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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2009-06-28 | |
LA FILIERE CULTURELLE FRANCAISE
LETTRE OUVERTE A MONSIEUR ACHMY HALLEY, LE DIRECTEUR DE LA VILLA MARGUERITE YOURCENAR Cher Monsieur Achmy Halley, Je vous assure de mes sentiments les plus distingués. Au début de l’année en cours, j’ai déposé ma candidature pour une résidence littéraire en 2010 à la Villa départementale Marguerite Yourcenar, étant attirée par les déclarations de pratique professionnelle et morale correcte que cette institution promet à titre purement théorique, sur son site officiel http://www.cg59.fr/FrontOffice/UserFiles/File/Villa_Yourcenar/index.html ), d’où je cite cette mention: La Villa Marguerite Yourcenar s’engage à soumettre les candidatures présentées dans les délais à l’appréciation d’un jury d’experts européens issu du monde des lettres. J’ai compris par la suite, cependant, que ce n’est là qu’une simple assertion faisant bonne impression, promettant démocratie et méritocratie là même où ces principes n’existent pas. En étudiant plus loin et plus à fond le schéma de présentation du Conseil Général - Département du Nord, et en le corroborant avec les informations réelles et son modus operandi, j’ai compris qu’en fait les solutions et les sélections de candidats pour les résidences littéraires à la Villa Yourcenar, sont faites prioritairement par les gens de liaison du Conseil Départemental de Suceava et du Département de Nord, et non pas par les jurys promis par les experts européens du monde littéraire reconnu. Les fonctionnaires de liaison entre les conseils départementaux ne représentent, à ce qu’on sait, que des pions de l’administration publique, et pas du tout des élites littéraires ni des repères culturels. Dans cette situation, j’ai pu comprendre également la raison pour laquelle vous avez pu préférer le paradoxe suivant: vous avez admis l’année passée (quel jury avait décidé pour ce cas également ? car il n’y a pas eu de communiqué public ) la candidature pour l’année 2009 d’une personne de Suceava qui faisait partie, à cette époque-là , de la sphère d’influence agressive liée au fief inter-départemental roumain-français fortement politisé PSD+PNL et qui pratiquait un exercice de politisation par l’assaut de la culture, du côté roumain (par similitude, il est bien entendu que toute autre couleur politique qui se serait immiscée se serait exercée au détriment de la valeur authentique et de la compétitivité et aurait été odieuse.) L’invitation pour 2009 n’a donc pas été le produit de la sélection opérée selon des critères valorisants littéraires et intellectuels, mais s’est effectué suite aux influences politiques prédominantes. Pendant tout ce temps, mon dossier littéraire – qui n’est pas seulement celui d’un écrivain et intellectuel européen , mais aussi celui d’une personnalité francophone européenne de renommée– a été, récemment, rejeté. Comme background, mon activité professionnelle, se déroulant sur des années, participant également dans le cadre des programmes européens du domaine de la francophonie (parmi lesquels la coordination de quelques éditions nationale et en Bucovine, 2007, 2009, du festival Le Printemps des Poètes) n’a pas compté pour votre jury ( ?),tandis que vous avez pu préféré pour l’année 2009 des personnes qui n’ont jamais rien eu à voir avec la francophonie, mais qui ont des membres de leur famille (c’est-à -dire des parents, de ceux qui ne se gênent pas pour s’impliquer dans des situations de népotisme et de trafic d’influence) inclus dans la francophonie et dans les systèmes de relations politiques des partis PSD et libéral qui monopolisent depuis beaucoup de temps, de manière agressive et discriminatoire , de façon faussement légitime, sans aucune loyauté concurrentielle, sans fair play professionnel et moral, le champs de partenariat entre le Conseil Départemental de Suceava et du Département de Nord. En une simple recherche sur Internet, il existe de nombreux expressions culturelles, littéraires, journalistiques, de média et inter-média de mon activité se développant dans le domaine de la francophonie, de l’écriture et de la promotion de la littérature d’expression française : http://agonia.ro/index.php/article/173167/Francofonia_-_traditie_omagiata_la_Suceava http://www.aslrq.ro/ASLRQ_fichiers/membri_files/angela%20furtuna.htm http://ro.wikipedia.org/wiki/Angela_Furtun%C4%83 http://le-printemps-des-poetes-2009.over-blog.com/ http://www.crainou.ro/?module=displaystory&story_id=7187&edition_id=4163&format=html http://www.isro-press.net/Portal/index.php?option=com_content&view=article&id=441%3Abd-369&Itemid=59 http://www.freewebs.com/mon-gavroche-litteraire/programulsuceava.htm http://case-de-cultura.forumgratuit.ro/festivaluri-f64/primavara-poetilor-suceava-23-29-martie-2009-t280.htm http://www.fabula.org/revue/document4159.php http://209.85.129.132/search?q=cache:yH_i31NlbicJ:www.litere.usv.ro/la_lettre_r/manifestations_files/program%25204.pdf+irina+mavrodin+angela+furtunA&cd=5&hl=fr&ct=clnk&gl=ro http://209.85.129.132/search?q=cache:NEwOeUF-SRMJ:www.litere.usv.ro/la_lettre_r/archives_files/No4_Les%2520arts%2520au%2520feminin.pdf+irina+mavrodin+angela+furtunA&cd=6&hl=fr&ct=clnk&gl=ro http://www.sitartmag.com/francophonieauf%E9minin.htm http://franophoniesuceava2008.over-blog.com/pages/Jour_II_Exposition_de_photos_Patrimoine_minier_du_Nord-385132.html http://agonia.ro/index.php/press/141914/ http://www.cenaclu.intelepciune.ro/autor/Angela_Furtun_259_/1855 http://nordlitera.ro/modules.php?name=News&file=article&sid=1580 http://reteaualiterara.ning.com/profile/AngelaFurtuna http://le-printemps-des-poetes-2009.over-blog.com/ http://s300.photobucket.com/albums/nn21/Angela-Furtuna/le%20jour%20de%20la%20francophonie%2020%20mars%202009%20exposition/ http://www.crestinortodox.ro/crestinortodox/74706-suceava-vatican-in-aeternum-la-biblioteca-i-g-sbiera http://www.crainou.ro/?module=displaystory&story_id=7142&edition_id=4168&format=html http://www.evenimentul.ro/articol/conferinta-pe-tema-operei-si-tragediei-singurului-roman-ce-a-primit-celebrul-premiu-goncourt.html http://www.evenimentul.ro/articol/ziua-europei-si-brandul-bucovina-0.html http://www.nordlitera.ro/modules.php?name=News&file=article&sid=1681 http://www.poezie.ro/index.php/press/233945/A_murit_marea_oralitate_a_folclorului_rom%C3%A2nesc http://www.literarymarathon.eu/elm/index.php?option=com_content&task=view&id=122&Itemid=161〈=ro http://www.ziare.com/Nou_premiu_la_Zilele_Monicai_Lovinescu_Suceava-708777.html http://franophoniesuceava2008.over-blog.com/ http://agonia.ro/index.php/article/203520/ http://www.freewebs.com/mon-gavroche-litteraire/ http://www.francopolis.net/vues/Futurna-Agonia.html http://reteaualiterara.ning.com/profile/AngelaFurtuna http://francais.agonia.net/index.php/poetry/140373/index.html http://www.liternet.ro/autor/751/Angela-Furtuna.html http://meditatii-est-etice.synthasite.com/ http://www.aslrq.ro/ http://www.aslrq.ro/ASLRQ_fichiers/membri_files/angela%20furtuna.htm http://franophoniesuceava2008.over-blog.com/article-17839410.html http://www.poezie.ro/index.php/press/1828073/Rom%C3%A2nia_francofon%C4%83_-_C%C3%A2teva_repere http://www.over-blog.com/profil/blogueur-1177906.html http://www.francopolis.net/vues/Furtuna-Braester.html http://www.fabula.org/actualites/article22828.php http://www.fabula.org/revue/document4159.php www.aieq.qc.ca/bulletins/2008/03/francophonie.au.feminin.pdf+angela+furtuna+francophonie&cd=17&hl=fr&ct=clnk&gl=ro">http://209.85.129.132/search?q=cache:QL6-Fjxg6rMJ:www.aieq.qc.ca/bulletins/2008/03/francophonie.au.feminin.pdf+angela+furtuna+francophonie&cd=17&hl=fr&ct=clnk&gl=ro http://www.isro-press.net/Portal/index.php?option=com_content&view=article&id=441%3Abd-369&Itemid=59 http://www.sitartmag.com/francophonieauf%E9minin.htm http://www.printempsroumain.org/html/agora_lectures.html http://agonia.ro/index.php/press/1830677/Final_de_festival_Le_Printemps_des_Poetes_la_Suceava www.amourier.com/pg-shoppro/pdf/basilic20.pdf+angela+furtuna+francophonie&cd=37&hl=fr&ct=clnk&gl=ro">http://209.85.129.132/search?q=cache:N5-5l-HZ2gYJ:www.amourier.com/pg-shoppro/pdf/basilic20.pdf+angela+furtuna+francophonie&cd=37&hl=fr&ct=clnk&gl=ro www.echange-roumanie.com/telechargement/Bulletin_Rh%C3%B4ne-Roumanie_40.pdf+angela+furtuna+francophonie&cd=45&hl=fr&ct=clnk&gl=ro">http://209.85.129.132/search?q=cache:v__GmZn0Uv0J:www.echange-roumanie.com/telechargement/Bulletin_Rh%C3%B4ne-Roumanie_40.pdf+angela+furtuna+francophonie&cd=45&hl=fr&ct=clnk&gl=ro http://www.francopolis.net/vues/vuesarchive.htm http://francais.agonia.net/index.php/press/123968/ http://www.poezie.ro/index.php/article/173167/Francofonia_-_traditie_omagiata_la_Suceava http://www.poezie.ro/index.php/press/1828073/Rom%C3%A2nia_francofon%C4%83_-_C%C3%A2teva_repere http://agonia.ro/index.php/press/235424/Le_Printemps_des_Poetes_a_Suceava http://francais.agonia.net/index.php/press/207756/index.html http://francais.agonia.net/index.php/essay/107825/index.html http://francais.agonia.net/index.php/poetry/110363/index.html http://francais.agonia.net/index.php/poetry/112391/index.html http://francais.agonia.net/index.php/poetry/113068/index.html http://francais.agonia.net/index.php/poetry/113338/index.html http://francais.agonia.net/index.php/essay/138101/index.html http://francais.agonia.net/index.php/poetry/140373/index.html http://francais.agonia.net/index.php/press/143007/index.html http://francais.agonia.net/index.php/poetry/126574/index.html http://francais.agonia.net/index.php/press/123968/index.html http://francais.agonia.net/index.php/poetry/130425/index.html http://francais.agonia.net/index.php/poetry/138042/index.html http://francais.agonia.net/index.php/poetry/130955/index.html http://francais.agonia.net/index.php/poetry/155486/index.html http://francais.agonia.net/index.php/press/201051/index.html http://francais.agonia.net/index.php/press/211461/index.html http://francais.agonia.net/index.php/press/214864/index.html http://francais.agonia.net/index.php/poetry/222086/index.html http://www.agero-stuttgart.de/REVISTA-AGERO/JURNALISTICA/Interviu%20cu%20Elena%20Brandusa%20Steiciuc%20de%20Angela%20Furtuna.htm http://209.85.129.132/search?q=cache:yH_i31NlbicJ:www.litere.usv.ro/la_lettre_r/manifestations_files/program%25204.pdf+angela+furtuna+fr&cd=26&hl=fr&ct=clnk&gl=ro http://www.over-blog.com/profil/blogueur-1177906.html http://www.comunicatedepresa.ro/De_ziua_Europei_-_RADIO_ROMANIA_ACTUALITATI_da_startul_MARATONULUI_LITERAR_EUROPEAN~MjU4OTk= http://www.agero-stuttgart.de/REVISTA-AGERO/CULTURA/Corneliu%20Barbulescu%20-%20articol%20omagial%20de%20Angela%20Furtuna.htm http://www.ziua.ro/display.php?id=245564&data=2008-11-17 http://www.poezie.ro/index.php/article/1830680/Zilele_Monica_Lovinescu_Editia_a_II-a_si_Premiul_National_Monica___Lovinescu_si_Virgil_Ierunca_2009 http://www.realitatea.net/zilele-monica-lovinescu-au-fost-celebrate-la-suceava_392146.html http://www.romaniantimes.com/index.php?option=com_content&view=article&id=266:programul-zilele-monica-lovinescu&catid=56:angela-furtuna&Itemid=65 http://azirnews.blogspot.com/2008/11/zilele-monica-lovinescu-la-suceava.html http://egophobia.dap.ro/?p=470 http://agonia.ro/index.php/press/1809643/index.html http://angelafurtuna2008.over-blog.com/article-29881808-6.html http://angelafurtuna2008.over-blog.com/ http://translate.google.ro/translate?hl=fr&sl=ro&u=http://www.gaudeamus.ro/download/2008/g15/program_g15.pdf&ei=ZBBHSqucFIyF_AaiqNyFCQ&sa=X&oi=translate&resnum=8&ct=result&prev=/search%3Fq%3Dpelerinul%2Bdin%2Baqualung%26hl%3Dfr%26sa%3DN%26start%3D20 http://www.ziua.ro/display.php?id=235320&data=2008-03-31 http://franophoniesuceava2008.over-blog.com/article-17921568.html http://francais.agonia.net/index.php/author/8434/index.html http://italiano.agonia.ro/index.php/press/205798/print.html Les exemples peuvent continuer… Je confirme la réception de votre lettre, dans laquelle vous ne présentez pas la composition du jury européen qui a refusé mon dossier, jury dont vous soutenez qu’il s’est réuni le 17 avril à Paris, pour désigner les lauréats de la résidence littéraire pour l’année 2010. C’était une expression nécessaire, d’un minimum de respect. Dans des conditions de rang universitaire, lorsque de tels jurys européens devraient être composés d’éminents spécialistes et de personnes de notoriété (il s’agit du brand Marguerite Yourcenar et de la France, toutefois!), leurs noms doivent être rendus publics obligatoirement, et la composition du jury est également annoncée aux candidats. Noblesse oblige, quand même !. Or, vous n’avez pas annoncé publiquement, conformément aux attentes, quels étaient les membres de ce jury. C’est un point d’interrogation supplémentaire soulevé concernant la dignité de l’évènement de la sélection du jury. J’ajoute le fait que le problème qui se pose est celui que vos jurys de spécialistes, s’ils existent réellement (tant que vous ne les nommez pas, comment le public pourrait-il les connaître ?), aient autant la capacité critique et littéraire, que l’expérience et le bon vouloir de se prononcer sur des oeuvres littéraires complexes, en se situant en même temps hors des mécanismes d’influences gérés par les groupes de pression ou de manipulation de votre pays ou des pays d’origine des auteurs. Il existe dans votre lettre une phrase qui ne correspond à aucun standard académique, littéraire, culturel et déontologique: malgré les qualités littéraires de votre dossier, j'ai le regret de vous informer que votre candidature n'a pas été retenue. Normalement, étant donné qu’il s’agit d’une sélection opérée par un jury, et, du fait même que nous nous situons en Europe, vous êtes moralement obligés par les coutumes de la civilisation européenne qui est la nôtre d’appliquer des critères de valeur et des norme de sélection par le jury, et lorsque vous refusez des candidatures, les jurys doivent être capables de communiquer également aux candidats les raisons du refus. Ceci serait d’autant plus nécessaire qu’à ce niveau, les candidats à ces résidences littéraires ne sont ni des débutants ni des inconnus, ce sont des écrivains de renommée nationale et internationale, envers lesquels vous avez l’obligation de manifester un minimum de respect. Cette fois-ci, dans mon cas, ce respect a été négligé. Justement pour cela, le fait d’ajouter la pénible phrase qui ne vous fait pas honneur me surprend : Je vous précise que vous pouvez présenter un nouveau dossier de candidature après la publication d'un nouvel ouvrage. Eh bien, après avoir fait connaissance avec les mécanismes de sélection de la Villa Yourcenar, (moi, présentant ma candidature ici, selon mon naturel, de manière tout à fait honnête - et, justement à cause de cela, sans aucune chance ?, car n’ayant pas le soutien du système « original » de piston, relations et fiefs politiques interdépartementaux), je considère avoir compris : une éventuelle candidature de ma parts ne serait plus accessible. La perte est surtout la vôtre. Je vous avoue que j’ai quelques principes selon lesquels je me dirige dans la vie sans en démordre, l’un de ceux-ci est que je n’agrée ni la discrimination ni la corruption (qu’elle soit sociale, politique ou culturelle).Cela m’attriste de constater que la France importe dernièrement la corruption des systèmes démocratiques faibles. C’est pourquoi je vous fais part de ma sincère compassion. Dans le cas présent, la France nous apparaît comme un système prodigue, qui se permet le luxe de perdre des gens de lobby culturel stables et fidèles, comme j’ose me considérer. J’avoue que je ne vous connaissais pas avant. J’ai appris maintenant que vous êtes originaire d’une famille de Kabylie, que vous êtes spécialiste et que vous avez écrit une thèse sur Marguerite Yourcenar, vous êtes l’auteur de livres pour enfants, parmi lesquels Les Messagères d’Allah. Mon expérience francophone a une autre genèse : la Roumanie, c’est un fait connu, sans avoir jamais été une colonie française, a embrassé la francophonie de son propre gré, par séduction culturelle et politique, fructifiant dans des intérêts liés au progrès et à la modernisation du pays par les intellectuels et la classe des nobles roumains. Le grand diplomate roumain Nicolae Titulescu, le fondateur de la Ligue des Nations, affirmait, au siècle passé: « Lorsqu’il s’agit de la Roumanie et de la France, il est difficile de séparer les sentiments de la raison » . Mais la langue française, par sa souplesse et sa grâce, avait commencé à pénétrer dans les cours européennes dès le XIème siècle, parvenant à s’imposer (devenant encore plus claire, et encore plus statique, ayant une bonne homéostasie dans son accord de la synchronie et de la diachronie) aux temps de la Renaissance, selon les écrits de Walter von Wartburg, en 1934 : « C’est comme une marée montante dont la nappe couvre tout le littoral en même temps et d’un mouvement uniforme ». La langue française commence à pénétrer plus fortement en Munténie et au sud de la Moldavie avec les premiers princes phanariotes. Au début des années 1700, selon les connaissances officielles, les dragomans grecs (interprètes officiels ottomans) voulaient acquérir le plus de langues étrangères possibles, tandis que les Turcs, (à l’époque maîtres de cette partie du monde), n’y avaient pas accès car le Coran le leur interdisait. Dans diverses régions de la Roumanie (Transylvanie et Bucovine), qui avaient subi l’influence civilisatrice et de facture européenne de l’Empire Autrichien-Hongrois, la langue française était parlée surtout dans les milieux cultivés roumains, juifs, allemands et arméniens. L’influence française a eu un rôle décisif dans le perfectionnement du caractère moderne de la langue roumaine littéraire. La conscience de l’origine de la langue romaine de ces deux peuples (français et roumain), tout comme leur parenté linguistique, ont scellé ce stade, comme étant une partie d’un immense tout. En fait, on acquérait déjà la conscience et le respect mutuel, typiquement européens, pour la vraie nature de l’Europe, qui est très complexe : judéo-chrétienne et gréco-latine. Le prestige culturel de la France du début du XIX-ème siècle a augmenté l’intérêt de l’intelligentia roumaine envers la langue et la culture françaises. En Bucovine, à Suceava – qui a été au long des années tantôt centre de multiculturalité, tantôt centre des excès nationalistes et d’antisémitisme ou de xénophobie diffuse - , certains des meilleurs professeurs de langue française du début et du milieu du siècle dernier continuaient d’être des Allemands et des Juifs, toujours intéressés par l’étude, la performance et le progrès, la musique, les métiers, les arts, la peinture et les sciences humaines. Ils transmettaient aux élèves non seulement les connaissances en langue française, mais aussi l’amour et la passion pour la connaissance de la langue et de la civilisation françaises. Dans mon enfance, à l’âge de seulement 4 ans, alors que je lisais déjà couramment en roumain, j’avais commencé également l’étude de la langue française avec une professeur éminente, qui habitait la rue Arménienne. Deux fois par semaine je parcourais à pied quatre kilomètres pour traverser les petits boulevards coquets du petit ştetl, où résonnaient parfois des rythmes de valse, puis je montais la rue Dragoş Vodă (un prince roumain), dans les autres rues bordés de peupliers, châtaigniers et sapins, puis je laissais à ma gauche le villa Maria et je me dirigeais vers la tour arménienne, avec sa floraison pittoresque. A droite, une maison avec une large terrasse, aristocratique, aux fenêtres ornées de fleurs nécessairement rouges. La professeur de français m’accueillait à chaque fois dans une étreinte chaleureuse, de maman yddish, en m’embrassant passionnément, on aurait dit que nous ne nous étions pas vues depuis longtemps. Les premiers albums et cartes postales de Reims (la cathédrale du couronnement des rois de France) ou de Paris (beaucoup albums d’art), Chartres, les premières étiquettes de champagne de Reims, ou les premiers timbres-poste français, je les avais vus pour la première fois chez Mme Iacubovici, en 1961. En plus, les immanquables bonbons fondants colorés arrivés directement des confiseries parisiennes et emballés dans des boites brillantes…J’apprenais les mêmes poésies qu’un enfant français de mon âge, puis, doucement, à tout de rôle, les auteurs français se sont présentés à moi, au fur et à mesure que j’acquérais l’expérience culturelle nécessaire. J’avais commencé à aller à l’école, le collège, le lycée, les études de piano avec Mme Nussbrauch… Enfin, tout cela me semble avoir eu lieu hier. Presque 50 ans se sont écoulés … Ainsi, projetées sur le canevas des souvenirs, la langue et la culture françaises ont constitué, après ma langue et ma culture natales, roumaines, le deuxième paysage mental sur la trame duquel se construit le scénario de ma vie intellectuelle et culturelle. Cher Monsieur Achmy Halley, votre site de la Villa, qui décrit de manière publicitaire le caractère honnête et le discernement culturel de la sélection pour la Villa Yourcenar et d’où j’ai téléchargé moi aussi les formulaires de participation, comme tout citoyen ordinaire de l’Union européenne, déclare, surtout sur un mode théorique ce qui suit: La Villa Départementale Marguerite Yourcenar a pour mission d'accueillir des écrivains pour qu'ils puissent écrire dans un lieu retiré et paisible, mais aussi pour faire découvrir leur Å“uvre à un public essentiellement français qui ne la connaît pas encore assez. Peuvent adresser un dossier de candidature les auteurs européens- romanciers, poètes, dramaturges, essayistes,..., créateurs de littérature fictionnelle ou non-fictionnelle - qui ont déjà publié un ou plusieurs ouvrages (les éditions à compte d'auteur ne sont pas prises en compte) et qui souhaitent venir à la Villa Marguerite Yourcenar pour achever un manuscrit. Les ouvrages de recherche universitaire (thèse, etc...) ne rentrent pas dans ce cadre. Du point de vue déclaratif, le discours paraît bon. Eh bien, après l’expérience que je viens d’avoir avec vous en pratique, je me suis rendu compte que la vraie mise de ce système que vous gérez pour l’accès à une résidence à la Villa aurait dû être gouvernée seulement par l’élégance concurrentielle centrée sur le facteur littéraire, intellectuel et d’écriture et de respect pour la valeur. En Roumanie, il n’existe pas quelque chose de similaire, sinon qu’en cas exceptionnel. Je regrette d’avoir appris, que pas davantage en France cela n’existe, sous forme rigoureuse et emblématique. Je ne perdrai pas néanmoins l’espoir que, en tant que partenaires dans la Communauté européenne, nos pays réussiront dans l’avenir – dans l’hypothèse où ils ne seront pas subordonnés à nouveau aux systèmes totalitaires – à faire plus pour le développement d’un climat authentique qui dépasse les stades déclaratifs et affirment par des faits les chances de la méritocratie, au détriment des groupes d’intérêt et de pression. Si la France importe trop de trafic d’influence et trop de corruption d’autres pays, elle pourrait tomber gravement malade. Et les maladies des pays non-démocratiques sont coûteuses et se traitent très difficilement. Je vous assure, encore une fois, de la sincérité de mes opinions et de mon inquiétude réelle envers les abdications morales qui se passent dans notre Europe, Angela Furtună Écrivaine, publiciste Membre de l’Union des Ecrivains Roumains [email protected] P.S. Je vous adresse cette lettre en roumain, avec la conviction que vous n’allez pas avoir de difficultés à enrichir votre potentiel culturel par la visite de ma langue et culture maternelles, mon amour énorme, la langue et la culture roumaines, qui font partie à cette heure du patrimoine célébré avec respect par l’Union Européenne et l’OTAN. J’ajoute, en tant qu’hommage apporté à l’Europe, la traduction littéraire la plus récente que j’ai faite par plaisir hier, le 19 juin, à l’occasion de mon anniversaire, du français en roumain. Jérusalem (…) Sur cette terre aride où, dans le sel des larmes, Ne descendit jamais une goutte de pluie, Le reste de l’exil vient comme la rosée. Après tant d’abandons, de misère et de ruines, Ce pays est vivant par la grâce d’un peuple, Où régnèrent mille ans déserts et pestilence, Manières de cailloux, marécages mortels, Et cirques décharnés dont le calcaire est nu Comme les os blanchis sur le crâne édenté. Quel monde célébrer, langue de notre perte ? Quel triomphe vêtir de la pourpre des ruines ? Haut dans le froid, le linge des nuages Claque sur la maison dans l’orage d’hiver. Vent de Jérusalem, tu cours dans la montagne Comme le grondement du jour qui doit venir. (…) Claude Vigée Le Soleil sous la mer Flammarion, Paris, 1972 IERUSALIM (…) Pe acest pământ uscat, unde, în sarea lacrimilor Nu a coborât nicicând vreo picătură de ploaie, Ultimul exil a poposit precum roua. După atâtea renunÈ›ări, mizerie şi ruine, Această È›ară trăieşte prin voinÈ›a unui popor, Peste care mii de ani au domnit deşerturi şi duhori, chipuri de pietre, mlaştini seci şi depresiuni aride, al căror calcar e gol la fel cum goale sunt oasele albe de pe un craniu edentat. Ce lume să celebrăm, limbă a pieirii noastre? Ce triumf să înveşmântăm în toga de purpură a ruinelor? Din înălÈ›imea de frig, mantaua norilor Se izbeşte de casă în furtuna iernii. Vânt de la Ierusalim, alergi peste munte Cum tunetul zilei ce va veni (...) (traducere de Angela Furtună) |
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