vitrines protégées où en coffres, en diptyque ou triptyque, en albums, en herbiers, en recueil …, des trésors par milliers.

Dans toutes les langues, une très grande quantité d’informations qui remplissent le vide et des meubles entiers.

Des encyclopédies, des banques de données, des piles de livres et des tas d’images, en petites ou en grandes boites de carton humides, en valises de cuirs durcis par l’âge, en paquets de dessins, de poèmes, en ex-voto comme en ex-photos…,

Pourquoi l’humain à t-il tant besoin de souvenirs ? Pourquoi cette soif de garder pour soi comme le signe d'une présence ? Pourquoi cette puissance de médiation des formes et des couleurs, des mots et des gestes, des images et des objets ? Pourquoi ce demi-fétichisme, cette idolâtrie, ce culte privé ou public des reliques ?

Par superstition ou par passion,
Par maladie ou par collection,
Par rite ou par croyance …, pourquoi tant de guerres autour des reliques et des lieux saints ?

plus ou moins obsessionnelle, plus ou moins organisée, la possession nous possède toujours !

Pourquoi ces collections sans fin et cette vénération incontestable pour certains objets et documents ? Pourquoi ?

Ces urnes, ces pierres taillées avec amour, ces musées pleins de publics et d’œuvres, ces mausolées, ces banques et ces bibliothèques ? Pourquoi ?

En tableaux, en sculptures, icônes, disques, films, fragments de vie, objets symboliques ou affectifs, lettres, journaux intimes, souvenir d’enfance ou de vacances, plaques et autres « supports » d’une présence autre ; tant d’objets portant tant de traces de notre passage ou quelque formule de reconnaissance, d’affection, que l'on a placé précieusement là, à portée de regard ou de la main ?

(...)

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