Tristes utopies

N’oublie pas mes mots
Je n’oublie pas tes maux,

Chaque jour nouveau,
Quelque chose, le manque
Nous fait défaut,

A bout,
les forces abandonnent nos corps,
Le courage faiblit dans le cœur,
La flamme de l’espoir s’éteint
La colère mine l’esprit, la patience en pâtit,
L’ombre prend la face, le profil se couche sous nos pas
Dès qu’on passe,

Je suis le mal,
Je terrasse l’amour et j’efface la joie
Sur mes traces je laisse la peine
Que je sème comme la fureur et l’amertume
Que je mène partout où je vais,
Jadis
Le mal et le bien
Le gentil et le méchant
L’amour et la guerre
Etaient frères
et soutenaient la paire,

les utopies,
ces furies les ont séparé
et elles en sont devenus incontrôlables,
méprisables, blafardes.