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■ Magnolia
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2005-05-13 | |
Double vie N°4 (Max )
Voici une semaine que Max est hospitalisé, Serine est allée le voir deux fois. Quand elle revient, je lui demande des nouvelles de son ami mais elle reste évasive et me saute au cou en me disant : « n’y pense plus, mon chéri, tu m’as délivré des griffes de cette brute, c’est la seule chose qui compte ». Côté amour, c’est vrai, je suis comblé ! Serine et moi connaissons l’amour parfait. Que c’est agréable ! Jamais un mot plus haut que l’autre, toujours attentionnée, gentilles et sensuelle… Serine serait donc cette perle que chaque homme rêve de rencontrer ? Lorsque l’on est sur un nuage, difficile de rester conscient et lucide, on se laisse porter par les doux plaisirs du moment. L’objectivité et l’esprit critique s’effacent et on perd pied dans cet océan cruel et rude qu’est notre quotidien. Par chance, je suis négociateur en bien immobilier et mon métier, m’oblige à garder les pieds sur terre. Joël, mon collègue de travail ignore tout de ma double identité mais est au courant de mon aventure avec Serine. Je le tiens pour une personne posée et réfléchie. « Je suis content pour toi ! » me dit-il, mais moi, à ta place, je ferais ma petite enquête, j’essaierais d’en savoir davantage sur Serine et sur Max. Bien qu’au fond de moi-même je trouve cela tout à fait inutile, je décide cependant de suivre ses conseils. Je vais commencer par rendre une visite à Max, à l’hôpital. Je suis un long couloir aux murs bleus agrémentés de photos de paysages. Max est à la chambre 47, la porte est ouverte et je rentre. --- Oh ! excusez-moi monsieur, je me suis trompé de chambre, je cherche une jeune femme brune… Mais ? Excusez, Vous ne seriez pas la personne qui avait perdu sa voiture, une Clio rouge, en face le PMU ? --- Oui ! dit Max, c’est bien moi, toujours mes problèmes de mémoire. Je fais des choses, et après je ne sais plus, j’ai même perdu mon emploie à cause de ça ! vous vous rendez compte ? --- Oui, dis-je c’est triste ! Au PMU, on parle de vous, Ils disent que vous n’avez pas de chance, que pour eux vous êtes un brave type. Et votre femme ? Elle vient vous voir ? --- Pas souvent, elle n’est venue que deux fois, dit Max --- Cela ne me regarde pas, mais on dit que ça ne va pas fort le ménage ? --- Bah ! comme tous les couples, des hauts et des bas ! --- J’ai même entendu quelqu’un qui disait que vous battiez votre femme, les gens sont méchants ! dis-je. --- Celui qu’a dit ça, qu’il vienne, je lui fous mon point dans la gueule ! Moi frapper une femme ! Ah non, c’est pas mon truc de frapper une femme et surtout pas ma mienne. Même pas une claque, c’est des fumiers ceux qui frappent leurs femmes ! Un mec qui m’emmerde, il a mon point dans sa gueule, mais une femme ! Ah non. --- Pourtant, y’en a un qui dit qu’elle aurait des traces de coups ? dis-je. --- Oui, c’est vrai, dit-il, elle a des marques dans le dos, elle m’a dit qu’elle était tombée dans les escaliers de la cave. J’ai même pas compris comment on pouvait se faire mal dans le dos en tombant dans les escaliers…Ah ! je vous embête avec mes histoires ! --- Non, Non ! vous ne m’embêtez pas du tout dis-je, j’ai tout mon temps. Mais pour en revenir à … Au PMU, les gars ils disent qu’on entend de violentes disputes chez vous ! --- C’est toujours pour la même raison !Dit Max --- Ah ! --- Vous voulez que je vous raconte ? Oui. --- Mes parents étaient de gros céréaliers de la Beauce. Je suis leur unique enfant et à leurs décès, j’ai repris la ferme, 276 hectares. Un an après, je me suis marié avec une fille de la région, Morgane. Nous nous entendions très bien, et elle travaillait comme un homme. Debout le matin à sept heures et des heures entières sans descendre du tracteur. Un matin, au petit déjeuné, elle me dit : « Max tu vas être Papa » ! J’étais fou de joie, pensez donc, un héritier pour la ferme ! Un mois plus tard, c’était le moment de récolter le maïs. Je conduisais la faucheuse à maïs et Morgane suivait au même niveau avec le tracteur. Soudain, la machine se bloque. Morgane va voir, c’était un gros morceau de bois qui bloquait la vis sans fin. Elle me dit : Coupe la transmission ! Mais avec le bruit du moteur, je n’ai pas compris immédiatement le sens de sa phrase. Elle a avancée son bras pour retirer le Bâton, le système s’est débloqué et l’énorme vis a repris sa rotation à une vitesse folle. Son bras a été happé et arraché au niveau de l’épaule. j’ai sauté hors de la cabine, Morgane se roulait de douleur, des lambeaux de vêtements gorgés de sang flottaient à la place de son bras. J’ai couru à ma cabine pour atteindre mon portable afin d’ appeler du secours. Mais en revenant, voyant Morgane à terre qui gémissait, je me mis à trembler, j’ai sentis mon cœur se soulever et je me suis évanoui. Quand je me suis réveillé, Morgane était étendue à mes côtés, elle avait perdu beaucoup de sang et son cœur ne battait plus. De ma faute, j’avais perdu ma femme et mon enfant. Un choc terrible qui me conduisit en hôpital psychiatrique pour quatre mois. C’est là que j’ai rencontré ma femme actuelle, Serine. J’ai loué mon exploitation car je ne peux plus cultiver la terre. Je ne peux même plus voir des terres agricoles, ça me rappelle trop Morgane et je sens que je retombe en dépression. C’est pour cette raison que je suis venu à Paris. Pour ne plus voir la campagne ! Je vous parlais de nos disputes avec ma femme Serine, eh bien, c’est toujours pour la même raison, Ma femme veut que je vende mes terres. Elle a même déjà calculé tout ce qu’on pourrait acheter avec l’argent de la terre : un grand appartement, un chalet à la montagne et une maison à la mer. Et on pourrait encore faire des voyages disait-elle. C’est vrai que ces terres ont une grande valeur, mais moi je ne veux pas les vendre, à aucun prix. Elle ne comprend pas que cette terre, c’est une partie de moi-même. La vendre, c’est comme m’arracher un membre ! Alors commencent des disputes sans fin et quand j’en ai plus que marre, je vais au PMU et je prends une bonne cuite. Elle sait que je ne lâcherais pas, mais elle revient quand même à la charge. Voilà , je vous ai raconté mon histoire, et maintenant en plus j’ai ces problèmes de mémoire ! Je quitte Max, il me fait un grand sourire et me remercie d’avoir écouté son histoire. Moi, je suis complètement démonté. Si tout ce que m’a raconté Max est vrai ? Mais non, c’est pas possible, pas Serine ! Le lendemain, c’est Serine qui va voir Max à l’hôpital. Je reste chez elle, je tourne en rond et je regarde dans la bibliothèque s’il n’y aurait pas un bon polar. Ne voyant rien de bien dans la première rangée, je l’enlève et regarde dans celle du fond. Mon attention est tout de suite attiré par un titre étrange : « comment se débarrasser de son mari » ? Je le sors et je l’ouvre à la page repérée par un marque page et je lis : « Envoyer son mari à l’asile est une des meilleurs solutions, elle permet de s’emparer de ses biens si on obtient la tutelle. Pour le déstabiliser, il faut réussir à lui faire perdre son emploie, puis changer des objets de place en prenant bien soin d’avoir un témoin. Le témoin est indispensable pour mener à bien cette entreprise… On frappe à la porte ; c’est Serine qui revient de l’hôpital fin du 4° épisode |
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