Pauvre Caïn ou le transit erre

Quand aux étoiles quelques rêvent m’assaillent,
Déambulant de stèle en stèle,
De tombes en tombes,
Mon regard dilaté s’étale et se pose,
Quelquefois.

Alors que sur l’œil brillant d’un gisant je m’élance,
D’un bond fugitif,
D’une pensée sur une autre,
Une voix silencieuse perce mon crâne :
--l’estale de tes pieds pose si haut ton regard que le sol t’est vertige ! –

Dès lors une larme au vol sertie
Sur la dalle se fige,
Une plainte : ton infime mélancolie…
Ou n’est ce pas O IMMENSE cette humilité unique
Que tes râles plaignent, sur la terre comme au ciel…
Donne nous d’hier tes pleurs d’aujourd'hui…

Mais le transi terre sa peur,
Parce que le transit erre,
Parce que couché, épars, il regarde d’en haut,
Le transitaire s’apeure.

Alors cédant au délire onirique dans lesquels je me perds,
La raison par une impure pratique m’offre sans condition d’effroyables et récurrente visions :
Une armée de mots, une charge d’image, et le discours présentement fait sur le Mausole de cet homme
Illustre inconnu qui comme un rappel
Pèse sur l’Homme à l’imparfait