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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2006-09-02 | | Histoires normandes non encore écrites (II) VVF est un programme pour les vacances des français moyens, traditionnels, à tendance familiale. Sous le générique Vacances-Villages-Familles, initié dans les années 60, se déroulent chaque année, avec beaucoup de créativité, des activités de tourisme culturel, tourisme rural, alpin ou maritime, grâce à un réseau de petits entrepreneurs, formé de nombreux propriétaires de villages de vacances, campings et bungalows, villas et maisons anciennes conservant les styles culturels des classiques provinces françaises. Ces programmes bénéficient de partenariats avec de nombreux musées, bibliothèques, écoles et universités locales, églises, municipalités, fermes, établissement de production, compagnies de divertissements, centres culturels et autres institutions régionales ou locales, qui assurent, de toutes manières, autant une compétence de qualité représentative dans la vie de la communauté, qu’une bonne publicité indirecte qui hausse la valeur et la cote touristique de chaque province française. Les bénéficiaires du programme VVF se recrutent au sein des nombreuses familles françaises ou d’autres nationalités, que ce soit sans enfant, ou avec des enfants pré scolarisés, scolarisés, ou étudiants. Les activités proposées ont l’avantage de prévoir des horaires simultanés pour des catégories d’âge différentes, de sorte que les parents peuvent se libérer pendant quelques heures de leurs enfants (qui sont sous la surveillance de personnel compétent) et peuvent se consacrer tranquillement à des cours de tai-chi, ou aux heures de visite dans un musée ou un parc botanique. L’enjeu de ce programme est un repos actif, une thérapie cognitive alternative, une relaxation à travers la redécouverte de la nature, tout comme la connaissance sans discrimination des petits secrets bien cachés des us et coutumes de la civilisation française. Ce n’est pas par hasard, que suivant un tel parcours, j’ai découvert, éblouie, la cathédrale Notre-Dame d’Evreux, en rien inférieure à son homonyme déjà célèbre de Paris, ou bien encore un organiste d’élite, comme Dominique Preschez, titulaire des orgues de l’église Saint Augustin de Deauville, qui a fait ses études à Paris et dans d’autres lieux d’Europe, et qui a donné le dernier vendredi de juillet un concert extraordinaire en l’abbatiale de Fécamp, avec un répertoire à faire des envieux: concert en do majeur pour piano et orchestre de Mozart, concert en la mineur de Bach d’après une adaptation d’Antonio Vivaldi, la V° symphonie, opus 67, de Beethoven en version originale de l’organiste, et quelques improvisations sur deux thèmes grégoriens. Le plus petit fleuve de France se nomme la Veule et il se jette dans la Manche directement dans le golfe où s’est développée, depuis des siècles, la localité de Veules-les-Roses, dont les habitants, au début pêcheurs, cultivateurs de lin, de blé et de maïs ou encore éleveurs de bestiaux, comme me dit le directeur du programme VVF local, monsieur Christophe, ont gagné énormément de la pratique du tourisme marin, culturel, destiné aux amoureux de la nature et des contrées sauvages pittoresques, où le confort est obligatoire, sans être ostentatoire, comme dans les hôtels urbains de luxe. La présence d’un cimetière franc de la période mérovingienne atteste l’ancienneté de la petite localité de Veules les Roses, datant environ du IV siècle, et le nom Veule provient de l’ancien terme anglais « well » signifiant « point d’eau » qui a subi plusieurs transformations tout au long du temps. Cette place s’est développée en tant que fief de l’abbaye bénédictine de Fécamp devenant un port de pêche florissant au Moyen-Âge, les habitants bravant les vicissitudes de l’époque avec une bravoure digne d’éloge. Les difficultés majeures les plus récentes furent causées pendant la deuxième guerre mondiale par les bombardements allemands anéantissant tout en 1940 et les bombardements américains de 1944. Au bord des routes ou aux grandes intersections, ou bien directement dans les cours pimpantes et remplies de roses des habitants, de petits monuments formés par d’anciens canons français et par les drapeaux des armées libératrices (soit canadiens, soit anglais, soit américains) sont les témoignages simples et dignes d’un pieux souvenir face à de nombreux combattants qui ont jeté les bases de la paix par leur sacrifice. C’est ce spectacle d’un patriotisme décent et respectueux de leurs aînés qu’offrent les églises et les cimetières, toujours placés alentour des grandes églises catholiques: sur des panneaux spéciaux ou dans les niches des murs immémoriaux, les noms des anciens combattants sont gravés à côté de ceux des saints patrons des localités. Les français sont un peuple chevalier servant de l’honneur et de la reconnaissance face aux lecteurs du passé et du présent, promouvant ainsi une éducation pleine d’humanisme et respectueuse des valeurs réelles. La devise liberté- égalité – fraternité de la Révolution Française se révèle ainsi riche de son contenu et remplie de sens en ce qui concerne le respect de la personne humaine. A Veules, j’ai découvert à nouveau l’élégant volume La Roumanie – Un pays à la frontière de l'Europe, de Lucian Boia, publié par Les Belles Lettres, Paris, 2003, traduit du roumain au français par Laurent Rossion. Le livre nous présente une image de bon sens sur la Roumanie réelle, qui se situe au-delà du ridicule hurlement carpathique des politiciens ou des vedettes de (toujours)mauvais goût. Il y a quelques années, l’éditeur britannique Michael R. Leaman avait demandé à l’auteur un livre qui se présenterait comme un système d’interprétation des informations géographiques, historiques et politiques roumaines. Le volume fut d’abord publié par Reaktion Books, à Londres, en 2001, suivi chez le même éditeur par une version roumaine revue et longuement contestée par les roumains d’hier et d’aujourd’hui, après laquelle fut éditée la version française. L’auteur, qui a créé un courant novateur dans l’historiographie contemporaine et qui a également publié aux Belles Lettres d’autres livres : Pour une histoire de l'imaginaire (1998), La Mythologie scientifique du communisme (2000) et Le Mythe et la Démocratie (2002), démontre – fait rare- sa bonne foi, en expliquant aux gens pourquoi la Roumanie est ce qu’elle est, et surtout, pourquoi elle n’a jamais pu devenir une fois pour toutes ce qu’elle aurait mérité d’être. Considéré depuis la contrée de Normandie, ce pays lointain et malheureux que je lis dans le livre de Boia, se rapproche de plus en plus de moi à travers le souvenir des racines immémoriales des paysans cossus et déracinés qui furent mes aïeux. Faulkner disait fréquemment : Je me sens plus homme de la terre qu’écrivain. J’ajoute, du pays de Veules les Roses : la mer la plus splendide a besoin d’une terre que creusent l’histoire et la douleur, les lettres et les livres. J’écris sur la Roumanie avec un léger parfum francophone comme j’écrirais une lettre à ma mère, si elle vivait encore parmi nous. Les vagues se brisent sur le rivage qui se dérobe, tout comme les souvenirs, sous le torride soleil du présent. Les histoires de la Normandie marine, comme partout en Occident, sont rattachées au rayonnement et à la sonorité de la musique d’orgue : un déchirant appel vers le sublime. (Traduction : Nicole Pottier) Angela Furtună Ecrivain, publiciste Membre de l' Union des Ecrivains de Roumanie |
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