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La passion des rats
prose [ ]

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par [BOKAY ]

2005-01-04  |     | 





La passion des rats


C’est un bel après-midi d’avril, le soleil chauffe les herbes sauvages qui envahissent le terrain inculte qui jouxte la maison. Mon ami Victor et moi en avons fait notre terrain de jeux privilégié, nous y rencontrons bon nombre d’animaux sauvages et d’arbres centenaires sur lesquels il est facile de grimper. Nous jouons aussi au ballon et Faisons des arcs…
--- Alex ! Alex ! Viens voir, il y a un gros rat sous ce tas de branche, dit Victor.
Je m’approche des branchages, mais déjà Victor s’est emparé d’un gourdin et s’apprête à frapper l’animal qui semble inoffensif et endormi. Je l’arrête aussitôt…
--- Non ! Non, Victor ! Ne le tues pas, il est peut-être blessé ? Dis-je
La bête était énorme, où plus exactement, son ventre était énorme. Jamais je n’avais vu un rat avec un aussi gros ventre.
--- Fais gaffe ! Dit Victor, il est peut-être méchant ?
--- Mais non ! Tu ne vois pas que c’est une femelle qui va mettre des petits au monde ? dis-je
L’animal semble souffrir, il nous regarde en implorant notre indulgence, je crois entendre ce qu’il veut nous dire : « Non ne me tuez pas, je vais avoir des bébés ! J’approche doucement ma main, il ne manifeste aucun signe d’agressivité. Et si je le gardais jusqu’à la naissance de ses petits ? Je pourrais le nourrir puis quand les ratons sauront se débrouiller seuls, je les remettrai dans le terrain?
--- Hé, Victor ! Va me chercher un carton à la maison, mais ne dis pas à ma mère pourquoi, elle a les rats en horreur !
Victor revient avec un grand carton, je dépose des herbes sèches au fond pour former un matelas et je pousse délicatement notre animal à l’intérieur. Il se cale dans un coin et ne bouge pas. L’idée de le mettre à la cave me traverse l’esprit, j’en parle à Victor mais il me répond qu’il n’aime pas les rongeurs et surtout les rats. Moi, j’imagine déjà plein de petits tout rose, recouverts d’un léger duvet et s’allaitant, serrés contre le ventre de leur mère. Mais, le plus difficile reste à faire, à savoir rentrer dans la maison et aller à la cave s’en éveiller l’attention de ma mère. Je retourne à la maison et demande à Maman si elle n’a pas du vieux pain pour les oiseaux. Elle m’en donne et dit qu’elle doit se rendre au bourg pour faire quelques courses. Belle aubaine, j’en profite pour aller à la cave avec mon carton et ma rate à l’intérieur. Je la mets dans la deuxième partie de la cave, celle où nous n’allons jamais.
Depuis trois jours, je lui donne à boire et à manger. Ce matin, j’arrive avec du pain et des biscuits, j’allume la lumière et… surprise, onze petits ratons grouillent tout contre leur mère, ils se bousculent, se poussent pour atteindre une mamelle et tètent goulûment. Je n’ai pas pu cacher longtemps mon secret à ma mère, étonnée de me voir descendre plusieurs fois par jour à la cave, elle me questionna et je dus avouer la vérité. « Dès qu’ils seront un peu plus grands, tu me mets tout ça dehors ! Me dit-elle. J’ai répondu : « oui Maman ».
Trois mois plus tard, mes onze rats et leur mère sont toujours dans ma cave. Le soir, j’en prends deux ou trois avec moi et je m’amuse à les apprivoiser. Je les fais marcher sur un manche à balais, les fais rentrer dans des tubes en plastique, je les appelle et ils me suivent. Avec des lacets de chaussures, je les attelle comme un cheval et leur fait tirer des jouets à roulettes comme des voitures ou des camions. C’est de plus en plus passionnant. Ma mère m’a demandé combien j’avais de rats mais je n’ai pas osé dire la vérité, j’ai répondu trois.
Noël approche, mes rats me donnent de plus en plus de satisfaction, je leur fais faire une quantité de choses. J’ai lu dans un livre ramené d’une brocante qui s’appelle : « Rats, intelligence supérieur » qu’il était possible de les dresser à attaquer, c’est à dire d’en faire de véritables animaux de défense. J’ai appliqué les instructions de ce livre à la lettre, j’ai fabriqué un mannequin avec de la paille et des vieux vêtements et il suffit que je dise : « Attaquez ! Et ils se jettent sur le mannequin, déchirent le tissu et arrachent la paille. Alors, je crie : « Stop ! Ici ! Et ils reviennent tranquillement se serrer contre moi. Je n’ai rien dit à Maman, mais les petits ont fait des petits qui à leur tour ont donné naissances à d’autres petits. J’ai actuellement cinquante six rats, sans compter les tous petits. Je me demande si cela ne tourne pas à la folie.
Quinze février ; c’est l’anniversaire de ma mère, elle a trente huit ans, elle est encore très jolie, je suis seul avec elle car mon père travaille en Indonésie où il dirige la construction d’un pont. Plusieurs personnes sont venues souhaiter bon anniversaire à ma mère. On frappe de nouveau à la porte, Je vais ouvrir. C’est Monsieur Maillet, un fort gaillard réputé pour être particulièrement malhonnête avec les dames. Il a même eu des histoires de meurs qui l’ont mené en la justice. Dans le village, certains l’appellent : « L’obsédé ». Il dit qu’il vient souhaiter bon anniversaire à ma mère. Il s’approche et l’embrasse comme tout le monde, mais brutalement, il la prend par la taille et la serre. Ma mère se débat, elle tombe à terre et l’homme se jette sur elle. Alors, comprenant ce qu’il se passe, je m’approche et tire l’homme par le bras…
--- Toi sale Mioche tu vas pas m’emmerder ! Dit l’homme.
Et il m’attrape par le bras, ouvre la porte de la cave et me jette dans les escaliers, je dévale toutes les marches et me cogne contre un casier de bouteilles. Je suis en furie, j’ai la haine, je dois faire quelque chose pour maman! Un éclair me traverse la tête : Et si j’utilisais mes rats ? Je trouve l’interrupteur, allume et ouvre la porte où sont réunis tous mes rats. J’ai l’impression qu’ils ressentent le danger, ils dressent leurs oreilles et se tiennent raides, presque debout sur leurs pattes arrières. Je leur crie : Allez ! Attaquez ! Allez ! Et je monte les escaliers à toutes jambes suivis de mes cinquante six rats. J’ouvre la porte de la cave, je crie à nouveau : « Attaquez ! Attaquez ! Et les cinquante six rats se jettent sur l’homme qui tentent des coups de pied pour se défendre, mais ils reviennent férocement à la charge. Trois rats déchiquettent la manche de son pull-over et attaquent la chaire, le sang coule. Comme il avait le pantalon baissé, les rats longent et mordent ses jambes. Ils sont fous de rage et dès qu’ils saisissent un morceau de chaire, impossible de leur faire lâcher prise. L’un d’eux a saisi l’homme au cou, celui-ci le tire par la queue pour lui faire prise tout en hurlant de douleur… Ma mère qui s’est relevée intervient…
--- Alex ! Fais-les arrêter, ils vont le tuer.
Je ne me presse pas, je prends presque du plaisir à le voir souffrir, mais ma mère se répète alors je crie…Stop !Stop !
Tous les rats lâchent leurs prises instantanément et viennent tourner autour de mes jambes. L’homme se relève, il saigne au visage et aux mains, il hurle tous les jurons de la terre et prend la porte en courant. Ma mère me regarde médusée, elle ne réalise pas encore ce qui c’est passé !
--- T’as vu Maman ? T’as vu comme ils nous ont défendu ?
--- Oui, je te remercie mon garçon, dit ma mère en sanglots….Mais dis-moi, mais comment tu as fait et d’où viennent tous ces rats ? Ils sont à toi ?
--- Oui maman, ils sont à moi, et s’ils le désirent, je vais leur rendre la liberté, mais avant pour les remercier, je vais leur donner à manger.

J’ouvre le réfrigérateur et prends tout le fromage que nous avons ainsi que du pain et des gâteaux, puis j’ouvre la porte d’entrée et la porte de la cave et je dis: « Allez ! Allez ! Choisissez, où vous rentrez dans la cave ! où vous prenez votre liberté et vous partez dehors dans les champs ! Ils restent quelques instant à tourner en rond, ne sachant que faire, puis l’un d’eux se dirige vers la porte d’entrée, puis un second, un troisième et tous les autres suivirent.
J’ai perdu mes amis, mais je pense que l’amour que j’ai pour eux ne m’autorise pas à les garder avec moi contre leur gré. Leur vie est ailleurs, dans la nature rude et hostile où ils devront apprendre à se battre.


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