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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2004-12-20 | |
Le cœur éponyme
Je suis monté sans le moindre entrain, Dans mon train, mais était-ce seulement le mien, N’était-ce pas celui des tristes refrains, De la peine et des sanglots d’airain. L’éloignement, tout le monde le sait bien, Est le plus grand des chagrins. Je t’ai laissé sur ce quai anonyme Pour monter dans un TGV, Emporté sur les rails jusqu’à Nîmes, Je t’ai imaginée, je t’ai rêvée. Quand les wagons ont pourfendu La colline éventrée, j’aurais voulu Que tu sois à mes côtés, étendue Sur la banquette, tandis qu’heureux et détendu Te contemplant , douceur d’un monde révolu, J’aurais mon bonheur à tes lèvres suspendu. Je t’ai laissé sur ce quai anonyme Pour monter dans un TGV, Emporté sur les rails jusqu’à Nîmes, Je t’ai imaginée, je t’ai rêvée. Ce n’est ni le hasard, ni la Providence Qui menait ce train d’enfer, ni la malchance. La fatalité menait simplement la danse, Déviant nos destins à sa propre cadence, Transperçant par maladresse de sa lance Mon cœur en retard de correspondance. Je t’ai laissé sur ce quai anonyme Pour monter dans un TGV, Emporté sur les rails jusqu’à Nîmes, Je t’ai imaginée, je t’ai rêvée. Je serai très bientôt de retour, C’est ma seule bouée de secours Mais déjà mon âme égare les contours De ton corps, tandis que sans détour La voie ferrée poursuit sa route sans recours. Je songe à toi et fidèles les images accourent. Je t’ai laissé sur ce quai anonyme Pour monter dans un TGV, Emporté sur les rails jusqu’à Nîmes, Je t’ai imaginée, je t’ai rêvée. Je serai très vite de nouveau à tes côtés, J’emporte en moi la mémoire de tes beautés, Je t’ai aimée, je continue à rêver, Ton amour d’un départ sans peine m’a sauvé, Etais-tu triste de me voir partir Ou gaie, perdue dans le bonheur d’un souvenir. Je t’ai laissé sur ce quai anonyme Pour monter dans un TGV, Emporté sur les rails jusqu’à Nîmes, Je t’ai imaginée, je t’ai rêvée. Je t’ai laissé mon cœur éponyme Car tu le nourris de sentiments élevés Dépassant même les collines jusqu’à Nîmes. Je t’ai imaginée, je t’ai rêvée. Les trains sans âme aujourd’hui n’ont plus la vapeur, Ils étouffent le cri qui déchire mon cœur.
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