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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2010-10-05 | |
Juste en face de la maison de Act se trouve la maison de la petite Coni. Et quelle maison! C’est la plus belle de toutes; elle ressemble à une superbe gravure avec son toit rouge, ses murs d’un blanc de neige et ses fenêtres jaune-citron; devant elle, reluisant de propreté, la niche de Tal – le chien. Pour ne plus rien dire du jardin, toujours rempli de fleurs, toutes plus belles les unes que les autres et bordant une petite allée de gravier blanc. Aux fenêtres, des rideaux blancs à pois roses, sur le plancher – des tapis mœlleux. Le tout entouré d’une palissade en bois laqué. Quant à la boîte aus lettres, c’est une vraie merveille. Très sage, elle attend le facteur qui vient y glisser tout espèce de message, en faisant attention de ne pas abîmer cette merveille de boîte.
Je surprends souvent ce fa cteur s’arrêtant pour admirer ce véritable bijou de maison et même quand il s’en éloigne, il se retourne encore et encore pour lui jeter un dernier coup d’œil. De ma fenêtre, la maison a l’air d’un jeu de carrés, de triangles, de cercles aux couleurs éclatantes. Si je veux me détendre, j’ouvre la fenêtre et je la contemple des heures entières. Vous voulez peut-être savoir par quel miracle, cette maisonnette est devenue la perle du quartier? Eh bien … voilà. Par un beau jour ensoleillé de printemps je rentrais de l’école, fatiguée et pleine d’amertume à cause du peu d’intérêt de mes élèves. Je marchais lentement en pensant à eux et soudain, à mes pieds une tasse aux flancs rebondis, à l’anse rouge et décorée de guirlandes de roses attire mes regards. Je me penche pour la ramasser et, voilà, la tasse se dérobe. „C’est que je suis en effet très fatiguée, si je vois des tasses s’animer dans la rue” me dis-je. Et je poursuis mon chemin sans plus y prêter attention, lorsque, chose étrange, un autre objet surgit devant moi: cette fois c’est une petite cuillère qui s’allonge en forme de lapin – aussi mignonne que la tasse. Je n’ai pas le courage de me pencher pour la ramasser de peur de la voir s’éloigner, à son tour. Pourtant, j’esquisse le geste, prudemment … même réticence de la part de la cuillère. „Je dois arriver vite chez moi, me reposer un peu, non sans prendre un calmant! Ouf! Seuls mes élèves sont la cause de ces phénomènes”- Ils auront de mes nouvelles demain!” Après quoi, je cherche mes clés dans ma poche et, dans ma hâte, je les laisse tomber. Je me penche pour les ramasser mais, stupeur, au lieu de clés je prends une assiette que je jette à l’instant même . Elle vole en éclats. Derrière moi, retentit un bruit étrange: la tasse, la cuillère, un petit bol rose, une fourchette et une théière au ventre écorché trottinent vers moi tout en me grondant: „Tu es aussi méchante que tous les autres! cria la théière. „ Tu es aussi insolente que cette Coni qui habite là – bas! me reprocha la fourchette aux dents sales, incrustrées de jaune d’œuf. „Toi aussi, tu laisses traîner pendant des semaines les tasses de café sans les laver; tu ne vas pas dire que tu bois du lait, toi!, m’apostropha la tasse. „Tu vois ce que tu viens de faire à notre petite sœur, l’assiette! C’était la plus belle pourtant, avec ses perce-neige et ses bleuets, et toi…” C’était à ne plus rien comprendre. Aussi je pris mon courage à deux mains et je demandai: „Qu’est ce qui se passe exactement? Que faites-vous là, dans la rue? Votre place est dans la cuisine sur un rayon du placard! „ Eh oui, dans le placard mais non abandonnés dans l’évier depuis plus d’une semaine, à attendre d’être lavés par Coni. Jusqu’à présent c’était la mère de Coni qui s’occupait de nous, mais un jour elle a dit à sa fille qu’il était bien temps qu’elle fasse toute seule la vaisselle dont elle se sert. „Et Coni fit la sourde –oreille… „Alors, je m’encrasse depuis une semaine, se plaint la fourchette. „Et moi, je ne supporte plus les taches de lait séché, ajoute la tasse furibonde. „Je n’ai plus rien à dire, moi! J’ai changé de couleur depuis ma dernière toilette, dit la théière. „Quoiqu’il advienne, on ne retourne plus chez Coni. Si tu nous acceptes, nous te suivrons, toi! „Il n’en est pas question! Ou Coni m’en voudra alors. Vous savez… parfois elle passe chez moi quand elle a besoin d’un conseil … pour les leçons trop difficiles … „Ah bon, c’est que même à l’école elle laisse à désirer! „Non, non, ne le prenez pas comme ça! Je ne fais que l’aider un peu. „ Tu as beau la défendre, nous avons notre opinion là-dessus! „Ça va, ça va. Je vous emmène chez moi, mais rien que pour cette nuit; c’est bien pour ne pas vous laisser dans la rue. Mais demain vous retournez chez Coni. „Ja-mais, ja-mais de la vie! se mirent-ils tous à hurler en chœur. Que pouvais-je faire sinon les entasser tous dans ma serviette, à côté des cahiers de mes élèves? Une fois chez moi, je les en ai sortis, les ai bien lavés, essuyés et rangés dans le panier à vaisselle. Quant aux débris de la plus belle assiette , je les ai mis de côté dans l’intention de les coller plus tard. Plus aucun de mes invités ne soufflait mot, c’était comme s’ils n’existaient plus. J’avais presque envie de les inciter à parler. Mais je préférai gagner ma chambre. Le soir tombait doucement. Trop lasse pour continuer à corriger les cahiers, je me demandais ce que je pourrais bien faire de la vaisselle de Coni. Écrire un petit mot à la fillette, ou à sa mère? „Non, il vaut mieux attendre.” Le lendemain, je me mis en route pour l’école, plus tard que d’habitude mais pas avant d’avoir jeté un coup d’œil sur les objets rangés dans leur coin: pas le moindre mouvement, pas le moindre murmure. En passant devant la maison de Coni j’eus le cœur serré. „La fillette aurait-elle observé l’absesnce de la vaisselle?” J’avais à peine fini de me poser la question… et qu’est-ce que j’aperçois? Une superbe couette s’eforcer de franchir la palissade, accompagnée d’un petit oreiller. Et de l’autre côté de la grille, sur le trottoir, le drap de lit. „Ça dépasse les limites vraiment; eh quoi, la literie aussi a une dent contre Coni! La pauvre petite aurait trop de devoirs et n’aurait plus le temps de s’occuper de ses affaires.” À l’instant même je m’entends appeler! C’est bien ça: la couette, l’oreiller, le drap orné de dentelles et de jolis nœuds roses venaient pleurer dans mes jupons. „Attendez, attendez, mais nous vous connaissons! Vous êtes madame Gheo, n’est-ce pas? Emmenez-nous, nous en avons assez de cette maison! Coni nous a abandonnés dans un coin de sa chambre, elle ne nous sort même plus pour nous aérer. Regardez comme nous sommes pâles et empoussiérés!” „Et qu’est-ce que je peux faire? Emmène-nous chez toi! me crièrent-ils. Je savais déjà que c’était inutile de protester. La vaisselle me l’avait appris, la veille. Si bien que je les emportai chez moi, dans la cour, où je les étendis sur la corde à linge. Voyant l’heure qu’il était, je me mis à courir vers l’école. Cependant toutes mes pensées s’envolaient vers le linge de Coni. „Comment faire?” De retour chez moi je trouvai devant ma porte les vêtements, le cartable et les jouets de la fillette; tous pleuraient à chaudes larmes et réclamaient de l’aide. Après les avoir introduits chez moi, j’allai droit chez la mère de Coni, madame Tuti. J’appris alors que la petite n’avait plus de vaisselle, que la nuit elle avait dormi sur le canapé, dans le salon, qu’elle n’avait pas trouvé avec quoi jouer, et pis encore, elle n’avait pu faire ses devoirs. „Eh oui, madame Gheo, c’est ainsi! conclut madame Tuti, les yeux remplis de larmes. Ma fille est tellement paresseuse! Elle ne veut rien faire. La voilà, seule, enlaidie par ses caprices, ignorée de toute la rue. Elle restera comme ça si elle ne change pas, qu’elle refuse de m’obéir. „ Non, ce n’est pas vrai! Vous verrez, je ne serez pas seule, j’aurai des amis, hoqueta Coni. „Qu’est-ce que tu veux dire? demanda sa mère. „ J’irai chercher toutes mes affaires, moi-même, oui, moi et personne d’autre et les ramènerai ici, et je m’en occuperai! J’y vais immédiatement et Tal m’accompagnera. N’est-ce pas ,Tal, tu viens avec moi? Seul Tal, le chien, n’avait pas encore abandonné la petite fille. „Si ce chien veut suivre une créature telle que toi, tant mieux! ajouta la mère en regardant tantôt Coni, tantôt Tal… „Tal, tu viens, hein?” Le chien, lui aussi crotté et hirsute, remua de sa petite queue et fit un signe affirmatif de la tête. „Bon, alors suis-moi! dis-je à Coni. „ Pardon? Pourquoi aller chez vous? Non, je vais chercher mes affaires, mes vêtements, ma tasse, mon assiette ornée de perce-neige, …. Je vais fouiller partout… jusqu’au moindre recoin. „ Allons, viens avec moi. Toutes tes affaires se sont régugiée. Je sais, moi, où. „Ce n’est pas possible! C’est vrai que vous êtes au courant de tout? Vous savez pourquoi tout le monde me fuyait? „Sans doute. C’est la raison pour laquelle je suis ici. Ayant calmé Madame Tuti, nous nous dirigeâmes vers la maison où à peine la porte ouverte, une rumeur me fit sursauter. „Tiens, c’est mon drap de lit, Tal, tu vois? s’écria Coni au comble de l’excitation. Très docile, Tal regarda tour à tour Coni et le drap, remuant son bout de queue, en signe de reconnaissance. „ Voilà, ce sont mes jouets, Tal, continua Coni, les yeux brillant de joie. Et Tal allait flairer les objets pour confirmer les paroles de sa maîtresse. „Et ma vaisselle, elle n’est pas chez vous, madame Gheo? „Si, ma petite, entrons! „Non, non, nous ne bougeons pas d’ici! protestèrent la tasse et le bol. Même refus catégorique du côté de la cour. Je mis bien longtemps à convaincre jouets, vaisselle, literie que Coni allait tenir sa promesse et je dus m’engager moi-même à les héberger de nouveau chez moi au cas où leur maîtresse ne respecterait pas sa parole. Que de mal à tout ranger: la fourchette sortait du panier, la cuillère y retournait, j’avais à peine tiré le drap de la corde à linge que la couette prenait sa place. Ce n’est que tard dans la soirée que nous réussîmes à tout porter chez Coni. Mais depuis lors, tout a changé. Dès le lendemain, Coni devint toute autre enfant, la plus sage, la plus belle, la plus aimée. Et Tal – le mieux bichonnée. Et c’est ainsi que la maison de Coni devint la „perle” du quartier! Une semaine plus tard j’allai rendre visite à Coni et lui restituer l’objet le plus abîmé” la petite tasse aux perce-neige et aux bleuets. Traduction faite par Coroiu Simona |
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