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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2005-08-08 | |
Double vie N° 7 ( le portrait )
--- C’est de la faute de ma mère, dit Myriam, avant qu’elle ne rencontre Loïc, mon beau-père, nous nous entendions à merveille, une sincère complicité nous unissait. Il n’était pas rare de nous voir au Resto ou au cinéma ensemble, comme deux copines. Puis elle ramena ce Loïc, un macho fainéant qui vit à ses crochets. Ma mère travaillant de nuit à l’hôpital comme infirmière, je restais seule dans ma chambre et Loïc dans le lit de ma mère. Tout se passa bien le premier mois, mais un soir, alors qu’il prenait sa douche, il me crie : Myriam ! Tu peux me passer un drap de bain, j’ai oublié d’en prendre un. Je vais donc chercher un drap de bain et je m’apprête à le poser sur la chaise toute proche quand soudainement il pousse la porte de la douche, son sexe en érection dans sa main. Tu veux pas me laver le dos, dit-il en souriant. En guise de réponse, j’ai pris le drap de bain que je tenais sous le bras et je lui ai balancé au visage en ajoutant qu’il n’était qu’un salaud. Il n’a pas insisté, mais depuis ce jour il n’a pas arrêté de me faire des avances. Je ne disais rien à ma mère, je ne voulais pas la rendre malheureuse, mais comme la situation devenait intenable pour moi, je quittais la maison tard le soir pour retrouver une bande de copains tagueurs. Parfois, je me faisais prendre et je me retrouvais au commissariat. Voyant qu’il n’arriverait pas à ses fins avec moi, Loïc changea de tactique, il me laissa tranquille mais fit venir une fille, enfin une espèce de pute, à la maison, pendant que ma mère travaillait. Je la déteste, je les entendais s’envoyer en l’air pendant que ma mère bossait toute sa nuit à l’hôpital pour le nourrir. C’était insupportable, alors hier soir j’ai dit à cette salope ce que je pensais d’elle. Elle est montée dans une rage épouvantable, nous nous sommes insultés, puis elle s’est jeté sur moi comme une sauvage et m’a fait les bleus que tu vois sur mon visage. C’est à ce moment que je me suis souvenu que tu m’avais proposé un petit appart pour me dépanner. --- Ta mère ne se rend compte de rien ? Dis-je étonné. --- Non, je ne comprends pas comment elle peut être aussi naïve ! En tous cas, moi j’en avais marre de cette situation ! A présent, je comprenais mieux Myriam, L’image de cette carapace agressive et dévergondée qu’elle se donnait au commissariat n’était qu’un rôle destiné à dissimuler sa solitude et sa détresse. Au fond, j’avais le sentiment qu’elle était une brave fille, débordante d’énergie, mais que son jeune âge rendait vulnérable. --- Et cette fille qui n’existait pas, ils ont fini par la retrouver ? Demande Myriam. --- Tu veux dire, Elodie ? Oui, on l’a retrouvée. Dis-je. --- Je ne comprends rien, dit Myriam, comment a-t-on pu la retrouver si elle n’existe pas ? --- Ah, c’est compliqué dis-je, elle existe et elle n’existe pas en même temps ! Je ne peux pas t’en dire plus pour le moment. --- Mais tu ne l’as pas tué ? --- Non, je ne l’ai pas tué, dis-je. --- T’es toujours compliqué comme ça ? Demande Myriam. --- Peut-être qu’un jour je t’expliquerai, dis-je, mais pour le moment j’ai des dossiers à étudier sur mon ordinateur, j’ai mon premier rendez-vous à onze heures. Je quitte l’appart à dix heures trente, j’ai pas de temps à perdre, j’ai quatre rendez-vous dans la journée. Le soir, je rentre épuisé, que des clients emmerdants ! En ouvrant la porte, je crois me tromper d’étage. Moi qui ai l’habitude de laisser mon appart dans un indescriptible désordre, tout est impeccable. Les chaises sont libres et bien rangées, le sol brille et sent la cire, Je suis vraiment épaté ! --- Myriam ! Tu es là ? --- Oui, j’arrive, dit Myriam, sortant de la chambre en tenue de ménagère et un chiffon à la main. --- C’est toi qui a rangé l’appart comme ça ? --- Pourquoi, ça ne te plaît pas, dit-elle étonné. --- Mais si ça me plaît, mais je me demande comment tu fais, moi je passe quelque fois une journée entière à ranger et c’est loin d’être aussi propre ! --- Tu veux boire quelque chose demande Myriam. Je m’assieds, Myriam me sers un whisky et se prend un coca. Je regarde de tous côtés, j’ai l’impression de me trouver dans un autre appart, je n’en reviens pas. L’idée me traverse l’esprit que si j’avais une femme à la maison… Alors, je repense à Serine, toujours les mêmes images, je la vois là , présente le soir quand je rentre, m’attendant et me serrant de toutes ses forces dans ses bras. Cliché immédiatement remplacé par la Serine réelle, La calculatrice, celle qui n’eut aucun scrupule à me manipuler pour s’accaparer de l’argent de son mari. Mais ensuite, je lui cherche des excuses. C’est toujours comme ça, je ne peux m’empêcher de lui trouver des excuses, c’est plus fort que moi, c’est au-delà de ma volonté. --- Tu réfléchis ? Dit Myriam, t’as l’air ailleurs, une femme ? --- Oh ! Une vieille histoire… Voilà une semaine que Myriam s’est installée dans mon appart, sa compagnie ne me déplaît pas, elle est gaie, pleine de vie et je commence à m’habituer à sa présence, même un peu trop à mon goût. J’ai réussi à la convaincre de retourner au lycée et de reprendre contacte avec sa mère. Elle me dit se sentir bien ici et me demande si elle peut rester encore un peu. Je ne vais pas la mettre dehors maintenant, mais je commence à en avoir marre du canapé ! J’ai proposé à Myriam de s’installer dans mon petit appart, elle m’a répondu : « c’est comme tu veux, mais moi je préfère rester avec toi, si ça ne te dérange pas évidemment. J’ai répondu que ça ne me dérangeait pas. Alors, elle est restée. --- Tu va enfin faire la connaissance d’Elodie, dis-je à Myriam, elle vient demain à Paris et passe me dire bonjour. --- Ah ! Elle existe donc cette Elodie ? Dit Myriam. --- Tu vas la voir en chair et en os, mais c’est pas la preuve qu’elle existe, lui dis-je. --- T’es chiant, je ne comprends rien à cette histoire ! Le lendemain soir, je vais à mon deuxième appart en passant par l’autre entrée, je me maquille, me déguise en Elodie et je frappe chez moi. --- Bonjour mademoiselle, je suis Elodie, une amie d’Alex… dis-je --- Moi, c’est Myriam, dit-elle, j’habite chez Alex depuis près de deux semaines, il a accepté de m’héberger… enfin il vous a peut-être racontez ? --- Oui, il m’a raconté, dis-je. --- Vous existez donc ! Ah, si vous saviez qu’elle suspens Alex entretient autour de vous ? Je n’y comprends rien. --- Au fait, Alex n’est pas là ? Demandais-je. --- Non, dit Myriam, il n’est pas encore rentré. --- Alors en attendant, si vous le permettez, je vais me refaire une petite beauté dans la salle de bain, dis-je. --- Je vous en pris, dit Myriam. Je ferme la porte de la salle de bain à clé et je recommence le même travail à l’envers, démaquillage, autres vêtements, et Elodie redevient Alex. C’est ainsi que je sors de la salle de bain, Myriam me regarde, elle pose une main sur la table, j’ai l’impression qu’elle va tomber ou s’évanouir. --- Tu étais là ! Je ne t’ai pas vu rentrer ! --- Oui, je suis là et Elodie est là aussi, dis-je, regarde. Je sors la perruque blonde d’Elodie que je cachais derrière mon dos, je la pose sur ma tête et je prends ma voix féminine. --- Elodie est là aussi ! dis-je Myriam n’en croit pas ses yeux, elle me regarde fixement, m’inspecte de bas en haut. --- Tu… Tu fais… C’est toi qui fait Elodie ! Elodie c’est toi ! Ah, je comprends maintenant. --- Oui, c’est mon secret, tu es la seule à savoir, et maintenant que tu sais, je vais te raconter toute mon histoire et mon truc des deux apparts. Je raconte tout à Myriam, je fais pivoter le meuble de bibliothèque et lui fais découvrir l’autre appartement. Myriam n’en revient pas, je la sens comme à l’intérieur d’un roman policier. Ah ben ça alors ! Répète-t-elle à plusieurs reprises. Myriam s’installe dans le deuxième appart et je récupère mon lit, c’est pas du luxe, marre du canapé ! Elle a l’appart pour elle toute seule, je trouve que c’est mieux, ainsi elle dispose de plus d’intimité. Cependant, je mets deux conditions, je lui demande de toujours sortir dans la petite rue, sa présence ici ne regarde pas les locataires de mon immeuble et de ne pas ramener de copain. Une semaine s’est écoulée, Myriam a repris le lycée mais ne montre pas d’empressement à s’installer dans le petit appart, elle laisse la bibliothèque ouverte, ce qui fait que les deux logements communiquent. En fait, elle n’utilise son petit appart que pour dormir ; je n’aime pas la solitude ! Dit-elle. Une vie routinière s’installe peu à peu, mais ce soir, en ouvrant la porte, une forte odeur de peinture me prend à la gorge. --- Tu fais de la peinture Myriam ? Qu’est-ce ça pu ! Tu repeins encore les portes ? --- Non, pas du tout, mais tu vas peut-être me gronder, dit-elle, j’ai pris ton nécessaire à peinture à l’huile, je t’ai piqué une toile et je barbouille. --- Non, ça ne me dérange pas, dis-je, en ce moment je n’ai pas le temps de peindre. Fais voir un peu ton chef-d’œuvre ! Je suis Myriam, elle a installé mon chevalet dans le salon de mon deuxième appart, celui qu’elle occupe. En voyant tous mes tubes de peinture disposés en vrac sur la table, j’ai envie de la crier, mais je regarde sa toile et ma respiration se coupe, je suis comme paralysé. --- J’ai fait ce que j’ai pu, dit-elle, tu trouves que c’est bien ? --- J’ouvre grand mes yeux, je regarde Myriam, puis à nouveau le tableau. Serine ! Myriam est en train de peindre le portrait de Serine, il n’est pas terminé, mais aucun doute n’est possible, c’est bien le portrait de Serine ! --- Alors ? Dis quelque chose, reste pas planté comme ça, t’as jamais vu un portrait ? Ca te plaît pas ? BOKAY fin du 7° épisode |
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