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par [felipe ]

2004-12-10  |     | 







C’est comme aller pour ne pas revenir et plus loin s’éloigne projète ses lueurs. Qu’est-ce que tu vas retenir des mots, qui passent des vaisseaux dans la glue des fumées, tendre la main pour toucher les nuages qui bougent le paysage. La nuit descend accrochée dans ses toiles d’araignées danseuses, dévoreuses d’éphémères et de temps plus encore.


Ondes, feux, cordages, coulent embrasent glissent des étreintes dans le corps le sang, rassemblent pièces et morcels perdus dans les mers gelées. Banquises et radeaux congelés avec la nuit et le silence des cuisines, les pieds nus sur le carrelage, ses tours. L’impatience des cavaliers, graisses et rouages articulant des départs cernés d’attentes pour traverser, d’une main défaisant l’ordre enchevêtré en ses capillaires, ses vagues de gels repeignées d’immobile sur l’échiquier.

*Les fleurs d’arctique germent au plus près de la nuit verglacée dans les bacs de vanille, framboises et rhum-raisin, tutti-frutti des grands magasins désertés, vitrifiés par les néons dans les boites de chaussures avec les pas qui franchissent les gouffres minuscules du quotidien dans la même attente d’un billet de train investissant avec la gare le désir d’aller plus loin encore, au-delà d’une étroite ruelle où se coulent les pas. Résonne sur le tympan des portes le bruit sourd du voyage.

Toi, séisme et Océan déchiffrant le roulis interminable, tes ressacs revenant déchirer sur la ligne des brisants leurs parcelles d ‘écume et le vent des embruns fécondant les nuées qui t’emportent puis te laissent épuisé, sur les franges du rêve et de tout ce qui fut possible de savoir, là, comme une main d’affleur effleurant des bouquets, gorgones et frissons endormis.




*« Les fleurs d’arctique (elles n’existent pas) »
A. Rimbaud






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